La nouvelle ambassade des Etats-Unis en Israël, à Jérusalem, a été inaugurée ce lundi 14 mai 2018. Voulue par le président américain Donald Trump, le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem a provoqué immédiatement l’ire des Palestiniens, et de récents affrontements avec l’armée israélienne ont déjà fait plus d’une cinquantaine de victimes palestiniennes. Cette décision unilatérale du président américain est contestée par les autres puissances étrangères car elle remet en question le statut de Jérusalem. La ville disposait d’un statut international lors du plan de partition de la ville « trois fois sainte » en 1947, mais celui-ci a été remis en cause après la conquête de Jérusalem-Est par Tsahal en 1967 lors de la guerre des Six Jours. Jérusalem réunifiée et placée sous complète administration israélienne est désormais désignée et considérée comme la « capitale éternelle et indivisible d’Israël et du peuple juif ».

Pourquoi une telle décision ?

Pourquoi Donald Trump a pris une décision qui pourrait embraser de nouveau la région et rallumer le conflit latent entre israéliens et palestiniens ? Tout d’abord, le président américain cherche à s’assurer le soutien des juifs et des évangéliques aux Etats-Unis. Ensuite, cette décision intervient à un moment où les pays arabes sont en constant désaccord les empêchant de mener une action commune contre cette décision.

Les tensions entre l’Iran et l’Arabie Saoudite semblent même davantage cristalliser l’attention que cette décision américaine. Pour preuve, l’Arabie Saoudite cherche à se rapprocher d’Israël, afin de s’attirer le soutien des Etats-Unis contre l’Iran (ce qui semble fonctionner étant donné la récente déclaration de Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien.)  Ainsi, alors qu’officiellement il n’y a pas de relations diplomatiques entre Israël et l’Arabie Saoudite, le journal en ligne saoudien Elaph a récemment publié une interview de Gazi Einzenkot, chef d’état-major israélien, lequel révélait une vision stratégique commune entre les 2 pays face à l’Iran.

Si les Palestiniens s’insurgent contre cette décision américaine, ils ne sont que peu soutenus par les autres pays arabes. En effet, les craintes de l’Arabie Saoudite de voir l’Iran s’emparer de l’Irak et de la Syrie l’incite à aller dans le sens des Etats-Unis, et même à s’allier avec… Israël ! On assiste donc à une recomposition des alliances au Moyen-Orient.