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    Culture générale

    Borges, L’hypermnésie

    Assia H Par Assia H27 août 2018Dernière modification :4 avril 2019Aucun commentaireLecture 8 mins
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    Quelques mots sur l’auteur et son ouvrage

    Nous allons nous intéresser à un texte de J. L. Borges, auteur argentin du XXème siècle, et qui se trouve dans son célèbre recueil de nouvelles, Fictions. Il ne s’agit pas d’un texte philosophique, mais littéraire : c’est pourquoi nous n’allons pas restituer une argumentation, mais plutôt commenter cette forme pathologique de la mémoire que l’auteur présente dans cette nouvelle.

    Nous étudierons la nouvelle Funès ou la Mémoire et plus précisément, l’extrait à partir de « Irénée commença par… » jusqu’à « Je ne sais combien d’étoiles il voyait dans le ciel. » Cette nouvelle raconte l’histoire d’Irénée Funès, un homme d’une érudition exceptionnelle, qui à la suite d’un accident de cheval, est devenu infirme et en même temps, a perdu la faculté d’oublier.

    Nous nous sommes appuyés sur l’extrait qui se trouve à la fois dans le GF Corpus d’Alexandre ABENSOUR et sur ce site internet. 

     

    La question philosophique posée dans ce texte

     

    Bien qu’il s’agisse d’un texte littéraire, celui-ci pose indirectement la question suivante : Faut-il se souvenir de tout ?

     

    La thèse défendue par J.L. Borgès

     

    Celle-ci n’est pas très claire : il semblerait que ce texte soit une ode à l’hypermnésie. Toutefois certains passages de cet extrait laissent à penser que cette hypertrophie de la mémoire puisse comporter de nombreux défauts.

    J.L. Borgès montre également dans ce texte que l’hypermnésie dont est victime Irénée Funès, entraîne une hypertrophie de la mémoire-image et une atrophie de la mémoire-habitude, pour reprendre la terminologie de Bergson. 

     

    Le plan du texte

    1) L’Hypermnésie : se souvenir de tout, avec perfection

    2) L’Hypermnésie : une richesse ou un fléau ?

     

    Le développement

     

    1) L’Hypermnésie : se souvenir de tout, avec perfection

    1.1) Un homme ordinaire n’a aucune faculté de mémoire ou de perception…

     

    Les compétences mémorielles d’Irénée Funès sont infiniment supérieures à celles que le commun des mortels a pu détenir jusqu’ici. C’est ce que Irénée lui-même, un personnage d’une érudition incroyable, rappelle humblement à Jorge Luis Borgès au début de ce dialogue : les facultés mémorielles extraordinaires possédées par de grands hommes, et qui ont marqué l’histoire pour cela, ne sont rien comparées à son pouvoir.

     

    Irénée commença par énumérer, en latin et en espagnol, les cas de mémoire prodigieuse consignés par la Naturalis Historia […]. Il s’étonna avec une bonne foi évidente que de tels cas pussent surprendre.

     

    Comme si le lecteur n’avait toujours pas saisi ô combien la mémoire d’Irénée était extraordinaire, J.L. Borgès retranscrit une partie du dialogue où Irénée se souvient de sa perception du monde avant qu’il ne possède ce pouvoir. Il compare sa vie d’homme ordinaire avec celle d’homme hypermnésique, et affirme qu’un homme comme vous et moi n’a qu’une perception extrêmement limitée et défaillante du monde qui l’entoure.

     

     Il me dit qu’avant cette après-midi pluvieuse où il fut renversé par un cheval pie, il avait été ce que sont tous les chrétiens : un aveugle, un sourd, un écervelé, un oublieux. […] Pendant dix-neuf ans il avait vécu comme dans un rêve : il regardait sans voir, il entendait sans entendre, il oubliait tout, presque tout.

     

    1.2) Les facultés prodigieuses d’un hypermnésique : une mémoire-image infaillible

     

    L’hypermnésie n’est pas seulement la faculté de se souvenir de tout : cette faculté a également pour conséquence de permettre une parfaite perception des objets extérieurs.

     

    D’un coup d’œil, nous percevons trois verres sur une table ; Funes, lui, percevait tous les rejets, les grappes et les fruits qui composent une treille.

     

    Le personnage Irénée a une extrême hypertrophie de la mémoire-image. Sa perception exacte du temps, des objets extérieurs, lui permettent de retenir en un instant chaque parcelle de la réalité qu’il perçoit. 

     

     Il connaissait les formes des nuages austraux de l’aube du trente avril mil huit cent quatre-vingt et pouvait les comparer au souvenir des marbrures d’un livre en papier espagnol qu’il n’avait regardé qu’une fois et aux lignes de l’écume soulevée par une rame sur le Rio Negro la veille du combat de Quebracho.

     

    Pour Irénée Funès, cette mémoire est une richesse, un super pouvoir :  il a acquis cette hypertrophie de la mémoire-image en contrepartie de son infirmité corporelle, qu’il ne regrette absolument pas.

     

    Il s’aperçut peu après qu’il était infirme. Le fait l’intéressa à peine. Il estima (sentit) que l’immobilité n’était qu’un prix minime. Sa perception et sa mémoire étaient maintenant infaillibles.

