La carte était la bête noire de la plupart de mes camarades, le « truc » pénible, qui prend du temps et ne rapporte que peu… Pour moi c’était tout l’inverse. J’aimerais donc te faire apprécier un minimum cette discipline.

Pour rappel, l’exercice de cartographie représente un quart des points (5/20) de l’épreuve de géopolitique ESCP, celle dont tiennent compte toutes les écoles de commerce de la BCE à l’exception de l’ESSEC BS.

L’intérêt de la cartographie

Pour les professeurs aussi la cartographie semble être un moment douloureux, et certains n’en font carrément pas. C’est dommage, mais dans la mesure où les programmes sont très denses et où la séance de cartographie se transforme souvent en joyeuse séance d’art plastique assez chronophage, on peut les comprendre. Malheureusement, cela n’encourage pas les élèves à travailler cette discipline et à en comprendre l’intérêt.

La cartographie permet de présenter visuellement des phénomènes en œuvre à différentes échelles. Elle permet ainsi de révéler certaines logiques spatiales plus ou moins évidentes (par exemple, si l’on cartographie les bases américaines dans le monde, on constatera que l’armée américaine est déployée sur la totalité du globe, ce qui offre des pistes de réflexions sur la puissance américaine, les ingérences, etc).

On répète souvent qu’une (très) bonne copie d’HGGMC doit, comme son nom l’indique, traiter le sujet à travers toutes ses dimensions : histoire, géopolitique, culturelle… à l’ESCP, la carte permet de traiter l’aspect géographique autrement qu’à l’écrit.

Dans l’année, une bonne carte constitue une bonne fiche qui tient sur une page… L’exercice de cartographie est également un bon moyen de travailler ton esprit de synthèse et de logique (notamment à travers le code couleur).

À plus long terme, l’intérêt de la cartographie est de mieux appréhender le monde qui t’entoure, qualité essentiel d’un décisionnaire en entreprise qui évolue dans un environnement professionnel globalisé.

Les ingrédients pour réussir une bonne carte

Coloriage

C’est un conseil qui peut faire sourire mais néanmoins précieux. Apprends à colorier ! Personnellement j’adore dessiner et je gagnais d’office 2 points pour la propreté de ma carte… Tu te prends un dimanche après-midi et tu fais du coloriage (tu mates une série en Anglais, Espagnol, Allemand par exemple comme ça tu bosses en même temps ta LV1 ou LV2). Tu t’appliques à ne pas dépasser, ne pas trop appuyer (pour que ce soit plus net tu peux étaler la couleur avec un buvard ou un mouchoir) et tu répètes jusqu’à ce que tu sois à l’aise. Colorier vite et rapidement te permettra de gagner points et temps précieux.

Matériel

Il vaut mieux avoir 12 crayons de couleurs de bonne qualité que 54 que tu n’utiliseras jamais au détriment de la qualité des crayons (surtout qu’en variant la pression sur le crayon tu peux avoir plusieurs nuances avec un même crayon). Personnellement je suis une adepte de Faber-Castell et mes amis ont investi sans regret dans cette marque. J’aime beaucoup dessiner donc j’étais très équipée en feutres et crayons divers et variés, mais si je fais le bilan du matériel vraiment nécessaire en cartographie, voici la liste :

  • Les couleurs de base en crayon de couleur : bleu (un bleu marine et un bleu clair), vert (un clair et un très foncé), rouge, orange, jaune, rose, violet, gris (le crayon de papier fait l’affaire), marron (un foncé et un clair), après tu peux avoir plus de nuance si tu le souhaites
  • Un taille-crayon, une gomme
  • Des feutres fins de couleur (je recommande les Staedler : ils tiennent bien et sont waterproof) / d’autres un peu moins fins (par exemple pour le contour des OCR).
  • Un feutre fin noir
  • Le légendaire normographe (ce nom barbare désigne la règle orange avec des ronds, carrés etc)
  • Un buvard
  • Un blanco (il vaut mieux éviter de l’utiliser cependant)

Localisations

Si tu veux être vraiment à l’aise en cartographie et pouvoir réaliser n’importe quelle carte au concours, je te conseille d’effectuer ce travail plutôt que d’apprendre simplement des cartes types par cœur. Tu n’auras, sauf exception rarissime, jamais un sujet où tu pourras recaser la carte telle quelle et tu limiteras la casse, mais sans briller. Si tu sais construire un plan et que tu sais catographier tous les phénomènes que tu évoques dans ton plan, tu ne seras jamais démuni.

Tout d’abord, apprends les localisations incontournables :

  • les grandes villes dans le monde
  • le nom des pays et des capitales
  • le nom des océans, principaux fleuves
  • le nom des barrages, détroits…
  • les principales zones de peuplement, d’agriculture
  • les bases américaines

Tu peux pour cela t’aider d’applications « ludiques » (sur téléphone, ordi… dans le métro ça occupe).

Pour t’aider sur ce point, télécharge le logiciel Settera : https://major-prepa.com/

Se constituer une collection

Une fois ce travail fait, tu as le principal. À chaque chapitre abordé (l’eau, les émergents, la Chine…), fais-toi une liste des principaux phénomènes à l’œuvre (flux de capitaux, institutions européennes, principaux ports, principales routes) et fais-toi des cartes de pure localisation avec ce qui est “cartographiable”. Cela constituera ta boîte à outils. Une fois que tu as les localisations, il te reste à travailler ta capacité à construire une carte et tout ira tout seul.

Place toutes ces cartes dans un même porte-vue que tu regarderas régulièrement (par exemple avant de te coucher pour mieux retenir).

Tu peux y ajouter des cartes « toutes faites » trouvées par exemple dans les archives Science Po, tes cours de terminale… L’important est que les informations soient toujours à jour : une carte sur la démographie mondiale ou les conflits en Afrique datant de 1992 pour un sujet actuel n’aurait aucun intérêt (sauf pour une partie historique supplémentaire qui aurait pour but de mettre en évidence une évolution depuis).

Entraînement

Il est nécessaire d’entretenir et réactiver régulièrement ta mémoire. Régulièrement, tu peux prendre une carte vierge et y placer les localisations incontournables. C’est un exercice important, car souvent on croit savoir situer une ville –au hasard, Buenos Aires- et quand il s’agit de la placer avec exactitude sur la carte cela devient un peu un jeu de hasard – on a tous fait un cercle énorme une fois en se disant, « elle doit bien être dedans ».

Un autre entraînement est nécessaire. Il s’agit de s’entraîner à réaliser une carte en temps limité (par exemple une fois toutes les 2 semaines) sur un sujet donné (l’idéal est de se faire corriger). En plus cela rajoute une carte à ta collection !

Voilà pour le travail en amont et le matériel, dans l’article suivant je t’expliquerai comment organiser ton temps et être efficace pour construire une carte en DST afin que la carte soit rentable.

Dans tous les cas je peux déjà te dire qu’il ne faut jamais rendre une carte muette, cela est très pénalisant !