Entretiens de personnalité en école de commerce

Après nos conseils sur l’entretien, découvrez ici le témoignage d’étudiants qui ont excellé dans cette épreuve !

Simon Chemla, HEC, 18 à l’entretien ESSEC

 

Pour les entretiens, il est essentiel d’avoir répété plusieurs fois sa présentation au cas où les jury souhaiteraient que vous vous présentiez avant de démarrer les questions (ce qui n’est pas toujours le cas), tout le jeu d’équilibriste consiste à montrer que l’on est préparé sans pour autant paraître machinal et insipide. Gardez à l’esprit que l’école veut pendant les oraux vous en mettre plein la vue et vous montrer qu’elle est unique. Jouez le jeu et ayez des étoiles plein les yeux quand vous leur parlez de ce que vous désirez faire en rapport avec l’école. Je conseille fortement de se renseigner sur les associations qui vous intéressent dans l’école en question, leurs projets et ce que vous voulez y apporter. Soyez également pointus sur les échanges dont dispose l’ESSEC, c’est souvent la fierté des écoles et ce qu’ils aiment entendre.

La clef est de voûte est cependant de parler de soi en se rendant intéressant. Il faut parler pour montrer son envie et son énergie, comme à tout entretien. Je n’avais pas vraiment de stratégie « personnelle », j’ai gardé le cap qui était celui des conseils prodigués par les professeurs: sourire, parler avec envie et rage de vaincre, rester impassible et ne pas se démonter si un juré tente de vous déstabiliser, et surtout n’hésitez pas à répondre avec humour, ce sont des humains aussi et ils sont fatigués. J’ai eu 18 à l’entretien ESSEC, je pense que cela s’est joué dès les début, un juré a tenté de me déstabiliser en me demandant « dans quelles écoles êtes-vous admissible », visiblement « toutes les écoles que j’ai présentées aux concours » ne lui a pas plu et il a rétorqué « c’est une réponse de normand », j’ai répondu « encore mieux, de breton » et l’ambiance s’est tout de suite détendue.

Je savais que j’étais bon en entretien mais cela ne veut pas dire grand chose, le feeling peut basculer d’un rien. Je ne me suis pas préparé à la dernière minute, je savais ce que j’avais à dire (il y a des questions auxquelles on n’est pas préparé mais j’étais en tout cas prêt pour le reste) et je conseille de se détendre au maximum, de regarder autour de soi l’école, pour pouvoir parler de détails comme certains amphi ou stands lorsque l’on vous demandera « pourquoi l’ESSEC ? ». Le jury était très sympathique et avenant avec moi, l’ESSEC était mon dernier entretien donc j’etais très détendu et je répondais calmement quand il tentait de me déstabiliser.

L’épreuve n’a pas de format à proprement parler, vous pouvez passer une heure à discuter innovation comme parler de la chaire finance pendant 95% du temps, je n’avais pas d’attente à ce niveau là. J’étais plutot satisfait en sortant même si je ne m’attendais pas à un 18, mais je savais que j’avais réussi a montrer que « j’en voulais ».

Adrien Toulouse, HEC, 18 à l’ESSEC, 17 à l’ESCP

Comment t’étais-tu préparé pour ces deux épreuves?

Pour me préparer, j’ai réfléchi aux quelques indispensables : l’école, soi-même, un projet professionnel. À propos de l’école, j’ai repéré une ou deux assos qui me plaisaient, et je me suis fait une idée des possibilités qu’offre l’école en terme de cursus (échanges, campus etc) sans pour autant connaître le nom de toutes les majeures par cœur. J’ai essayé aussi de dégager trois ou quatre éléments forts de mon parcours et de ma personnalité que j’évoquerai a priori à l’entretien (vie à l’étranger, voyages, sports, association). J’avais réfléchi à des expériences marquantes, des exemples concrets et à ce que cela m’avait apporté ou appris. Sur ces domaines j’étais assez incollable. Il faut être cohérent : si on veut parler de tennis, il faut par exemple savoir au moment des oraux ce qu’il vient de se passer à Roland Garros. Si on parle d’une association, il faut être capable de dire quand est ce qu’elle a été créée, où et pourquoi etc. Il faut être prêt à démontrer que cela est réel et vraiment important.

