introduction dissertation géopolitique

Tu pensais avoir rédigé la meilleure copie de ta vie à ton dernier DS. Pourtant, tu as eu 9 et tu ne comprends pas pourquoi ? Cela nous est déjà tous arrivé une fois. Si la rédaction d’une bonne introduction n’est pas ton point fort, ta note peut être dû à une introduction ratée. L’introduction d’une dissertation de géopolitique est effectivement une partie plus que fondamentale de ta copie. Que tu sois bizuth, carré, ou cube, cet article est fait pour toi !

Disclaimer : les méthodes présentées dans cet article sont purement personnelles et ne sauraient avoir une vocation universelle. Chaque correcteur apprécie de manière différente les méthodes utilisées…

En théorie, pourquoi l’introduction d’une dissertation est-elle si importante ?

L’introduction d’une dissertation de géopolitique, c’est le premier mot, la première page, la première impression que ton correcteur percevra de toi. Elle montre sans préavis ta vision globale du sujet, l’analyse que tu en as faite. En fait, elle est presque la carte d’identité de ta copie. Après l’avoir lue, ton correcteur sait déjà si ta dissertation colle au sujet ou si elle est HS, voire a déjà une fourchette de la note qu’il va te mettre.

Cette partie de ton devoir doit en être la signature – bien qu’elle l’ouvre – et tu dois en être fier. Imagine : tu es au restaurant, et l’entrée que tu as commandée t’es servie dans une assiette en carton miteuse, ressemble à de la bouillie et un petit vers se balade au bord de ta salade. A priori cela n’envisage rien de bon pour le plat… Eh bien en dissertation, c’est pareil !

P.S. : les correcteurs doivent parfois rééquilibrer leurs notes pour obtenir l’écart-type demandé. Ils peuvent alors reprendre quelques copies et monter ou descendre des notes… après la relecture de leur introduction !

Quelques pré-requis sur l’introduction d’une dissertation de géopolitique

Pour faire une introduction – et plus généralement une dissertation – tu dois connaître ton cours absolument par cœur, sur le bout des doigts ! C’est à peine exagéré de dire que tu n’as pas « le temps de réfléchir » pendant une épreuve de géopolitique.

Tu dois donc être un Terminator de concepts, connaître des accroches et leurs analyses pour tous les thèmes du cours, des auteurs et leurs œuvres etc. Certains concepts ultra-classiques et dont les concepteurs de sujets raffolent doivent être absolument maîtrisés à la perfection : la puissance, le développement, les rivalités, l’influence…

Bon, la théorie c’est super, mais comment faire ?

En pratique, des conseils personnels pour réussir ton introduction de dissertation de géopolitique

Des conseils de forme et d’organisation

Tout d’abord la phase de brouillon est importante. Cependant, hors de question de rédiger entièrement ton introduction de dissertation de géopolitique au brouillon avant de la coucher sur papier au propre. Voici donc quelques conseils pratiques.

Dédie une feuille de brouillon sur laquelle figurera à la fois l’intitulé du sujet, écrit en rouge en haut de la feuille, son analyse et le squelette de ton introduction. Toutes les indications qui figurent sur ces feuilles doivent être sous formes de mots-clés, symboles, abréviations et ponctuellement de phrases. D’où l’importance de connaître ton cours !

Sous l’intitulé en rouge, gribouille quelques informations qui te viennent rapidement à l’esprit à sa lecture. Par exemple, les différents sens d’une conjonction de coordination, souligne un pluriel, ou remarque un singulier. Mais ne fais pour l’instant aucune analyse !

Pour avoir d’autres conseils concernant l’organisation en épreuve de géopolitique, clique ici !

Les grands axes de l’introduction d’une dissertation de géopolitique

Ensuite écris chacun des termes du sujet (tous les termes !) sous forme de tirets successifs. Pour chacun des termes, apporte une définition. Tu dois définir précisément tous les termes du sujet, en dévoiler les sens parfois cachés, trouver les sous-entendus. Tu dois aussi t’étonner de certaines tournures (des pluriels ou des singuliers par exemple). Ce travail impératif de définition des termes est essentiel pour parvenir à dégager un « problème » !

Après ce travail de définition, explicite le problème déduit de l’analyse des termes par plusieurs questions précises et complètes. Tu peux en poser plusieurs, afin d’interroger différentes dimensions du sujet (trois ou quatre, à titre informatif).

Enfin réfléchis à une annonce de plan, que tu peux éventuellement écrire au propre à la toute fin du devoir (après la conclusion !). Pourquoi ? Cela te permettra d’avoir une vue globale de ton travail et d’annoncer un plan plus cohérent avec ce que tu as écrit, parfois légèrement différent de ce que tu avais initialement prévu.

