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Tu rêves d’intégrer l’ENSAE Paris depuis que tu es entré en prépa ? Les statistiques n’ont plus aucun secret pour toi ? Travailler dans les big data est ton objectif ? Nous te proposons le témoignage de Julie et Baptiste, tous deux étudiants à l’ENSAE Paris après une prépa B/L. Julie est actuellement en deuxième année (M1) et Baptiste en première année (L3).

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Comment avez-vous intégré l’ENSAE Paris après votre prépa B/L ? Était-ce difficile ?

Julie : J’ai intégré l’ENSAE Paris après mon bac S et ma prépa B/L. C’était certes difficile, mais pas autant que le concours pour les ENS, dans la mesure où il n’y a finalement que très peu de matières qui comptent. Il suffit d’avoir une bonne note en maths, en sciences sociales et en langues. L’aléa qu’il peut y avoir en histoire, philosophie ou littérature ne compte donc pas. Il faut quand même bien travailler pour avoir un niveau suffisant en mathématiques.

Baptiste : Après un bac S spé maths, j’ai effectué une prépa B/L à Montaigne. J’avais un très bon niveau en mathématiques en B/L, ce qui a été un gros atout pour intégrer l’ENSAE Paris (coefficient 35/70 à l’écrit et 16/30 à l’oral). Cela m’a quand même demandé beaucoup de travail en SES.

Envisagiez-vous depuis longtemps d’étudier les stats ?

Julie : Je ne m’étais jamais dit que j’allais étudier les statistiques, mais l’école me plaisait depuis que je suis entrée en B/L. En effet, c’était pour moi l’occasion d’appliquer des outils et des méthodes solides, ainsi que des raisonnements utiles au monde réel. Les débouchés sont extrêmement variés : finance, économie, sociologie, recherche, et même évaluation de politique. On peut penser que les data (machine learning et économétrie, par exemple) sont un parcours étroit. Au contraire, c’est ce qui fait la richesse et l’intérêt de l’école pour moi. Néanmoins, tout ce qu’on apprend à l’ENSAE Paris ne repose pas que sur des statistiques. 

Baptiste : Ce n’était pas du tout un projet de longue date. J’ai toujours voulu faire des mathématiques dans mes études supérieures, mais le projet de faire l’ENSAE Paris s’est élaboré durant mon année de khâgne.

Présentez-nous l’ENSAE Paris et votre cursus : quels cours avez-vous ?

Julie : Durant le premier semestre, les niveaux des élèves sont harmonisés. Les élèves originaires de B/L ou ECS sont séparés de ceux provenant de prépas scientifiques. Nous avons alors un programme assez chargé en mathématiques. Ceci pour rattraper tous les enseignements en analyse, algèbre, théorie de la mesure, calcul différentiel et informatique que nous n’avons pas eus en classe prépa. 

À partir du deuxième semestre et actuellement (M1), j’ai la moitié du temps des cours d’économie (micro et macro) et l’autre moitié des maths. Nous avons aussi des cours d’informatique (Python et SAS, etc.), langues et sport. Une large palette de cours optionnels est également proposée : théorie des jeux, processus et sondages (à compléter). 

À partir du S2 de 2A [deuxième semestre de la deuxième année], c’est la spécialisation, parmi six voies possibles : data science, statistique et apprentissage, data science et sciences sociales, data science for business decision, economic policies and dynamics, finance et gestion des risques, et actuariat. Ces six domaines différents recouvrent l’ensemble des débouchés possibles après l’ENSAE Paris.

Baptiste : L’ENSAE Paris forme essentiellement à devenir data scientist. Au S1, en plus de rattraper le niveau en mathématiques, nous avons des cours de sociologie, sous forme de conférences le mardi soir, mais obligatoires. Des intervenants de renom tels que Sibylle Gollac, Baptiste Coulmont, Louise Caro ou Marie Bergström sont présents lors de ces conférences présentées par Étienne Ollion. Des cours de LV1, LV2 et de sport viennent compléter le tableau.

Y a-t-il des différences avec les apprentissages et les méthodologies de la prépa B/L ?

Julie : Pour moi, ce n’est pas du tout pareil qu’en prépa. Il ne s’agit plus de travailler pour avoir le meilleur niveau possible ou de faire la meilleure performance. On ne travaille pas tout le temps, mais on a quand même des examens régulièrement. De ce fait, on peut être rapidement distancés. Par exemple, si on ne relit pas son cours d’une semaine à une autre, on perd le fil d’une démonstration mathématique, on ne comprend plus les outils que l’on vient de découvrir la semaine précédente. Ce n’est juste pas le même type de travail et d’effort qui est attendu.

