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L’année commence et les premières colles de culture générale approchent déjà à grands pas. La colle de CG est un exercice très particulier, réputé difficile et qui peut même s’avérer déconcertant étant donné la variété des sujets, parfois très éloignés des champs de la littérature ou de la philosophie, comme « La viande » pour n’en citer qu’un.

Cet article doit donc te permettre de découvrir quelques astuces et te fournir des outils très utiles pour ne pas paniquer face à ton sujet et toujours trouver des choses à dire.

Les quatre types de sujets en colle de culture générale

Tu le sais peut-être déjà, mais il existe quatre types de sujets en colle de CSH à HEC :

  • le mot unique, comme « La forêt », « Le suicide » ou autre ;
  • le groupe nominal, comme « Le sel de la vie ». C’est souvent des expressions de la vie courante, mais ça peut aussi être deux mots opposés ou proches, comme « marcher et danser » ;
  • la citation, comme : « L’enfer c’est les autres. » (Sartre, Huis clos). Il n’est pas nécessaire de connaître l’œuvre dont est tirée la citation pour traiter le sujet, pas d’inquiétude ;
  • la question, comme : « Faut-il respecter les animaux ? » Si ce genre de sujet peut sembler le plus facile en apparence, il peut s’avérer difficile de le problématiser sans simplement le répéter.

Outils phares pour le sujet mot

Quand on se retrouve face à un unique mot en colle, il va falloir élargir le sujet et se demander tout ce qui peut s’y rapporter. Pour cela, il est très utile de :

  • chercher des synonymes, antonymes, mots de la même famille, etc. ;
  • se demander qui est concerné par le sujet : un type de personne (l’artiste, le travailleur, l’homme, la femme…), s’il est l’objet ou le sujet d’une éventuelle action, s’il est actif ou passif, etc. ;
  • jouer sur le sens premier, direct et simple du mot, avant de se demander s’il est un symbole pour quelque chose.

Je te donne maintenant un exemple pour le sujet « Oui ». De prime abord, on se dit qu’on va avoir du mal à tenir 10 minutes dessus. C’est là que la méthode entre en action.

Le oui est opposé au non (antonyme, assez basique), il est différent du peut-être ou du sûrement et marque donc un engagement (mot proche mais pas identique, dont la comparaison permet de dégager ce qui fait la singularité du oui). Le oui se dit (utilisation du mot) et est donc inscrit dans le cadre de relations sociales entre individus, au sein d’une société. On se rend même vite compte qu’il est le socle de nombreux rites et qu’il peut être très puissant dans le cas du mariage ou de l’ordination. Mais le oui peut aussi être la marque d’une obéissance d’un subordonné envers son chef, il structure une relation. Il peut être actif quand la personne qui le dit est convaincue, ou au contraire passif s’il est dit par habitude, par refus de s’engager en disant non (obéissance aveugle, peureuse, par exemple). Il y a donc finalement beaucoup de choses à dire !

Une fois que tu as effectué tout ce travail de recherche dans ta tête ou au brouillon, tu auras la matière de ta colle. Il te reste à sélectionner des références, qui peuvent appuyer ton propos, et à construire un plan cohérent, qui tient la route. Le principal, c’est que tu te seras démarqué en apportant de nombreuses idées et en faisant le tour d’un mot en profondeur, sans être resté en surface comme beaucoup d’autres candidats.

La problématisation

Une fois que tu as utilisé tous les outils méthodologiques que tu as en tête pour dégager le plus de contenu possible autour de ton sujet, il te reste à problématiser ce sujet. C’est une phase essentielle car elle permet de donner de la profondeur à ta réflexion. Il ne suffit pas d’avoir les idées, il faut également les agencer et les faire interagir entre elles.

Je te conseille de trouver dans l’ensemble des idées que tu as dégagées autour de ton sujet, deux grandes idées qui semblent s’opposer, ou en tout cas dont l’assimilation simultanée au même mot pose problème, pour pouvoir construire ta problématique autour de ce problème.

