Le système carcéral américain est l’un des systèmes carcéraux les plus critiqués dans le monde. C’est un thème qui renvoie aussi bien à la discrimination raciale qu’à la justice américaine et à la législation des armes à feu, autant dire qu’il est indispensable de le maîtriser pour les oraux comme pour les écrits ! Major Prépa est là pour toi :  voici donc sept bullet points pour te permettre de mieux cerner ce thème très complexe.

#1. Un système surpeuplé et saturé

Le système carcéral américain concentre aujourd’hui 25 % des 10 millions de prisonniers du monde entier, alors que la population américaine ne représente que 5 % de la population totale mondiale (327 millions d’habitants aux États-Unis en 2018).

Le taux d’incarcération américain est de 700 prisonniers pour 100 000 habitants, l’un des taux les plus élevés du monde. En comparaison, en Inde, ce taux est inférieur à 50 incarcérés pour 100 000 habitants.

Ce chiffre particulièrement élevé d’incarcérations peut être expliqué par la guerre contre le trafic de drogue, lancée par le président Nixon au début des années 70 et poursuivie par Bill Clinton dans les années 90.  Aujourd’hui, un quart des détenus américains sont soit consommateurs soit trafiquants de drogue.

#2. Le principe de la punition

Contrairement aux systèmes judiciaires et carcéraux des pays nordiques comme la Norvège ou la Suède, le système américain préfère la punition à la réhabilitation, ce qui contribue au surpeuplement des prisons. En effet, beaucoup des détenus libérés retournent en prison, car ils sont nombreux à récidiver une fois sortis. Aux États-Unis, le taux de récidive est de 66 % ! À titre comparatif, il n’est que de 31 % en Finlande et de 20 % en Norvège. 

#3. Le reflet des inégalités sociétales

Les disparités raciales sont très élevées dans les prisons américaines. Aux États-Unis, un noir a six fois plus de risque d’aller en prison qu’un blanc, et il risque également d’avoir une peine plus longue.

Par ailleurs, sur les 2,3 millions de détenus américains, 37 % sont des Afro-Américains, alors qu’ils représentent 13 % de la population américaine. Cela reflète les problèmes de discrimination et de racisme qui ont divisé et divisent encore les États-Unis

#4. Un système inhumain

Beaucoup de critiques du système carcéral américain s’appuient sur la maltraitance des détenus. Le système est souvent qualifié d’esclavage moderne, les détenus travaillant pour des salaires dérisoires, voire sans être payés dans des États tels que l’Arkansas ou la Géorgie. De même, l’isolation est une méthode très utilisée avec certains prisonniers qui peuvent passer plus de 20 ans isolés. 

#5. Les femmes en prison

En 2018, on dénombrait 220 000 femmes emprisonnées, soit environ 8 % de la population carcérale américaine, mais un tiers des femmes incarcérées dans le monde ! Elles se répartissent entre les maisons d’arrêt et les centres pour mineurs. Notons aussi que le nombre de prisonnières est en pleine croissance : l’incarcération des femmes a été multipliée par cinq entre 1980 et 2010. Cela s’explique en partie par le durcissement des règles liées à la consommation et au trafic de stupéfiants.

La question raciale est aussi présente chez les femmes incarcérées. 30 % des détenues sont Afro-Américaines, alors que leur proportion dans la population féminine américaine n’est que de 13 %. De même, les Hispaniques représentent 16 % des détenues, alors qu’elles ne représentent que 11 % de la population féminine américaine.

#6. Cinq chiffres à mémoriser sur les prisons américaines

  • Il y a plus de 5 000 prisons aux États-Unis.
  • Aujourd’hui, 105 de ces établissements connaissent une situation de suroccupation supérieure à 120 % de leur capacité d’accueil.
  • Le salaire moyen d’un détenu américain est de 20 centimes de l’heure.
  • Le taux d’emprisonnement américain est 6 fois plus élevé que le taux français.
  • Chaque année, le système carcéral coûte plus de 80 milliards de dollars aux contribuables.

#7. La plus grande controverse : Guantanamo Bay

La prison de Guantanamo Bay à Cuba, dont le statut juridique reste encore flou, a été ouverte par George Bush à la suite des attentats de septembre 2001. Cette prison a connu beaucoup de critiques, notamment de la part d’ONG comme Amnesty International, du fait de l’utilisation de pratiques de torture (le water-boarding en étant la plus connue). Barack Obama avait annoncé sa fermeture, mais Donald Trump a récemment ordonné son maintien.

Bonus : trois films incontournables sur le système carcéral américain

Voici trois films à connaître sur la thématique de l’emprisonnement aux États-Unis.

  1. American History X (1999, Tony Kaye, USA) : Derek et Danny sont deux frères vivant en Californie. Leur père est assassiné et Derek se rapproche d’un mouvement skinhead. Il est condamné à trois ans de prison après avoir tué deux jeunes hommes qui tentaient de voler la voiture de son père. Quand il sort de prison, Derek essaie d’empêcher son frère de faire les mêmes bêtises que lui.
  2. Lost Highway (1997, David Lynch, USA) : Fred Madison, saxophoniste de profession a de gros soupçons sur son épouse, Renée. Il est persuadé qu’elle le trompe. Un soir, il l’assassine et est condamné à la peine de mort. Il se retrouve en prison.
  3. I love you Phillip Morris (2010, Glenn Ficarra, USA) : Steven Russell, le personnage principal à la vie bien rangée, enchaîne les délits et se retrouve emprisonné. Une fois en prison, il tombe subitement amoureux de son codétenu nommé Phillip Morris. Il fera tout pour ne pas être séparé.

Quelques mots de vocabulaire

Une prison : a prison/a jail

Délinquance/mauvaise conduite : misconduct/wrongdoing

Un crime violent : a felony

Voler : to rob

Un cambrioleur/cambrioler : a burglar/to burgle

Vendre de la drogue : to deal drugs

Respectueux de la loi : law-abiding

Une condamnation/condamner : a sentence/to sentence

Déclarer coupable : to convict

Un condamné : a convict

Surpeuplement : overpopulation

Peine de mort : death penalty/capital punishment

Liberté conditionnelle : parole