Par ailleurs, ne te soucie vraiment pas de la longueur de ton introduction de dissertation de géopolitique. Certes, la petite phrase « il est expressément recommandé de ne pas dépasser huit pages » est un peu stressante. Mais en réalité, tant que ta copie est qualitative et pas creuse, rendre une copie de 12 pages ne devrait pas te pénaliser (sauf exception malheureuse…). Toutefois ne raconte pas ce que ton chien a mangé à midi. On s’en fiche.

Conseils de fond : l’analyse du sujet

Voici une règle d’or : chaque sujet est unique ! Par unique, j’entends que tout sujet doit être traité absolument indépendamment d’un autre qui pourrait lui ressembler. Il ne faut surtout pas calquer l’analyse de ton dernier DS qui ressemblait à ton sujet de concours car il était lui aussi sur l’Afrique : tu risques d’avoir une très mauvaise surprise !

Je te conseille de commencer ton introduction de ta dissertation de géopolitique par un fait d’actualité cohérent au regard du sujet. Ecris alors une petite analyse d’une dizaine de lignes sur ce fait, qui doit t’amener à poser clairement ton sujet sur la copie.

Concernant l’analyse des termes, il existe des points essentiels à ne surtout pas oublier. Tout d’abord – je le répète – définis tous les termes sans exception ! Si on ne t’en voudra pas de ne pas préciser la nature de « d’ », le mot « place » par exemple n’a rien à voir avec le « rôle ». Un « et » ne mène pas aux mêmes questionnements qu’un « ou », et ce même « et » peut avoir plusieurs sens…

N’oublie pas de définir et de questionner les bornes chronologiques : cela permet de cadrer le sujet. De même, fais attention à ne pas oublier de définir les termes « évidents » comme les pays ou continents par exemple qui peuvent figurer dans le sujet. Le « monde arabo-musulman » diffère du « monde arabe », qui lui-même se différencie du « MENA » etc.

Fais aussi attention à penser la pluralité, l’unicité et les différences d’échelles. Il convient de varier les angles d’attaques d’analyse. Ce qui est vrai à une échelle peut être faux à une autre…

L’exemple : extraits d’analyse d’un sujet fictif

Prenons un sujet fictif à la formulation large comme « L’Afrique et l’Europe ». Pour insister sur le fait que chaque sujet est unique : l’analyse d’un intitulé comme « L’Europe et l’Afrique », bien que très similaire, ne peut pas être identique !

Dans cet intitulé, chaque lettre est importante : y compris les « l’ », et les singuliers appliqués aux continents !

Mini-analyse du sujet fictif

Quel est le mot le plus important du point de vue de l’analyse ? Il s’agit ici de la conjonction de coordination « et ». Effectivement « et » peut avoir plusieurs sens : s’agit -il ici d’un « et » adversatif, ou copulatif ? Se pose alors la question de la coopération, de la confrontation, ou encore de la coopétition entre les deux autres termes.

S’il est nécessaire de définir rapidement l’Afrique et l’Europe (géographie, nombre d’habitant, etc.), ce n’est pas suffisant. Il faut ici se pencher sur la question de l’unicité. Comme disait mon professeur en carré, « l’Afrique au singulier, cela ne veut rien dire du tout ! ». Même constat pour « l’Europe » : ces régions sont hyper-contrastées et ne peuvent être analysées en un bloc homogène ! Tu peux alors t’étonner de ces singuliers et justifier une analyse de liens hétérogènes entre ces régions, de manière différenciée à différentes échelles.

Voici un exemple très simplifié : si du point de vue économique, l’Afrique du Nord est plutôt considérée comme « tournée vers l’Europe », des pays d’Afrique de l’Est sont davantage orientés vers l’Inde ou la Chine. Et encore dans le premier cas, de quelle Europe parle-t-on ? Les liens économiques entre l’Estonie et le Maghreb sont assurément moins intenses que ceux entre la France et l’Algérie…

Créer un véritable cadre au sujet

Tu dois aussi te poser la question des bornes chronologiques, même lorsqu’elles ne figurent pas explicitement dans l’intitulé su sujet. Ici par exemple, on pourrait éventuellement justifier un démarrage du sujet en 1945, voire même en 1913 ! Cela peut te permettre te placer une sous-partie plus « historique » au début de ton développement.

Mais attention à ne pas dévier en hors-sujet ! Tu dois traiter le sujet et uniquement le sujet. Ici, parler par exemple de la Chinafrique pour mettre en lumière une baisse d’influence européenne en Afrique (toujours de manière ciblée et différenciée selon les régions !) peut être tout à fait judicieux. Mais évite une partie entière consacrée aux ingérences russe, indienne et chinoise si tu ne les rapportes pas directement au sujet !

Bien sûr les éléments d’analyse présentés ici ne sont que des exemples. De nombreux autres points peuvent être abordés en introduction, et varient selon les différents types de sujets !

Tu as à présent, je l’espère, tous les éléments en main pour réussir tes futures introductions ! Encore une fois, cette méthode n’est pas unique. Pour lire des exemples de bonnes introductions, tu peux jeter un œil dans notre grange à copies !