Par exemple, pour le sujet « oui » mentionné plus haut, on a avancé que le oui était la base des relations sociales humaines en permettant la formulation de questions, etc., mais qu’il pouvait aussi être porteur d’un engagement fort. Ta problématique sur ce sujet pourrait donc ressembler à ça : « Le oui peut-il véritablement engager le locuteur dans toute sa personne malgré la finitude du langage et l’utilisation si courante, voire abusive et passive du mot ? »

Cette phase de problématisation qui s’achève sur l’énoncé de ta problématique te permet ensuite de donner un fil directeur à ta colle, qui doit répondre à la problématique posée.

Autres astuces et conseils

Pour ton plan : pars toujours du plus basique pour arriver au plus compliqué. Beaucoup de sujets ont un côté très terre à terre et il faut bien l’expliciter.

Par exemple sur le sujet « La lumière », tu ne dois absolument pas parler de la lumière divine en toute première sous-partie ! Une meilleure idée serait d’expliquer ce qu’est la lumière et à quoi elle sert dans le monde (sa nature, sa fonction…) ou dans la vie de tous les jours (son utilisation) : elle provient du soleil (naturelle) ou d’un outil fabriqué par l’homme (artificielle), elle éclaire les objets et le monde, et permet donc tout simplement de voir, c’est-à-dire qu’elle permet aux hommes et animaux d’interagir avec leur milieu, elle permet la photosynthèse et donc la vie… Tu vois qu’il y a beaucoup d’idées à exploiter, qui sont intéressantes et qui permettent de te démarquer en première partie puisque beaucoup d’élèves négligent cet aspect du sujet.

De plus, cette analyse t’ouvre des pistes pour la suite : la lumière artificielle provient de la technique et donc de l’intelligence humaine (or, la lumière est souvent symbole d’intelligence…), la lumière éclaire et son jeu avec l’ombre est exploité par l’artiste dans son œuvre, la lumière peut aussi être religieuse et est alors opposée aux ténèbres (symbole du mal)…

Pour ton introduction : attache-toi à bien définir le sujet. Si c’est un mot, tu donnes une définition assez basique, avant d’éventuellement l’affiner pour trouver une problématique pertinente. Si c’est deux mots, définis-les l’un par rapport à l’autre, afin de les mettre directement en relation et ne pas simplement juxtaposer deux analyses isolées. Si c’est une citation, définis rapidement le ou les mots principaux, mais explique surtout ce qu’elle veut dire.

Pour les références : fais bien attention à avoir un relatif équilibre entre philosophie et littérature. C’est absolument primordial puisque tu ne passes ni une colle de philo ni une colle de français. Essaie aussi de varier un peu les auteurs et les courants ou les époques pour montrer au correcteur l’étendue de ta culture. Personnellement, je te conseille d’avoir une référence par sous-partie à peu près. Si tu fais un plan 3-3, c’est bien suffisant d’en avoir neuf en tout, si tu fais un plan 3-2, tu peux te permettre de mettre deux références dans une ou deux sous-parties pour arriver à sept ou huit références dans ta colle, ce qui est bien assez en 10 minutes.

Si tu souhaites voir ce que donne une bonne colle de CSH dans la pratique, je te laisse consulter nos propositions de corrigé de colle sur « La pitié » , « Faut-il être romantique ? », « La cruauté » et « C’est trop beau pour être vrai ».

Voilà, je t’ai tout dit, il ne me reste plus qu’à te souhaiter bonne chance ! Le plus important en colle de culture générale, et ce, d’autant plus face à un sujet difficile, c’est de ne pas paniquer et de trouver assez de choses à dire pendant 10 minutes avec seulement 30 minutes de préparation. C’est pour cela qu’avoir quelques réflexes comme ceux que j’ai partagés avec toi te sera très utile, pour gagner en temps.