Dauphine

Même si elle ne figure pas dans la Banque d’épreuves littéraires, l’Université Paris Dauphine est accessible à l’issue d’une prépa littéraire. Nous te proposons de découvrir la licence de Sciences sociales (LISS) ouverte aux khâgneux A/L à travers le témoignage de Diane, qui l’a intégrée à l’issue de sa khûbe. Bonne lecture !

Une petite présentation pour commencer : quel a été ton parcours scolaire du lycée jusqu’à la prépa ? (Filière, options, etc.)

J’ai fait un bac littéraire spé anglais, puis trois ans de prépa en option histoire-géographie avec LV1 anglais et LV2 espagnol. En carré, j’étais au lycée Thuillier à Amiens et en khûbe au lycée Hélène Boucher à Paris. J’ai été admise sur liste complémentaire à l’ENS de Lyon à l’issue de ma troisième année.

Pourquoi avoir intégré l’Université Paris Dauphine ? Que comptes-tu faire à la fin de ta licence et quels sont les débouchés offerts par la fac ?

J’ai eu l’idée de candidater à Dauphine en décembre de ma khûbe parce que tout ce qui touche à la science politique m’intéresse. J’avais aussi repéré le master Politiques publiques. Il m’intéressait beaucoup, mais j’ai choisi de d’abord faire une L3 dans la fac pour pouvoir l’intégrer plus facilement. La plupart des étudiants en LISS rejoignent ce master qui propose des débouchés assez différents avec quatre parcours.

L’un d’entre eux est spécialisé dans la gouvernance urbaine et permet de travailler dans l’urbanisme. Un autre propose une prépa aux concours administratifs pour passer celui de l’INSP (Institut national du service public qui succède à l’ENA), de l’INET (Institut national des études territoriales), ceux de la fonction publique hospitalière, etc. C’est cette préparation aux grands concours que j’aimerais suivre.

Sinon, pour ceux que ça intéresse, il y a aussi une certification en médias et journalisme. On peut la suivre en parallèle de la licence et elle permet d’accéder à une passerelle avec l’IPJ (Institut pratique du journalisme).

Quelles sont les modalités de recrutement de Dauphine pour les khâgneux AL ?

À l’origine, l’université faisait partie de la BEL (Banque d’épreuves littéraires), mais elle a été retirée l’année où j’ai candidaté. Maintenant, c’est un recrutement sur dossier via le site de Dauphine.

Avoir fait une option géographie est sans doute préférable quand on candidate après une A/L. Sinon, il est difficile de dire sur quoi ils évaluent parce que les matières à Dauphine sont très différentes de celles de la khâgne.

Je signale aussi que beaucoup de khâgneux B/L intègrent la formation chaque année !

Comment se déroule le cursus ?

Il existe trois parcours : Sociologie et Sciences politiques, Action publique et Économie, mais seuls les deux premiers sont accessibles en sortant d’une A/L. On a entre 25 et 30 heures de cours par semaine et l’année est divisée en deux semestres.

Une partie seulement des enseignements sont évalués en contrôle terminal. Il y a aussi quelques examens en contrôle continu et surtout beaucoup de dossiers. Il faut faire des recherches, des enquêtes sociologiques de terrain. C’est un format d’évaluation qui change beaucoup de la prépa !

Quelles sont les matières enseignées ?

C’est très pluridisciplinaire avec plein de matières différentes ! Beaucoup de cours mélangent de la socio avec de la science politique (sociologie électorale, de l’État, de l’administration). On a aussi du droit, des statistiques sur Excel et de l’économie.

Pendant les deux semestres, on réalise par ailleurs des enquêtes sociologiques. Il faut choisir librement un thème de recherche et rendre une sorte de mini-mémoire. On se base sur des articles scientifiques préexistants, des données statistiques et surtout sur des observations de terrain et des entretiens.

Une partie des cours réunit toute la promo, le reste est spécifique à chacun des trois parcours. En plus de ce tronc commun, on doit choisir une ou deux options par semestre. Certaines portent sur des thèmes plus spécialisés en sociologie (socio de la famille, de la religion, du journalisme), d’autres sur la géopolitique, les réseaux sociaux… Il y en a vraiment pour tous les goûts !

