L’interrogation orale en philosophie est une épreuve assez compliquée, qui nécessite d’être très à l’aise avec les grandes problématiques qui traversent l’histoire de la discipline. Quelques conseils pourront vous aider à maximiser vos chances de performer le jour-J !

I) Me rendre en colle 

Comme en maths, en ESH, en sport…, pour améliorer ses performances dans une épreuve donnée, il faut s’entraîner autant que possible. Vous avez la chance d’avoir un entraînement blanc pour vos vrais oraux en cas d’admissibilité à une école de commerce, profitez-en pour vous améliorer. Le correcteur sait mieux que quiconque ce qui cloche durant votre oral : vous manquez de structure ? vous utilisez trop de références mal digérées ? vous n’argumentez pas suffisamment ?

Bref, à toutes ces questions, seule une personne qui vous interroge peut y répondre. Elle pourra aussi mieux vous guider en fonction de vos problèmes précis, à savoir si c’est un souci de raisonnement ou de maîtrise de références.

II) La colle de philosophie 

En fonction des classes préparatoire, l’exercice peut consister soit en un sujet de dissertation, généralement sous forme de question, soit en une explication de texte.

Vous disposez de vingt minutes pour préparer :

  • une introduction, avec une accroche, la définition des termes du sujet, la problématique et le plan ;
  • un développement en deux ou trois parties, dans lequel figure quelques références bien comprises : le correcteur ne juge pas votre érudition, mais votre intelligence et votre capacité à raisonner ;
  • une conclusion : vous devez montrer les mouvements de votre réflexion, la manière dont vous êtes passés d’une partie à une autre, et finalement répondre à votre problématique.

Vous disposez de dix minutes pour présenter le fruit de votre travail, et enfin dix minutes seront consacrées à vous interroger sur ce que vous venez d’exposer.

III) Comment je m’y prends ? 

Le correcteur vient de vous confier un sujet. Vous n’avez que très peu de temps pour y répondre : c’est à la fois une difficulté, car il s’agit de raisonner très rapidement sur n’importe quel sujet proposé, mais aussi une force car le correcteur se montre plus indulgent, compte tenu du format de l’épreuve.

Formuler une problématique claire 

Lorsque vous disposez du sujet, posez-vous la question suivante : à quelle grande problématique dans l’histoire de la philosophie ce sujet est-il rattaché ? Un professeur aurait une syncope en lisant ce conseil, mais il faut être honnête, même le meilleur élève ne peut proposer en dix minutes seulement de préparation, une lecture très fine et très précise du sujet et seulement du sujet.

C’est pourquoi il faut être capable de le rattacher aux grandes notions du programme et aux grandes problématiques de celui-ci. La connaissance, au moins, des problématiques présentées dans le programme de philosophie de Terminale vous sauvera pour votre colle : si vous savez à peu près quelles sont les deux ou trois grandes thèses à ce sujet, vous vous assurez d’office la moyenne, voire plus !

Faire un plan 

Vous avez posé un problème, que vous avez réussi à définir grâce à votre plus ou moins bonne connaissance des problématiques du programme de Terminale, il faut maintenant y répondre ! Pour cela, il faut que vous présentiez les deux thèses qui s’opposent radicalement sur ce sujet et y consacrer une partie à chacune d’entre elle : vous devez montrer comment on passe de l’une à l’autre, ce que le second reproche au premier. Et pour la troisième partie, vous pouvez vous permettre d’élargir un peu le sujet, voire d’amener des références plus contemporaines et moins classiques, pour montrer au correcteur que vous êtes cultivé.

Il faut être réaliste : en dix minutes d’exposé, vous n’allez pas pouvoir entrer dans le détail très précis de ces thèses : on vous demande d’être capable d’exposer de manière très synthétique les différentes positions qu’il existe à ce sujet. Le correcteur en a bien conscience : il veut s’assurer que vous maitrisiez au moins les grandes réflexions sur des problèmes classiques de philosophie. Parfois, des sujets un peu loufoque peuvent vous être proposés : « Quand je danse, je danse »…mais si ça peut vous rassurer, c’est très rare et c’est plutôt en culture générale que cela se produit.

IV) Comment m’améliorer ? 

En philosophie, on veut s’assurer que vous connaissiez les grandes thèses classiques de la discipline : il vous suffit de vous munir d’un bon manuel de philosophie, et je vous conseille celui-ci. C’est en le lisant de temps en temps, en prenant quelques notes parfois, que vous allez pouvoir être plus à l’aise face à n’importe quel sujet.

La lecture seule du plan proposé par le manuel pour telle ou telle notion vous permettra de vous améliorer nettement : essayez de l’imiter le jour de votre oral, en vous adaptant un minimum à votre sujet, et je suis persuadée que votre note pourra augmenter !

Pas la peine de se gaver de références à tout va ! Si vous aimez lire et vous cultiver, c’est une très bonne chose, mais il est surtout nécessaire de savoir raisonner. On vous demande d’argumenter, et c’est en restituant l’argumentation d’auteurs que vous avez bien appris, que vous pourrez réaliser un bon oral !

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