Colle géopolitique Europe

Aujourd’hui, on attaque le sujet pour le moins épineux des colles ! Alors j’espère que tu es en forme puisqu’on décortique ensemble un sujet de colle passionnant, certes, mais qui peut être déstabilisant lorsqu’on le reçoit. Pas de panique ! Si tu crains de tomber sur ce genre de sujet, ou si tu as du mal à gérer ton stress et à être efficace en 20 minutes, ou si pour toi il semble plus facile de gravir une montagne à reculons que de réussir à pondre Introduction/Développement/Conclusion en 20 minutes, cet article est fait pour toi.

Le fameux sujet de colle d’HGGMC en prépa ECG

« Votre sujet est : “L’Europe, combien de divisions ?”, bonne chance ! » Imagine que ton colleur te dise ça, paré de son plus beau sourire en coin, l’air de dire : « Hâte de voir comment tu vas t’en sortir avec ce sujet. » Et là, il existe deux types de réaction :

  • soit, tu restes planté là, ne comprenant pas bien pourquoi le professeur te porte ce regard moqueur, puisqu’à tes yeux ce sujet semble abordable. Et c’est vrai, les termes sont simples et clairs, alors pour toi cela ne fait aucun doute : tu vas tout déchirer !
  • ou alors, tu comprends vite que les expressions du professeur ne présagent rien de bon pour cette colle qui semble pourtant « classique ».

Mes conseils pour t’aider dans ta réflexion

Le premier semble « bateau », mais il est décisif : lis attentivement le sujet. Par « lire », j’entends « décortique », prends le sujet terme par terme et essaye de le comprendre de toutes les manières possibles. Un terme simple, à cause de sa polysémie, peut souvent te donner du fil à retordre au moment de ta réflexion. Alors, pense bien à tous les sens que peuvent avoir les termes et précise-les en introduction.

Quand tu t’attaques à l’élaboration de ton plan, évite les plans trop complexes, garde-les pour tes dissertations ! La colle est un exercice de rapidité, d’agilité, fais preuve de pragmatisme : mieux vaut un plan simple, peu chronophage et facilement compréhensible pour le colleur, qu’un plan trop ambitieux, complexe et qui en peu de temps aura vite fait de te pousser vers un hors sujet.

C’est une épreuve qui évalue tes connaissances, ta réflexion, mais aussi ta capacité à exposer tes idées : avoir un plan simple mais bien écrit, avec une réflexion pertinente, en plein dans le sujet et correctement exposée avec les exemples et chiffres appropriés, est un bien meilleur pari que celui d’un plan trop complexe pour lequel les risques sont bien plus grands.

Lorsque tu reçois ton sujet, travaille méthodiquement :

  • établis les bornes chronologiques (s’il n’y en a pas déjà dans l’intitulé) ;
  • définis les termes (tous !) et trouve une accroche (je te renvoie vers ce bel article pour plus de détails) ;
  • pense en termes de rupture et de crise dans le temps, cela te permettra de construire ton plan ;
  • essaie de déterminer quel plan « type » pourrait le mieux répondre au sujet (I – Comment,
    II – Pourquoi, III – Jusqu’où ; I – Oui/Non, II – Mais, III – Donc
    …), si aucun ne sied au sujet, dans ce cas, fais-le à ta sauce (mais n’oublie pas : reste simple et clair).

Ceci étant dit, à mon tour, je t’invite à réfléchir sur ce sujet de colle avant de lire la suite de cet article.

Analyse du sujet

Pour la petite histoire : mon colleur avait choisi ce sujet, car il s’était souvenu de la fameuse citation de Joseph Staline : « Le pape, combien de divisions ? », qu’il a joliment paraphrasée et adaptée à la question de l’Europe.

