Tu peux retrouver le sujet de l’épreuve ici : Eco-droit SCBS (ESC Troyes) 2018 – Sujet

Et l’analyse là : Eco-droit SCBS (ESC Troyes) 2018 – Analyse du sujet

Les statistiques

1 255 candidats, 10,37 de moyenne (3,49 d’écart-type).

Le rapport

Les sujets

Les sujets d’économie et de droit proposés cette année sont dans la continuité de ceux proposés suite à la mise en œuvre des nouveaux programmes et ont pour ambition de s’inscrire dans le réel en invitant les candidats à mobiliser leurs connaissances et leurs compétences pour comprendre et expliquer le fonctionnement d’une collectivité humaine, tant d’un point de vue économique que juridique.

Concernant l’épreuve d’économie, nous avons proposé cette année un sujet d’actualité ayant des implications tant microéconomiques que macroéconomiques avec toujours la même volonté de montrer que la maitrise d’outils conceptuels (que les étudiants considèrent assez souvent comme déconnectés de la réalité) est un pré-requis indispensable pour comprendre et analyser les phénomènes économiques qui affectent notre société. Comme les années précédentes, l’idée était de faire prendre conscience aux candidats de l’importance de l’articulation entre le théorique et l’empirique, aussi bien au niveau microéconomique que macroéconomique. Il s’agit d’un objectif ambitieux mais qui nous semble incontournable pour de futurs professionnels.

Concernant l’épreuve de droit, le sujet de la session 2018 est conforme à la présentation faite lors du congrès de l’ADEPPT en décembre 2016, et, s’agissant de la veille, aux compléments apportés lors du congrès de janvier 2018.

Le jury rappelle que la situation juridique présente d’abord un questionnement sous forme de consignes demandant aux candidats de mettre en valeur leurs compétences juridiques certes, mais aussi transversales conformément au programme rénové des CPGE ECT. Un questionnement des compétences signifie qu’il s’agit d’évaluer si les candidats « savent faire » quelque-chose, plutôt que « savent » quelque-chose. Ainsi en droit, le candidat doit montrer sa capacité à comprendre des situations juridiques et à se servir de ses connaissances juridiques fondamentales pour apporter des solutions. Il ne doit pas faire la démonstration d’un savoir encyclopédique. L’objectif in fine est exactement le même qu’en économie : former de futurs professionnels capables d’interpréter leur environnement de travail.

Sujet d’économie : synthèse de documents

Rappel du sujet

En 2018, le sujet se composait de 4 documents textuels, d’une longueur totale de 2772 mots, et de deux documents visuels (un graphique et un tableau) accompagnés du titre « Les enjeux de l’ubérisation de l’économie ». Ce titre n’avait vocation qu’à aider les candidats à dégager une synthèse et ne devait pas être repris à l’identique comme problématique.

Les principaux points du programme abordés étaient les suivants :

1.2.1 Les comportements d’offre et de demande

1.2.2 La formation et le rôle du prix de marché

1.2.3 Les structures de marché et les stratégies des firmes

2.1.3 Le progrès technique

4.1.1 L’intervention dans le système productif

Et de manière secondaire:

2.1.1 Le facteur travail, l’évolution de la population active et des qualifications

4.3.2 Le chômage et la politique de l’emploi

Barème, attentes du jury

Les documents invitaient les candidats à repérer les enjeux de l’ubérisation de l’économie, terme à la mode pour désigner initialement les bouleversements occasionnés sur un grand nombre de marchés par la généralisation des plateformes numériques de mise en relation mais dont l’usage a ensuite été utilisé pour qualifier les transformations affectant la relation de travail qui l’ont accompagnée. Il était attendu des (bons) candidats qu’ils arrivent à identifier que ces effets sont à la fois microéconomiques (modification des structures de marché en abaissant les barrières à l’entrée et/ou en en créant de nouvelles) et macroéconomiques (processus de destruction-créatrice avec des conséquences sur le marché du travail) et s’interrogent sur la manière de réglementer/réguler les différents marchés impactés.

L’objectif était d’évaluer la capacité des candidats à mettre en perspective les différentes notions abordées dans ce sujet (innovation, barrières à l’entrée, compétitivité, structure de marché, concurrence, réglementation/régulation, position dominante), la principale difficulté ne résidant pas tant dans la compréhension de ces notions, car elles sont au cœur du programme, que dans leur articulation. En effet, le sujet invite à s’interroger sur l’influence de la généralisation des plateformes numériques de mise en relation sur l’économie et sur la manière dont l’Etat doit réglementer un certain nombre d’activités concernées par ce phénomène, en s’appuyant sur quelques marchés concrets, notamment celui du transport routier de voyageurs. Précisons tout de suite qu’il ne s’agissait pas, malgré tout, d’un sujet sur l’entreprise Uber, ni sur le marché du transport routier de voyageurs.

Il convenait donc tout d’abord d’identifier les effets microéconomiques et macroéconomiques de l’ubérisation de l’économie. Dans cette optique, la capacité des candidats à « faire parler » les documents 3 et 5 était discriminante. Ensuite, il s’agissait de montrer que l’ubérisation de l’économie pose la question de l’intervention de l’Etat en matière de réglementation (de certains marchés spécifiques, du secteur des plateformes numériques, du marché du travail).