Comment s’est déroulé le premier semestre ? Quelle est l’ambiance au sein de l’université ?

Le premier semestre s’est relativement bien passé. C’était un peu surprenant au début, je ne m’attendais pas à ce que la charge de travail soit aussi importante ! Sinon, l’ambiance est plutôt bonne.

Il y a beaucoup d’associations, donc si vous voulez vous engager, il y a beaucoup de choix ! On trouve de tout avec un journal étudiant, une asso féministe et même une pour faire du ski si ça vous tente !

Tes études te plaisent-elles ?

Oui, vraiment ! Après pas tout évidemment, mais dans l’ensemble, c’est vraiment une bonne découverte par rapport à la prépa !

Les premiers cours d’économie sont un peu difficiles… Ça va faire un mois qu’on a commencé et je ne comprends toujours pas grand-chose (rires).

Pas de problème avec la socio, en revanche ! Avant la rentrée, j’avais peur d’être perdue parce qu’après un bac L et une A/L, je n’avais aucune base. En fait, tout se passe très bien. Ils reprennent tout à chaque fois, donc je ne me sens pas larguée. En un semestre, j’ai l’impression d’avoir fait 15 fois le tour de la sociologie de Weber ou de Bourdieu.

Comment s’était déroulée ta prépa ?

Ma prépa s’est bien déroulée dans l’ensemble ! La carré un peu moins bien à cause de la Covid et des concours en juin. J’étais major de ma classe en khûbe. J’ai décidé de changer de prépa lors de ma dernière année pour suivre mon copain qui partait vivre à Paris, mais aussi parce que j’avais besoin de changer d’ambiance.

Au départ, je n’étais pas du tout partie pour khûber. J’avais été prise à la Sorbonne (Paris 4) en double licence histoire-géo, mais quand j’ai eu les résultats de l’ENS, j’ai décidé de khûber mi-août.

Quels conseils donnerais-tu aux khâgneux qui veulent intégrer l’Université Paris Dauphine et quelles sont selon toi les qualités nécessaires pour y entrer ?

Il faut vraiment être très autonome ! Il y a beaucoup de dossiers, mais on est très peu suivis. On peut demander de l’aide aux professeurs, mais ils ne s’amusent pas à surveiller notre avancement. Début septembre, on nous prévient : « Vous aurez un dossier à rendre à la mi-décembre », et ensuite les étudiants doivent s’arranger pour être prêts au moment de la deadline.

Je dirais aussi qu’il faut savoir faire des recherches. C’est important pour les mini-mémoires, mais aussi pour préparer les exposés demandés par les profs.

Surtout, il faut savoir être rapide et aller à l’essentiel ! Déjà pendant les partiels parce que le format est beaucoup plus court qu’en prépa (dissertation en 1 h), mais aussi tout au long du semestre. On a énormément de textes à lire qui représentent parfois plusieurs centaines de pages par semaine, et il faut savoir les parcourir en diagonale et bien cibler les notions clés.

Pour être honnête, beaucoup des choses apprises en prépa n’ont pas grand-chose à voir avec ce que vous ferez cette année. Mais certaines matières de khâgne se retrouvent quand même un peu dans le cursus. Être bon en géo et en anglais est un vrai plus, et certaines notions de philo sont évoquées dans les cours de sociologie de l’État et en droit.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à des hypokhâgneux ou khâgneux sur la prépa en général ?

Soyez efficaces et reprenez bien vos DS et vos concours blancs pour voir vos erreurs ! En langue, faites des carnets d’erreurs avec les fautes d’orthographe, de syntaxe ou celles que vous faites en version…

Je dirais aussi de ne pas s’appuyer que sur le cours ! Faites des recherches en plus dès qu’il y a un concept que vous ne connaissez pas et que le prof ne fait que citer brièvement.

Et surtout, ayez une bonne hygiène de vie et reposez-vous ! Vraiment, évitez de travailler jusqu’à 3 h du matin, c’est rarement un bon calcul (rires).

Un grand merci à Diane pour son témoignage sur son cursus à Dauphine !