Bonjour à toi, gentil B/L ! Si tu commences à sentir les concours arriver, ça tombe bien parce qu’aujourd’hui je t’écris une petite bafouille pour te parler plus spécifiquement des épreuves de mathématiques.

En effet, tous les candidats B/L passent aux concours une épreuve écrite de mathématiques pour la banque BLSES (banque qui recrute pour ces écoles : ENS Ulm, ENS Saclay, ENS Lyon, écoles de la banque Ecricome, ENSAE, ENSAI, GEIDIC, Celsa, L3 Sciences sociales Paris Dauphine, ESIT…) et depuis la session 2020, il y a également une épreuve écrite pour la banque BCE (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon, EDHEC, SKEMA, GEM, Audencia, TBS…). Cela n’était pas le cas pour cette banque jusqu’en 2019 puisque les candidats devaient choisir une « option » : SES ou mathématiques.

Pour ton information, voici les coefficients de l’épreuve de mathématiques pour chacune des deux banques, ainsi que le poids de cette épreuve dans l’admissibilité :

Voyons maintenant chacune de ces deux épreuves en détail.

L’épreuve de maths de la BLSES

L’épreuve de la banque BLSES est habituellement divisée en trois problèmes, ou en un exercice et deux problèmes, ou en deux exercices et un problème, ou encore en trois exercices. Le sujet se veut en général progressif, de sorte que tout candidat, quel que soit son niveau en maths, puisse trouver des questions à sa portée. C’est une excellente chose, car l’investissement des étudiants dans cette discipline est ainsi récompensé. Il y a des questions abordables par tous, mais aussi des questions plus délicates, ce qui permet aux meilleurs candidats de se distinguer.

Le sujet, délibérément long, traite systématiquement des trois parties du programme de B/L : algèbre, analyse et probabilités. Depuis la session 2007, la calculatrice a toujours été interdite.

Si tu veux un bon conseil, lis attentivement les rapports de jury de l’ENS car ils contiennent des informations très précieuses :

– Des éléments de barème et de notation : par exemple dans le rapport 2019, tu peux apprendre en particulier que les copies étaient notées à la base (« notes brutes ») sur 226, et que la meilleure copie avait obtenu 167/226 (74 % des points). Le jury a ensuite appliqué une transformation linéaire par morceaux, assignant 20 à la meilleure copie, pour obtenir une moyenne et un écart-type comparables à ceux des autres matières.

– Dans certains rapports, le jury te donne la liste des questions correspondant à niveau donné, présentée en quatre paliers : niveau 1 « Questions de cours, calculs numériques élémentaires, ou combinaison des deux », niveau 2 « Questions classiques d’application du cours, ou demandant des calculs légèrement plus complexes ou abstraits », niveau 3 « Raisonnements courts mais non classiques, ou questions reposant sur la résolution correcte de questions les précédant »  et enfin niveau 4 « Raisonnements plus fins et questions difficiles ». Pour chaque niveau, il te donne aussi la note qu’il était possible d’obtenir en répondant correctement à ces questions.

– Tu trouveras également des statistiques sur les notes obtenues, globalement, par exercice et même par question.

– Une liste de conseils pour les candidats, en particulier au sujet de l’honnêteté, de la rédaction et de la forme.

– Les erreurs les plus fréquentes. C’est toujours intéressant et formateur que tu te demandes pourquoi l’erreur énoncée en est une.

– Et enfin, le jury fait des remarques détaillées, exercice par exercice, et question par question.

En tant que prof de maths de B/L, je ne peux que remercier chaleureusement le jury de l’ENS pour la qualité de ses rapports et je te conseille vivement de te servir de ceux-ci pendant ta préparation. Comment ? Par exemple, lorsque tu fais un sujet ENS en DM ou en autonomie, repère les questions que tu peux faire en utilisant la liste des questions classées par difficulté : si tu es balèze, pas de négociation, tu traites toutes les questions. Si tu es plutôt moyen, vise a minima les questions de niveau 1 et niveau 2. Ensuite, une fois que tu as fait une question, va consulter le rapport pour voir le commentaire du jury correspondant. Ça prend un peu de temps de travailler comme ça, mais au moins tu sais exactement ce que les correcteurs attendent, en particulier au niveau de la rédaction. En effet, la rédaction est LE paramètre trèèèès important à l’ENS : cela traduit ta rigueur d’esprit et de raisonnement, et permet de vérifier que tu as bien compris les concepts et les objets mathématiques que tu manipules.

L’épreuve de maths de la BCE

Comme je te le disais en préambule, la BCE a rendu obligatoire l’épreuve de maths à l’écrit seulement depuis la session 2020. Auparavant, c’était une épreuve « à option », et donc, par définition, les candidats qui choisissaient les maths plutôt que les SES étaient plutôt à l’aise dans cette discipline. Nous n’avons donc pas encore beaucoup de recul sur cette nouvelle épreuve BCE, co-conçue par HEC et l’ESSEC. Le sujet 2020 traitait, comme à l’ENS, des trois parties du programme et l’épreuve était composée de deux exercices et d’un problème. La calculatrice était interdite.

Les statistiques de cette épreuve sont disponibles ici.

Quoi qu’il en soit, la durée (4 heures), l’esprit de l’épreuve et les attentes du jury pour ces deux épreuves sont très similaires, donc en travaillant sérieusement les maths, tu peux faire d’une pierre deux coups. D’autant que tous les ans, les notes peuvent monter très haut, ce qui te fera assurément gagner tout plein de places dans le classement. Tentant, non ? 😉