Ici, l’écueil que tu dois éviter est celui de restreindre le sujet à des divisions « triviales » en Europe : culture, religion, traditions… Ici, « divisions » renvoie en premier lieu au jargon militaire. Ainsi, oublier d’évoquer la puissance militaire de l’Europe ne fera de ton exposé qu’une réponse partielle. Ton exposé doit habilement allier les divisions internes à l’Europe (au sens trivial du terme) ainsi que la puissance de l’Europe. Ainsi, une problématique du type « dans quelle mesure les divisions internes à l’Europe freinent-elle le développement de sa puissance ? » peut faire l’affaire puisqu’elle permet d’évoquer aussi bien les divisions (au sens trivial) que la puissance militaire de l’Europe (mais les problématiques sont multiples). Si je n’ai pas précisé « puissance militaire », c’est pour me laisser une plus grande marge de manœuvre dans ma réponse et évoquer par exemple la puissance économique. En ce qui concerne les bornes chronologiques, il est inutile de revenir avant la Seconde Guerre mondiale, « de la guerre froide à nos jours » semble la solution la plus pratique pour élaborer ton plan. Certes, l’UE n’est pas l’Europe, simplement la construction européenne est une dimension à ne pas mettre de côté pendant ta préparation. D’autant plus que, lorsqu’on parle de puissance européenne, on ne peut faire référence qu’à l’UE qui est un réel acteur sur la scène internationale.

Dans la suite de cet article, je te propose un plan, avec des explications, pour que tu comprennes mieux ma démarche. Si le tien ne correspond pas, ou n’expose pas tout à fait la même chose, pas de panique ! En géopolitique, il n’existe pas de réponse toute faite, si ta réflexion est pertinente, même s’il manque certains axes de réponse que j’évoque mais que tu n’as pas relevés, et que tu l’exposes bien en 10 minutes, tu peux largement avoir la moyenne.

Plan possible pour ce sujet de géopolitique en prépa ECG

I – L’Europe, quelle puissance militaire ?

A) Certes la guerre a impulsé la construction européenne…

La guerre est l’expression des divisions internes poussées à leur paroxysme, et c’est pour que cela ne se reproduise plus que certains pays européens ont fait le pari d’unir cette Europe ravagée par la guerre à travers une entreprise ambitieuse : la construction européenne.

B) Toutefois, l’intégration dans le domaine militaire a été négligée

Suite à l’échec de la CED, l’intégration dans le domaine militaire a été mise de côté. La stratégie étant devenue celle d’une intégration « pas à pas » : l’intégration économique devant permettre à terme une intégration politico-militaire.

C) Même si l’UE tente de donner un nouveau souffle au projet d’intégration militaire

On peut évoquer ici la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) ou encore le fait que la Commission européenne, depuis 2019, met à la disposition des États membres un budget pour développer une industrie de défense européenne. 

Ce premier axe est un état des lieux de la puissance militaire européenne : ses origines, ses échecs, son avenir. Le développement de la puissance militaire de l’Europe souffre de divergences d’opinions des États membres. Sans compter que la plupart des pays européens se reposent sur la défense de l’OTAN.

II – L’Europe des divisions

A) In varietate concordia (devise de l’Europe signifiant « Unie dans la diversité ») : des divisions préexistantes qui n’ont pas empêché l’intégration

Ici, on peut évoquer la diversité des cultures, des religions, des modèles politiques

B) Division idéologique de la guerre froide dont on perçoit les legs aujourd’hui

Ici, on parlera de la division flagrante entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est.

C) Des divisions : à la fois frein et moteur de la construction

La construction européenne : cette dynamique d’unification de l’Europe a été impulsée par ces divisions. C’est pour balayer les divisions au sein du continent que la construction européenne a été enclenchée.

III – Les divisions internes ont certes nui au développement de sa puissance militaire, mais ne l’ont pas empêchée de devenir une puissance économique de premier plan

A) Une puissance économique de premier plan…

Ici, fais-toi plaisir et déballe tes meilleures stats !

B) … qui sert sa puissance sur la scène internationale

L’Europe, à travers l’UE, a pu devenir un réel acteur sur la scène internationale. Étant une puissance économique de premier ordre, sa voix compte sur l’échiquier politique mondial.

C) Même si lorsqu’on y regarde de plus près, nous nous trouvons face à une Europe hétéroclite du point de vue économique

Ce dernier axe nous montre que les pays du « vieux continent » ont su faire fi de leurs dissensions pour former la zone économique la plus intégrée du globe.

C’est ici que je te laisse, mais on se retrouve très vite pour une nouvelle analyse de sujet de colle ! Travailler ces sujets peut t’être profitable : aussi bien en dissertation qu’en colle. C’est à force de pratique que tu apprendras à réfléchir plus vite devant ton sujet de colle et/ou de dissertation. Encore une fois, en colle, privilégie l’efficacité à la complexité, pense à toutes les facettes du sujet que l’on te donne et pare-toi de ton meilleur sourire, car tout va bien se passer !