On étudie beaucoup de théories, en mathématiques notamment, mais celles-ci sont appliquées après. En effet, on s’en rend compte en stage (obligatoire à chaque fin d’année). Une petite partie du cours peut être appliquée à beaucoup de sujets. Tous les apprentissages théoriques sont applicables et appliqués.

De plus, il y a énormément de maths par rapport à la prépa B/L, même l’économie est très mathématisée. Il faut donc apprécier les maths si on veut s’épanouir à l’ENSAE Paris.

Baptiste : La charge de travail est importante. L’ENSAE Paris a la réputation de faire travailler ses étudiants. Toutefois, cela n’a plus rien à voir avec la prépa : il n’y a plus de khôlles ni de DS. On étudie vraiment, on apprend beaucoup de choses (même si cela peut sembler peu par rapport à la prépa), tout en gardant du temps libre pour notre vie étudiante, les associations, etc.

Qu’est-ce que t’a apporté la prépa B/L à l’ENSAE Paris et pour la suite de tes études ?

Baptiste : La prépa B/L m’a apporté tout ce qu’apporte une prépa : de la méthode et une capacité à tenir un certain rythme de travail. En particulier, l’apport en économie et en sociologie est vraiment un plus par rapport aux étudiants venant de ECS (et MP) qui n’en ont jamais fait auparavant, ainsi que pour la suite de mes études.

Comment est la vie associative à l’ENSAE ? Est-ce compatible avec la charge de travail ? 

Julie : Il n’y a pas autant de travail qu’en prépa, mais cela dépend des semaines (partiels, contrôles continus) et des besoins de chacun, comme dans beaucoup d’écoles.

Il y a beaucoup d’associations à l’ENSAE Paris. Pour n’en citer que quelques-unes : BDE, BDS, BDA, assos professionnelles (JE, ENSAE Financial Investissements, Forum, etc.), assos féministes, assos vertes, etc.

Pour ma part, je suis au Pôle relations extérieures du BDE, présidente du Forum et membre du BDS. La charge de travail varie en fonction des associations et du poste occupé, mais il est tout à fait possible et même conseillé d’être dans une asso. En effet, la quasi totalité de la promo est dans une asso, voire dans plusieurs. La vie associative est vraiment développée à l’ENSAE Paris.

Baptiste : À l’ENSAE Paris, il y a beaucoup d’associations dans des domaines très différents : solidaire, œnologie, cinéma, jeux, mais aussi les bureaux, etc. 

Officiellement, je suis membre de l’asso d’œnologie et je m’investis également dans ENSAE solidaire. Toutefois, je suis pas mal occupé à côté, donc je m’investis peu dans l’école en dehors des cours. Je tiens vraiment à avoir ma vie à côté et surtout pas que l’école soit ma vie.

Quelles sont vos perspectives après l’ENSAE Paris ? Qu’envisagez-vous du point de vue professionnel ? 

Julie : J’hésite entre deux voies. D’un côté, m’orienter vers l’évaluation des politiques publiques, axée économie et économétrie, pourrait me correspondre. L’année dernière, j’ai par exemple réalisé un stage dans un service statistique ministériel. J’ai pu y découvrir les statistiques et l’administration publique. Sinon, je m’intéresse également au conseil en stratégie d’entreprise. Il ne s’agit pas du tout de la même voie, ici c’est plus la microéconomie et la data qui importent.

Baptiste : Je ne suis pas encore fixé sur ce que je veux faire. Je n’ai pas encore de perspectives claires, mais l’école m’accompagne bien en termes d’orientation. J’envisage de faire de la recherche en mathématiques appliquées, ou, dans un tout autre domaine, de me spécialiser en prévisions environnementales. Reprendre des études en biologie (plutôt en écologie ou zoologie) en parallèle me plairait également. 

Avez-vous d’éventuels conseils ou recommandations pour un B/L intéressé par l’ENSAE Paris ?

Julie : S’il est attiré par l’univers des statistiques, de l’économie, qu’il n’hésite pas. L’ENSAE Paris est une école de très haut niveau et la formation est vraiment enrichissante. Les ENSAE Paris sont un profil très recherché en entreprise ou dans l’administration, on le ressent particulièrement en stage. 

Il faut donc bien travailler les mathématiques et les sciences sociales. Si la motivation y est, tout devrait bien se passer ! 

Baptiste : Évidemment, je conseillerais à un jeune B/L de mettre l’accent sur les maths. Au-delà du concours, il y a en vraiment besoin à l’ENSAE Paris pour ne pas se retrouver trop perdu !