Spécialité khâgne

À la fin de la première année de classe préparatoire littéraire, tous les élèves doivent choisir une matière qui constituera leur spécialité aux concours qui se dérouleront l’année suivante. Que ce soit en khâgne moderne ou en khâgne classique, ce choix et très important car il implique d’étudier sinon davantage, du moins autant  que les autres matières cette dernière en deuxième année. Nous te proposons dans cet article quelques conseils afin que tu puisses faire ton choix dès maintenant ! Comme toujours, nous essayons d’enrichir au mieux ces premiers de liens utiles pour que tu puisses accéder aux textes officiels et aux articles en rapport avec les thèmes abordés, faciliter ton accès aux informations qui t’intéressent et te concernent directement ! Bonne lecture !

Pourquoi choisir une discipline de spécialité ?

Les séries aux concours

Tout d’abord, la discipline de spécialité est surtout importante pour le concours d’entrée dans les Écoles Normales Supérieures (ENS), que ce soit Ulm, Lyon ou Paris-Saclay (ex-Cachan). En effet, ton choix de spécialité déterminera ta série lors du passage des concours de la BEL. À noter qu’il n’y a pas de séries au concours d’entrée à Ulm mais qu’il faut tout de même avoir une discipline de spécialité pour ce concours et pour la scolarité qui suivra.

Pour le concours de l’ENS de Lyon, il existe les disciplines suivantes, regroupées par séries :

  • Série Langues vivantes : allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, grec moderne, hébreu, italien, japonais, polonais, portugais, russe
  • Série Sciences humaines : spécialité histoire et géographie ou philosophie
  • Série Lettres et arts : spécialité lettres modernes, lettres classiques ou arts (études théâtrales, études cinématographiques, histoire des arts ou musique)

Chacune d’elles propose entre 30 et 35 places selon les séries et les années (le nombre de places peut varier de plus ou moins une). Pour savoir précisément le nombre de postes pour chaque voici ici la décision du nombre de postes mis au concours voie A/L pour la session de 2021.

Ensuite, ta discipline déterminera ta série de passage du concours des ENS et si tu es admis(e), celle-ci déterminera ton département de rattachement et d’étude pour les quatre années suivantes de scolarité à l’ENS. Pour ce qui est des élèves qui choisissent la spécialité anglais (et ceux-ci uniquement), ceux-ci ont également la possibilité d’intégrer l’ENS Paris-Saclay en ne passant que les épreuves de l’ENS de Lyon (ces deux écoles sont organisées en banque d’épreuves, ce qui permet, comme pour la BCE, de ne passer qu’une seule salve d’épreuves tout en présentant plusieurs écoles).

Intérêt et organisation

Comme tu l’auras compris, il est donc important de ne pas prendre ce choix à la légère car même s’il existe la possibilité de changer de département après ton entrée à l’ENS, cela reste très difficile. Afin de comprendre l’intérêt de ce choix, voici l’organisation du cursus de khâgne : tu auras des cours de tronc commun qui te permettront de préparer les mêmes épreuves que tous les candidats aux concours (histoire, lettres, philosophie, géographie – pour les khâgnes modernes et les élèves en classique qui souhaitent passer l’ENS de Lyon -). Le programme est commun à tous les khâgneux et est décidé puis annoncé par les ENS chaque année aux alentours du mois de mai.

En ce qui concerne la BCE (Banque Commune d’Epreuves), c’est-à-dire la banque d’épreuve qui permet aux préparationnaires d’accéder aux écoles de commerce, tu n’auras pas d’épreuve de ta discipline de spécialité. Les linguistes pourront avoir un léger avantage dans la mesure où ils auront davantage pratiqué leur langue de spécialité tout au long de l’année, ce qui peut dans certains cas leur permettre d’être un peu plus à l’aise pour les épreuves de LVA et LVB. L’ensemble des épreuves porte quant à lui sur le programme de tronc commun ; il n’y a donc du reste plus de distinctions à opérer entre les différentes spécialités pour ce concours.

Pour plus de détails, nous te joignons ici la liste officielle (très détaillée et complète) de tous les établissements qui ont une classe préparatoire avec leurs options ! (pour les prépas A/L en particulier, voir les pages 30 à 33 pour la première année, et les pages 34 à 41 pour la classe de khâgne).