Remarques de correction

De manière générale, au niveau des résultats, les copies sont cette année d’un niveau équivalent à celle de l’année dernière mais pas pour les même raisons.

Cette année, les notions de base sous-tendant le sujet (structure de marché, barrières à l’entrée, effets de réseau, phénomène de destruction créatrice) ont semblé mieux maitrisées et les candidats ont majoritairement moins recouru à la paraphrase (même si certains candidats se contentent encore de compiler des phrases issues du dossier, dans l’ordre d’apparition des documents) et procédé correctement au décompte du nombre de mots. De plus, sur la forme, nous soulignons un réel effort de structuration des notes de synthèse, avec des parties apparentes et des titres aux parties et aux sous-parties.

En revanche, les candidats ont peiné à identifier une problématique servant de fil conducteur à la note de synthèse. Un très grand nombre de copies s’est contenté de reprendre le titre du dossier documentaire (« les enjeux de l’ubérisation de l’économie ») comme problématique. Les candidats ont eu du mal également à faire communiquer les documents entre eux afin d’établir un plan cohérent répondant à leur problématique. Comme souligné depuis plusieurs années, les plans construits par les candidats pour répondre à leur problématique sont parfois bancals : il n’y a parfois aucun lien entre le titre d’une section et son contenu, entre les titres des parties et ceux des sous-parties, voire entre l’annonce du plan (quand elle est présente) et les titres des parties. Il est pourtant essentiel d’articuler la synthèse autour d’un fil conducteur et de faire apparaître la cohérence du raisonnement au sein de chaque partie et d’une partie à l’autre. Le plus souvent les plans choisis ne permettaient pas de traiter l’intégralité du sujet, une large majorité des copies ayant choisi un plan « I- Causes, II-Conséquences » ou « I- Avantages, II- Inconvénients », occultant largement les aspects de régulation/réglementation pourtant centraux dans le dossier. Par ailleurs, le fait que très peu de candidats aient perçu que les enjeux de l’ubérisation étaient à la fois microéconomiques et macroéconomiques illustre leur difficulté à mobiliser des notions structurantes de la discipline pour organiser leurs idées.

Point très important, très peu de candidats mobilisent correctement les documents visuels alors qu’ils doivent impérativement être exploités dans le cadre de la note. Beaucoup se contentent de citer certains chiffres comme accroche de leur introduction et peu cherchent à dégager la ou les idée(s) importantes pour les insérer dans la note de synthèse ou s’en servir d’exemples appuyant leurs arguments. De plus, le document 6 tiré d’une note du Conseil d’analyse économique (CAE) n’a pas bien été compris par la plupart des candidats occasionnant de nombreux contresens. Enfin, un nombre non négligeable de copies ont accordé une place bien trop importante dans leur développement au conflit entre VTC et taxis: cela illustre la difficulté qu’ils peuvent avoir à qualifier les ressources entre document/illustration, document/concept et document/pivot.

Finalement, comme chaque année, nous déplorons que l’orthographe et la syntaxe ne soient pas au niveau attendu pour un concours, cette année peut-être encore davantage que les années précédentes. Pour l’anecdote, quelques copies ont traité le thème de « l’urbanisation de l’économie » au lieu de l’ « ubérisation de l’économie », preuve que l’attention des candidats n’est pas toujours suffisante.

Conseils aux futurs candidats

Il est important de rappeler que les qualités de structuration de la synthèse et d’organisation/hiérarchisation des idées, non seulement sont primordiales pour réussir la synthèse, mais en plus constituent le socle des compétences qui sont évaluées par les examinateurs. Il est indispensable de faire apparaître une introduction problématisée, puis un développement en deux ou exceptionnellement trois parties, elles-mêmes composées de sous-parties distinctes, suivis d’une conclusion. Il est également nécessaire de s’assurer que le plan proposé répond bien à la problématique choisie et permet de traiter l’intégralité du sujet.

Les candidats qui s’efforcent de proposer une problématique claire en lien avec le sujet associée à un plan permettant d’y répondre mais également d’agencer de manière cohérente les idées du corpus documentaire sont fortement valorisés. Le titre donné au dossier est là pour les y aider. Il faut absolument éviter de reprendre les documents dans leur ordre d’apparition. De même, synthétiser un ensemble d’idées implique de les reformuler : il ne peut jamais suffire de compiler des phrases issues des documents.

Nous attirons l’attention des candidats sur l’importance de mobiliser les documents visuels dans la note de synthèse. Faire parler ces documents pour en tirer les idées importantes fait partie des compétences évaluées.

Enfin, même si nous avons noté une légère amélioration cette année, nous rappelons malgré tout que le décompte des mots fait pleinement partie de l’exercice : il est donc obligatoire. Il comprend à la fois les décomptes intermédiaires tout au long de la note (par exemple, tous les 50 ou 100 mots) ainsi que le décompte fidèle du nombre total de mots qui doit figurer explicitement sous la conclusion.

Statistiques

1255 copies corrigées (contre 1242 en 2017)

  • Moyenne : 10,37 (10,6 en 2017)
  • Écart-type : 3,49 (3,6 en 2017)
  • Médiane : 10
  • Note minimum : 0
  • Note maximum : 20

Pourcentage de notes supérieures à 10/20 : 58,3%

Pourcentage de notes supérieures à 14/20 : 20,1%