examen

La BCE – comprenez banque commune d’épreuves – organise pour les étudiants en classe prépa EC et les khâgnes les épreuves écrites permettant d’accéder aux 24 des 26 grandes écoles de commerce post-prépas (NEOMA BS et KEDGE BS étant à part, au sein du concours Ecricome) ainsi qu’à trois écoles associées : ENSAE ParisTech, ENS Paris-Saclay, Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr. Cette dernière vient d’annoncer dans un communiqué de presse une mesure qui peut sembler anodine, mais qui en vérité est un changement décisif dans l’histoire du concours.

La numérisation des copies pour la correction des épreuves

La BCE n’a sans doute pas l’importance de la Banque Centrale Européenne avec laquelle elle partage le même acronyme, mais c’est tout de même un sacré mastodonte : chaque année, ce sont quelque 135 000 copies qui sont corrigées par une armée de 800 professeurs sollicités pour l’occasion. Jusqu’à cette année, les copies étaient collectées à l’issue des épreuves par paquet de 20 puis acheminées vers un même lieu. Ces paquets étaient ensuite brassés aléatoirement puis distribués aux correcteurs.

Tout ce système est désormais caduc : dès les prochains concours écrits BCE qui se dérouleront entre le 29 avril et le 10 mai 2019, les copies seront numérisées en couleur, anonymisées, brassées à l’unité et affectées électroniquement aux correcteurs qui les visualiseront et les noteront sur écran, via un serveur sécurisé.

Il est ainsi important de préciser qu’en amont, cela ne changera absolument rien dans le déroulé intrinsèque des épreuves. La BCE précise : « les candidats continueront à rédiger sur des copies papier en s’identifiant dans la partie supérieure qui sera masquée aux correcteurs afin de garantir l’anonymat tout au long du processus. Seul le format de copie évolue. »

La fin des Parisiens à l’assaut de la province

Dans les tuyaux depuis déjà un moment, cette mesure survient quelques mois après que les étudiants en voie ECS ont dû repasser l’épreuve de maths EDHEC suite à un couac dans un centre d’examen. Faut-il y voir un lien ? Quoi qu’il en soit, cette numérisation limitera vraisemblablement les risques que de telles catastrophes se répètent, ce qui est déjà une excellente nouvelle. La numérisation devrait également supprimer toute possibilité d’erreurs dans les reports de note.

Mais surtout, la BCE met ainsi fin à un problème majeur du concours : l’iniquité de la notation en fonction des centres d’examen. Contrairement à Ecricome, où les copies sont brassées à l’unité, la constitution de paquets de 20 favorisait inévitablement les étudiants qui se trouvaient avec 19 copies relativement faibles, en raison de l’effet de contraste. Or il existe des disparités de niveau importantes selon les centres d’examen, ce qui encourageait notamment de nombreux étudiants parisiens et versaillais à s’exiler en Province. Désormais, cette stratégie ne fait plus vraiment sens…