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Pour te préparer au mieux aux concours, un ancien diplomate russe professeur de géopolitique nous explique pourquoi Biden sera élu Président. À l’occasion de trois lives, Alexandre Melnik, professeur à ICN Business School et intervenant dans des conférences à l’UNESCO, l’Assemblée Nationale, etc., reviendra sur le sujet des élections présidentielles américaines.

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Pourquoi Joe Biden sera le futur président des États-Unis – La chronique d’Alexandre Melnik

Bien sûr, avec ce titre je prends le risque, tout en revendiquant mon droit à l’erreur en géopolitique. Les États-Unis sont une démocratie vibrante. Rien n’y est donc jamais écrit d’avance, et de nombreux rebondissements vont encore sûrement alimenter l’actualité américaine dans les jours à venir. Et pourtant, j’annonce d’ores et déjà la victoire de Biden. Mieux : je me projette dans l’après-Biden. La victoire du futur président américain ne serait pas dûe à ses qualités politiques. Ces dernières restent, pour moi, aussi incertaines que celles du cheval de Caligula, propulsé consul pour combler le vide (mon énorme respect pour les animaux enlève de cette métaphore toute interprétation péjorative).

Mais alors pourquoi lui, Biden ? Parce que son concurrent a été abattu par la COVID. La nouvelle donne planétaire. La réinitialisation de l’essentiel. L’explosion du vrai. Le test de l’Humanité. Le test sur l’humanité. Brusquement, ce fléau nous a ramenés, nous tous, les humains, aux fondamentaux de la vie : une courte parenthèse entre naissance et mort. La vie, ce moment fragile et fugace, en quête de sens.

La COVID a démontré, débusqué, démasqué : Trump n’est qu’un vieux clown égotique, perdu dans le mensonge éhonté de ses fanfaronnades tragicomiques, entre l’odieux et le ridicule. Un triste sire qui a grugé l’Amérique pendant quatre ans et volé au monde American Dream. Une imposture. Point. N’en déplaise aux doctes experts qui cherchaient (et cherchent toujours) à conceptualiser – et donc camoufler – cette vérité. Humainement évidente. Cette vérité surgit aujourd’hui dans le plus simple appareil, à la lumière crue de plus de 210 000 Américains et de plus d’un million de morts dans le monde, emportés par la pandémie. Et là, il ne s’agit plus de la politique, mais de la vie. Et de la mort. Une vérité qui se révèle, enfin, même aux soutiens de l’actuel locataire de la Maison Blanche, longtemps aveuglés, au sein des Républicains qui le lâchent.

Trump avait survécu aux accusations de racisme, de conspirationnisme, de collusion avec Poutine, d’harcèlement de femmes, de bêtise congénitale… et what else. Mais il n’a pas survécu à la Covid. Au fond, il n’a pas survécu à lui-même. Le test PCR est devenu, pour lui, l’ultime détecteur de ses indicibles mensonges et fake news. Car confrontée à l’épreuve extrême, la vérité l’emporte sur la «post-vérité», et le mensonge n’est jamais, en dernier ressort, le «sens de l’Histoire».

Fermons le ban. Un nouveau chantier titanesque s’ouvre : rebâtir les États-Unis d’après-Trump. D’après la COVID qui l’a «tuer». Et aussi d’après-Biden. J’ai une supplique : l’Amérique, rends-moi ton rêve, devenu le mien : liberté, horizon infini, soif du challenge qui rend possible l’inimaginable, race to the top, poursuite du bonheur. Miracle éternel d’Ellis Islande : redémarrer sa vie, en toutes circonstances et à tout âge. Cheminer vers soi, en ouvrant une nouvelle voie à autrui. Ce rêve a rythmé toute ma vie depuis mon enfance en URSS, à l’époque de la guerre froide, où j’étais supposé de détester les États-Unis, jusqu’à mes activités actuelles d’un global professor avec l’ancrage identitaire en France. Ce rêve, j’en ai besoin afin de vivre, tel l’air que je respire, pour le reste de ma vie. Ce rêve est indexé à l’interrogation éternelle de l’Être Humain sur le sens de son existence. Par conséquent, le monde entier en a besoin.

On se retrouve vendredi prochain pour le débrief du débat de jeudi !