Les prépas privées hors contrat n’hésitent pas à mettre en péril le principe d’égalité des chances aux concours pour leur seul intérêt financier. Concurrentes frontales des prépas publiques et privées sous contrat avec l’Etat, à but non lucratif, leur recherche d’étudiants payants et donc de résultats financier les poussent à la limite de l’éthique.

Notion manifestement absente de leurs dirigeants, ces classes préparatoires qui coûtent près de 10 000 euros l’année n’hésitent pas à filouter autant que faire se peut pour vendre la réussite d’un concours qui se veut être méritocratique de base.

La manipulation des classements

Mettons-nous dans la place d’un dirigeant de prépa privée hors contrat à but lucratif.

“Je veux recruter le maximum d’étudiants pour me faire le maximum d’argent. Or, si je veux plus d’argent, je dois donc recruter plus d’étudiants, même s’ils sont médiocres. Mais pour recruter un maximum, je dois bien figurer dans les classements.”

Et c’est là que le coup de génie intervient :

“Et si j’inventais deux labels ? Alors que toutes les autres prépas n’ont qu’un label, je vais créer deux labels et ne présenter que mes meilleurs candidats sous mon nom propre et tous les autres sous un label poubelle. Ainsi, je serai bien classé et je n’aurai qu’à dire que ce double-label vise à offrir l’excellence de ma préparation à tous.” C’est ainsi que Prépacom accompagne IPESUP, qu’Initiale accompagne Intégrale, que JA Formation accompagne Commercia. Seule IPECOM regroupe ses deux labels.

Pour rappel, Major-Prépa édite le seul classement qui regroupe les deux labels des prépas privées. Nous pourrions même les exclure d’ici peu si nous n’obtenons pas d’explications sur ces pratiques.

Le changement de filières en cours de cursus

Comme on le sait, la pondération des concours fait en sorte que les étudiants de bac S, ES et STMG disposent de chances à peu près égales d’intégrer des Grandes Écoles, et ce, pour assurer la diversité du recrutement prépas. Or, il y a quelques années, au concours de l’ESSEC, 9 des 11 ECT admis au concours n’étaient pas issus de la filière technologique (et venaient bien évidemment de ce type de prépas et d’homologues marocaines).

Pour lutter contre ce type de mouvements, et sous pression de l’APHEC et de l’ADEPTT, la BCE puis Ecricome ont instauré un cloisonnement des filières aux concours. Menace sérieuse pour ces “machines à fric”, ces dernières optent donc pour des stratégies de contournement… qui consiste à faire passer le bac en fin de première année. Des combines dignes de la Weller…

Et autant vous dire que ces institutions sont très rentables. Si IPECOM n’a jamais déposé ses comptes (contrairement aux obligations légales), JA Formation (le nom de la société de Commercia) réalisait un résultat net de 386 0O0€ en 2015 et IPESUP a récemment fait l’objet d’une revente comme nous l’avions révélé. Et devinez qui est l’acquéreur ? Le président de la Fondation HEC, qui est justement censée promouvoir l’égalité des chances. S’il a annoncé quitter la présidence de cette dernière lors du rachat, force est de constater qu’il n’a toujours trouvé de remplaçant.