Nous allons nous intéresser à la formation de l’équilibre sur le marché des biens et services en économie fermée chez Keynes. Le diagramme à 45° de Samuelson est une illustration graphique de cet équilibre. Pour comprendre les mécanismes qui engendrent un tel équilibre, il faut au préalable définir les éléments qui composent la demande globale.

La demande globale en économie fermée

Commençons par rappeler que l’équilibre sur le marché des biens et services est garanti, d’après Keynes, lorsque :

Ys = Y = Z = C + I + G

avec : Ys = l’offre ; Y : le revenu national ; Z : la demande globale ; C : la consommation ; : l’investissement ; G : les dépenses publiques.

Étudions chaque élément qui compose la demande globale.

La consommation

La consommation est la partie du revenu disponible des ménages, le revenu une fois que l’on soustrait les impôts, qui est consommé.

C = c*Yd = c(Y-T)

où : c est la propension marginale à consommer, comprise entre 0 et 1 ; Yd : le revenu disponible et T : l’impôt.

La proposition de Keynes : C = Co + c*Yd

où : Co est la consommation incompressible, celle-ci est toujours positive et est la consommation des ménages minimale, même lorsque le revenu est nul.

Théorie du revenu permanent : d’après Friedman, le choix des consommateurs ne dépend pas du revenu effectif (Yd) mais du revenu permanent, c’est-à-dire de leur estimation de revenu de long terme (en tenant compte des revenus passés, présents et futurs).

L’investissement

Noté I, l’investissement correspond aux dépenses réalisées par les entreprises dans le but d’accroître leur niveau de capital, et aussi à la demande des ménages pour acquérir un bien immobilier neuf.

L’investissement est fonction de nombreux paramètres selon Keynes : le climat des affaires, le taux d’intérêt, la demande anticipée, la conjoncture économique…

Les dépenses publiques

Il s’agit d’une variable exogène, notée G : cela veut dire que le niveau de dépense publique n’est pas déterminé par des variables économiques, mais par une décision discrétionnaire du gouvernement.

Les dépenses publiques correspondent à la demande de biens et services finaux formulée par l’État.

L’équilibre sur le marché des biens et services

L’hypothèse keynésienne est la suivante : l’équilibre sur le marché des biens et services se caractérise par la rencontre entre l’offre globale (Ys) et la demande globale (Z).

Autrement dit, il y a équilibre sur le marché des biens et services lorsque : Ys = Z.

Mais on sait de plus que le PIB = Σ revenus distribués = Σ (salaires + profits).

Donc, Ys = Z = Y (revenu global) : soit Z = C + I + G.

Z = Y = Co + c(Y-T) + I + G

Y* = 1/(1-c)* [Co – cT + I + G]

où : 1/(1-c) correspond à l’effet multiplicateur ; [Co – cT + I + G] correspond à la demande autonome.

Diagramme à 45 degrés de Samuelson

Il y a équilibre sur le marché des biens et services lorsque la demande globale, égale à l’offre globale, est égale au revenu global. Nous avons donc en ordonnée la demande globale et l’offre globale, et en abscisse le revenu global.

Droite Ys : il s’agit de la droite qui représente l’offre de biens et services. Celle-ci forme un angle à 45°, d’où le nom du diagramme, et il s’agit de l’ensemble des combinaisons d’offres possibles en partant de l’origine (l’offre peut être nulle).

Droite Z : il s’agit de la droite qui représente la demande globale de biens et services. Celle-ci a pour origine la Co, la consommation incompressible (le niveau de demande qui existe même lorsque le revenu est nul). La pente de la droite est déterminée par c, la propension marginale à consommer.

La réalisation de l’équilibre : il y a équilibre lorsque la droite de la demande rencontre celle de l’offre, ce qui va déterminer un niveau de biens et services échangés, et un niveau de revenu global.

Diagramme à 45 degrés de Samuelson

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