Une île russe au sein de l’Europe : l’enclave de Kaliningrad
Avant de devenir une entité russe à part entière, l’enclave de Kaliningrad était un territoire allemand et s’appelait Königsberg. Son passage sous le giron russe est le résultat de deux bouleversements historiques majeurs qui sont, premièrement, la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la victoire de l’URSS sur l’Allemagne et, donc, le transfert de Königsberg à l’URSS. Deuxièmement, la fin de l’ère soviétique en 1991, permet à la Russie d’acquérir ce territoire.
Depuis 2004, et l’élargissement de l’Union européenne à huit pays situés en Europe centrale et orientale notamment, la géographie de l’Europe communautaire révèle l’existence d’une enclave russe située aux confins de la mer Baltique, de la Pologne et de la Lituanie. Du côté européen, cette situation suscite des craintes sécuritaires puisque les frontières de Kaliningrad deviennent les nouvelles frontières extérieures de l’UE. Côté russe, les politiciens craignent une scission avec Moscou car la ville russe la plus proche, Pskov, se trouve à 600 kilomètres.
A l’échelle russe, l’oblast de Kaliningrad ne représente que 0,1% du territoire. Toutefois, il conserve un important aspect stratégique : grâce à ses ports dépourvu de glace pendant toute l’année, sa situation est idéale pour garantir le commerce russe avec le reste du monde. En outre, avec le statut de point le plus occidental de la Russie, la région lui permet d’avoir une deuxième fenêtre sur l’Europe – en plus de Saint-Pétersbourg -. Toutefois, les Russes craignent depuis de nombreuses années l’expansion de l’OTAN sur ce territoire. Depuis l’adhésion progressive des anciennes républiques autonomes à l’OTAN, cette dernière étend ses positions grâce à…