     

    1.3) Une mémoire-image hypertrophiée, une parfaite connaissance de son intériorité 

     

    Le personnage Irénée n’a quasiment plus aucune mémoire-habitude, il a une atrophie de celle-ci mais en contrepartie il a une extrême hypertrophie de la mémoire-image. Chacune de ces images, qu’il conserve parfaitement en lui, est liée à une perception corporelle. 

    En cela, cette forme de mémoire n’est pas sans rappeler la mémoire image-sensitive telle que la décrite Saint Augustin : c’est un véritable palais que détient Irénée, où chacun de ses souvenirs innombrables s’accumulent dans des réserves liées à une sensation corporelle.

     

    Ses souvenirs n’étaient pas simples : chaque image visuelle était liée à des sensations musculaires, thermiques etc…

     

    Irénée a la capacité de conserver parfaitement chaque élément de son intériorité et de pouvoir les convoquer à sa guise. Le pouvoir que détient sa mémoire de conserver et de manipuler les choses extérieures atteint la perfection. Même ses rêves peuvent être parfaitement reconstitués puisqu’ils font parties de son intériorité : toutes ces images peuvent aisément être rappelées à son esprit.

     

    Il pouvait reconstituer tous les rêves, tous les demi-rêves. Deux ou trois fois il avait reconstitué un jour entier ; il n’avait jamais hésité, mais chaque reconstitution avait demandé un jour entier. Il me dit :  J’ai à moi seul plus de souvenirs que n’en peuvent avoir eu tous les hommes depuis que le monde est monde et aussi : Mes rêves sont comme votre veille.

     

    2) L’Hypermnésie : une richesse ou un fléau ?

    2.1) « Ma mémoire, monsieur, est comme un tas d’ordures »

     

    La mémoire-image infaillible de notre super héros Irénée Funès comporte toutefois quelques défauts, comme celui d’être désordonnée. C’est ce que cette comparaison avec un tas d’ordures laisse à penser : ces souvenirs s’entassent les uns sur les autres, et perdent ainsi leurs valeurs, tant leur quantité est importante.

     

    Et aussi vers l’aube : Ma mémoire, monsieur, est comme un tas d’ordures.

     

    La mémoire d’Irénée ploie sous le poids de sa perception infinie et parfaite. Le personnage perçoit le moindre détail de la réalité, qu’il soit agréable ou lugubre, sans qu’il ne puisse embrasser une vision globale des choses qu’il observe.

     

     Une circonférence sur un tableau, un triangle rectangle, un losange, sont des formes que nous pouvons percevoir pleinement : de même Irénée percevait les crins embroussaillés d’un poulain,  quelques têtes de bétail sur un coteau, le feu changeant et la cendre innombrable, les multiples visages d’un mort au cours d’une longue veillée.

     

    2.2) L’oubli comme condition de la vie humaine

    Cette mémoire-image infaillible est bel et bien un fléau, à force de perfection, elle rend Irénée moins humain. Comment peut-on penser dans de telles conditions ? En effet, Irénée est incapable de s’abstraire de cette réalité qui l’embrasse entièrement. C’est ce que nous découvrons quelques pages plus tard, où J.L. Borgès affirme qu’il doute qu’Irénée soit capable de pouvoir penser.

     

    Il avait appris sans effort l’anglais, le français, le portugais, le latin. Je soupçonne cependant qu’il n’était pas très capable de penser. Penser, c’est oublier des différences, c’est généraliser, abstraire. Dans le monde surchargé de Funes il n’y avait que des détails, presque immédiats.

     

    Comme nous l’avions vu, pour Bergson la mémoire-image est la mémoire par excellence, celle qui est le propre de l’homme. Or, peut-on encore affirmer qu’Irénée est un homme, voire un surhomme parce qu’il possède une hypertrophie de la mémoire-image ? Bien au contraire, cette hypermnésie l’empêche de penser, elle le réduit au même état que l’animal : il ne peut quitter le présent dont il est prisonnier par chacun des détails qu’il perçoit parfaitement.

     

    Pour résumer

    1) Le personnage d’Irénée, à la suite d’un accident de cheval, est à la fois devenu hypermnésique et infirme. Ses facultés de perception et de mémoire atteignent la perfection : aucun homme avant lui n’a pu aussi bien percevoir la réalité et la retenir.

    2) Irénée Funès est un homme érudit, dont l’hypertrophie de la mémoire-image a entraîné une atrophie de la mémoire-habitude : il retient chaque parcelle de la réalité en un instant et en conserve intact le souvenir. Il possède une parfaite connaissance de son intériorité : il transforme chaque objets extérieurs en images intérieures, conservées parfaitement, et qu’il peut convoquer à sa guise ; il en va de même pour ses rêves. 

    3) Toutefois, cette hypertrophie de la mémoire-image s’avère être un fléau. De son propre aveu, il la compare à un tas d’ordures, autrement dit ses souvenirs sont désordonnés, et perdent leurs valeurs individuelles en raison de leur nombre trop important. La perfection de sa perception l’empêche de pouvoir penser : il est prisonnier du présent, et au lieu d’être un sur-homme qui ne possède que la mémoire par excellence dont parlait Bergson, il devient au contraire comme l’animal.

      N’hésitez pas à lire nos autres analyses ICI 😉 

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