Les politiques d’immigration ont évolué. Jusqu’aux années 70, l’Europe et l’Amérique du Nord étaient largement ouverts aux immigrés (regroupement familial, appel à l’emploi etc.). Puis, la crise a mis un stop à l’entrée de travailleurs étrangers (même si le regroupement familial a continué). L’immigration est devenue sélective. Les Etats-Unis votent chaque année le nombre de travailleurs qualifiés à laisser entrer. Depuis les années 90, l’éclatement de l’URSS a provoqué de nombreux départs de migrants de pays d’Europe de l’Est, provoquant ainsi de plus en plus de travailleurs clandestins avec la fermeture des frontières des pays occidentaux. Puis, la crise actuelle des migrants a marqué un nouveau tournant avec l’arrivée d’un million de migrants réfugiés en Europe. Cette crise s’inscrit dans une période d’inquiétude par rapport à la nature de ces immigrés (peut encourager la xénophobie, peur du terrorisme, racisme) venant du monde arabe (Huntington). Ce contexte favorise le trafic d’être humain avec le passage de clandestin et la montée des prix de la traversée, violation des droits de l’Homme, de nombreux naufrages (on parle de cimetière pour la Méditerranée avec des événements tragiques comme Lampedusa.

Les frontières des pays d’accueil sont de plus en plus militarisées avec des camps de rétention administrative surtout en Europe, Amérique du Nord et Asie-Pacifique. L’espace Schengen en Europe se caractérise par la libre circulation des hommes, d’où le problème des réfugiés. La politique actuelle de l’Europe consiste à enregistrer les immigrés et les trier pour savoir qui reste et qui ne reste pas. Il y a un renforcement général des contrôles aux frontières aux passages les plus empruntés et une augmentation des moyens de surveillance (FRONTEX pour l’Union européenne qui coordonne des actions tant maritimes que terrestres et qui est financé par les Etats-membres).  On reproche à FRONTEX de faire de la répression mais elle fait aussi de l’humanitaire : des bateaux d’aide sont utilisés pour récupérer les migrants en méditerranée avec le programme Mare Nostrum.

On observe également une tendance à la multiplication des murs et des barrières sur les lieux de passage les plus importants des clandestins. Ce sont souvent des murs Sud/Nord, exemples : entre les USA et le Mexique (avec en plus des patrouilles qui circulent et la possibilité d’obtenir des primes en dénonçant les clandestins). Des associations humanitaires bravent l’interdit en mettant des points d’eau à disposition ; Grillages de 3 mètres à Ceuta qui est une enclave espagnole au Maroc ; la Hongrie de Orban a construit un mur de barbelés à la frontière de la Serbie.

Quelle est l’utilité des murs ? L’efficacité est relative, le nombre de clandestins continue d’augmenter car les migrants trouvent toujours une autre voie pour passer. Les murs sont des outils politiques de propagande à usage interne pour les électeurs. C’est une façon de montrer qu’on répond aux demandes de la population et de ne pas être taxé de laxiste mais cela ne fait que déplacer le problème. Sous l’influence des migrants et des terroristes, il y a eu un retour du rétablissement des contrôles aux frontières en Europe au sein de l’espace Schengen (alors que c’est normalement une zone de libre circulation).

L’externalisation des frontières est également un autre moyen de lutter contre les migrations clandestines. Cela consiste à contrôler les migrants avant leur arrivée, directement aux frontières, au sein des pays limitrophes.  Une sorte de cordon sanitaire s’est ainsi installée autour de l’Europe. On ouvre dans les pays limitrophes des camps de détention où les droits de l’homme ne sont pas respectés. En échange, l’Europe propose une collaboration : échange d’argent, d’information pour moderniser la police, des accords diplomatiques (relancer le processus d’intégration de la Turquie au sein de l’Union européenne). Ainsi, l’Europe devient de plus en plus une forteresse. Un phénomène semblable en Australie peut s’observer. Les Maquiladoras, qui sont des usines au Mexique à la frontière avec les Etats-Unis et qui offrent des opportunités d’emplois aux mexicains, sont un moyen de les contenir dans le pays.