J’ai aussi appris plus ou moins par cœur les 2 minutes de présentations où j’évoque justement certains de ces éléments (même si il ne faut pas pour autant réciter comme une poésie sa présentation au début de l’entretien). Pour faire une bonne première impression…

Au sujet du projet professionnel, j’avais développé un petit peu l’idée de l’entreprenariat sans aller très loin. J’avais examiné quelques pistes pour montrer que j’étais concerné et curieux, pas vraiment plus. Je trouvais le projet professionnel vraiment piégeur donc je m’étais dit que j’essaierai de faire en sorte que tout l’entretien ne tourne pas autour de ça mais je m’étais préparé à en parler quelques minutes.

J’ai eu le sentiment que ma préparation a porté ses fruits notamment à l’ESCP où on a passé la quasi-totalité de l’entretien à parler de l’Euro, de Roland Garros et où j’ai su répondre à toutes les questions qu’on m’a posées sur l’association en question d’autant qu’un membre du jury la connaissait.

Avais-tu une stratégie à toi ou suivais-tu simplement les conseils d’anciens ou de professeurs?

Je ne pense pas qu’il y ait de stratégie particulière à avoir. Il faut se préparer sérieusement mais je pense que la clé est de montrer beaucoup de curiosité, d’être souriant et content d’être là. Et je pense qu’il vaut mieux s’exprimer assez librement, de parler comme s’il s’agissait d’une discussion, d’un échange plus qu’un examen.  Mais c’est sûr qu’il y a une part de chance certaine pour tomber avec un jury sur la même longueur d’onde que soi.

Etait-ce une surprise ou savais-tu que tu étais doué à cette épreuve?

Mes résultats au concours (18 à l’ESSEC et 17 à l’ESCP) m’ont plutôt surpris. Je n’avais jamais eu de telles notes, mais plutôt entre 11 et 16 lors de mes quelques entretiens blancs. 

Le jour J, comment te sentais-tu?

Stressé, c’est les concours (!) mais sans que cela prenne le dessus. Les jurys étaient vraiment relax donc ça m’a aidé à être à l’aise très rapidement.

Comment était le jury avec toi en entretien?

Bienveillant, très détendu, c’était plus une conversation qu’un oral.

A l’ESSEC, le jury était en rond autour de moi (pas l’étudiant face au jury) et c’était un vrai échange dans le sens où j’ai posé quasiment autant de questions que le jury. À plusieurs reprises, un membre du jury m’a demandé si j’avais une question à leur poser et finalement chacun m’a raconté son parcours de façon assez détaillé. D’ailleurs les membres du jury interagissaient aussi souvent entre eux. J’ai ensuite repris la parole pour exister dans la discussion sans qu’ils aient besoin de me poser de question et un des membres du jury m’a d’ailleurs dit pendant l’oral que c’était bien que je reprenne la parole car c’était mon entretien après tout. Ce que j’ai retenu de cet entretien est que si l’on voit que le jury est accessible et ouvert à un véritable échange, il ne faut pas hésiter à être aussi curieux d’eux qu’eux le sont de nous. Beaucoup de gens aiment raconter leur vie, ça leur évite de chercher quelle question poser et eux non pas à écouter un énième étudiant qui aime le sport et qui est totalement fait pour leur école …

À l’ESCP, c’était plus classique et parfois sérieux, les membres du jury étaient face à moi, assez loin, un peu moins expressif mais toujours bienveillants et intéressés.

Les épreuves étaient-elle conformes à tes attentes?

Oui. L’épreuve nourrit beaucoup de fantasmes. Personnellement, je n’ai eu aucune question saugrenue et on ne m’a pas demandé de parler en anglais. Mais encore une fois d’autres jurys peuvent vouloir sortir plus des sentiers battus mais il ne faut pas s’inquiéter de ça et essayer de rester spontané.

Quid de ton ressenti en sortant?

Je n’avais aucune idée de ma note, mais j’avais le sentiment d’avoir passé un bon moment et j’étais soulagé que ça soit passé. Je ne me suis jamais senti piégé donc j’étais plutôt content.

Tiphaine Le Duc, NEOMA Reims, 19 à NEOMA, 17 à SKEMA, 18 à Rennes School of Business

Comment t’étais-tu préparée pour cette épreuve ?

Tout d’abord, j’analysais les brochures des diverses écoles puis j’en ressortais les éléments essentiels ayant un lien avec mon projet pro et associatif. Ensuite, je m’entraînais sur des questions types ! Des questions sont redondantes à chaque entretien : pourquoi cette école ? Ce que je souhaite apporter à cette école ? Quelles sont mes passions ? Quel est mon projet pro ? Pourquoi ? Le type d’entreprise dans lequel je souhaite travailler ? Il s’agit d’adapter son discours en fonction de l’école. Montrez que vous vous êtes informé sur l’école ! Ensuite, en réalisant des entretiens blancs organisés par notre prépa avec des professionnels et étudiants ayant intégré ! Super exercice. Puis, en contactant des intégrés et des professionnels ! Ne pas hésitez à le souligner lors de l’entretien ça montre que vous vous intéressez fortement à l’école et cela permet de vous distinguer des autres candidats. Enfin, conseil important toujours faire un lien entre votre expérience passée et ce que vous souhaitez entreprendre dans l’école et surtout apporter à l’école ! Par exemple dans le cas de Neoma j’ai allié ma passion pour l’art et la création et mon expérience dans ce domaine avec le programme design manager avec l’ESAD de Reims.

Avais-tu une stratégie à toi ou suivais-tu simplement les conseils d’anciens ou de professeurs ?

Alors, on va dire que je me suis inspirée des conseils des anciens, des professeurs pour en faire ma propre stratégie ! Selon moi, lors d’un entretien il faut être naturel, authentique et montrer qu’on est unique, que l’ensemble de nos expériences, de nos passions, et de notre culture fait que nous sommes quelqu’un d’intéressant pour l’école concernée ! Mais également, que nous avons des projets que nous souhaitons entreprendre au sein de l’école.  En nous intégrant, l’école a à y gagner et nous aussi ! C’est un contrat donnant/donnant. Pour ma part j’ai ramené mon book de graphismes à chaque entretien pour illustrer ma créativité (atout pour l’école) et faire le lien avec ce que je voulais entreprendre au sein de l’école, qui se rapprochait de l’univers de la créativité comme la communication ou le design !

Était-ce une surprise ou savais-tu que tu étais douée à cette épreuve ?

Je suis de nature assez à l’aise à l’oral ! Cependant, pour mes entretiens blancs mes notes étaient loin d’être extraordinaires (environ 13/20). De ce fait, je pense qu’une bonne préparation aux oraux est nécessaire. D’ailleurs c’est ce qui m’a permis d’obtenir la note de 19/20 à Neoma !

 Le jour J, y a-t-il eu des préparatifs de dernière minute ?

Non pas vraiment. Le jour J je vous conseille juste de lire un peu l’actualité du jour ! Sinon détendez-vous, et respirez un bon coup ! Ma petite astuce anti-stress: écoutez de la musique et dansez discrètement ou sinon rigolez avec vos amis ! La révision de dernière minute ne sert à rien mis à part vous stresser davantage !

Le jour J, comment te sentais tu ?

J’avais à la fois un sentiment d’excitation et d’appréhension. D’une part, parce que je savais que j’étais à deux doigts d’avoir l’école que je souhaitais, d’autre part parce qu’on ne peut savoir comment l’entretien va se dérouler ! Mais j’étais globalement détendue car je me sentais prête pour l’entretien  

Comment était le jury ?

Tout dépend de l’école mais en général il y en a toujours un de bienveillant et un autre qui cherche qui va vous titiller, qui va chercher à creuser sur vos connaissances dans le secteur dans lequel vous souhaitez travailler par exemple. À Neoma pour justifier mon attrait pour la communication, je devais citer ma pub préférée, ensuite expliquer le but de la pub, la stratégie de la marque, son slogan … N’ayez pas de connaissances superficielles ! C’est très important!

Quel était ton ressenti en sortant ?

Tout dépend des écoles, pour Neoma et Rennes j’étais assez confiante. Cependant pour Skema et Kedge j’étais davantage mitigée ! Le jury de Skema m’avait posé des questions assez inattendues comme par exemple : « Que pensez-vous du monde actuel ? ». Sur ce type de question, il faut prendre le temps de répondre et ne pas paniquer

L’épreuve était-elle conforme à tes attentes ?

Globalement oui puisque dans la forme, mes entretiens ressemblaient à mes entretiens blancs. Concernant le fond c’était assez différent.