Quels sont les choix possibles ?

Des différences selon les établissements

De manière générale, la majorité des établissements propose les spécialités les plus répandues, c’est-à-dire celles qui sont les plus généralistes. Il s’agit notamment de l’histoire-géographie, des lettres, de la philosophie ou de l’anglais. Cependant, ce ne sont pas les seuls choix qui te sont ouverts : selon les établissements, tu pourras t’inscrire dans des spécialités plus rares telles que la musique, le théâtre, le cinéma, langues vivantes présentes à l’ENS (voir ci-dessus). Toutes les spécialités existantes qui ont été énoncées ci-dessus ne sont donc pas proposées dans tous les établissements.

Ainsi, il te faut te renseigner au plus tôt, si possible avant ton entrée en hypokhâgne. Sur Parcoursup, l’inventaire détaillé des spécialités proposées dans chaque établissement est très utile. De même, tu peux consulter les sites internet des lycées afin d’avoir en tête les établissements qui proposent la ou les spécialités qui t’intéressent. A titre d’exemple, il n’existe qu’un seul établissement proposant la spécialité chinois parmi toutes les prépa littéraires A/L, cinq préparant à l’option musique au concours des ENS.

Un maître-mot : se renseigner sur les différentes options

Si tu as la possibilité de changer d’établissement en fin d’hypokhâgne pour effectuer ta khâgne, cela reste compliqué et souvent conditionné à la fois à tes résultats de première année et au fait que la demande doive s’effectuer seulement si la spécialité que tu souhaites étudier ne soit pas proposée dans ta prépa d’origine. En clair, il vaut mieux que tu effectues dès la première année ta prépa dans le lycée dans lequel tu auras ta spécialité.

Ainsi, si tu souhaites avoir comme spécialité une langue rare et que tu sais que c’est la spécialité que tu veux présenter au concours, nous te conseillons d’aller directement dans l’établissement qui l’enseigne, et non faire une demande plus tardive à la fin de ta première année. Cette stratégie est en tous points bénéfique car tu profiteras dès la première année de ces enseignements, qui seront inclus dans ton emploi du temps.

En revanche, si à la fin de ton hypokhâgne, tu souhaites changer d’établissement afin de faire une spécialité en khâgne que ton lycée ne propose pas, tu devras t’appuyer sur certains de tes professeurs pour qu’ils t’aident à constituer un dossier de candidature pour le second lycée. Il s’agira normalement de lettres de recommandation, de relevé de notes (bulletins, avec notamment l’avis de passage en deuxième année après la réunion du conseil de classe). Ne t’y prends pas à la dernière minute, car des délais sont imposés selon les établissements. De plus, des quotas très stricts sont à prendre en compte pour ta candidature, qui sont établis en regard des demandes parfois très nombreuses d’élèves venant de l’extérieur.

Comment choisir ?

En fonction de tes goûts

Deux paramètres essentiels sont à considérer pour ce choix, dont nous avons tendance à dire qu’ils sont d’importance égale. Tout d’abord, ton appétence pour la matière en question. En effet, il faut avoir à l’idée que tu devras consacrer beaucoup de temps à cette discipline en spécialité, que ce soit en cours ou pour ton travail personnel. Le coefficient attribué aux épreuves de spécialité est équivalent à celui de l’épreuve de lettres (coefficent 2), contre coefficient 1 pour le reste des épreuves.

Prendre en compte ton niveau

Cette première considération nous conduit au second point : ton niveau dans la matière. Pour mettre toutes les chances de ton côté, tu dois te poser de manière objective la question suivante : « est-ce que prendre cette spécialité sera un avantage pour les épreuves et les résultats aux concours ? ». Là encore, n’hésite pas à demander conseil à tes professeurs, qui connaissent les exigences des épreuves et auront l’expérience pour te donner leur avis sur ton orientation. De même, pourquoi ne pas essayer de contacter des élèves qui passent ou sont passés par le cursus que tu convoites ? Cela te permettra de te rassurer et démystifier certains parcours et options, ou tout simplement te donner quelques clés afin d’être fixé(e) !

Selon la poursuite d’études que tu envisages après la prépa

Par ailleurs, ton choix de spécialité détermine de manière générale ton inscription en parallèle à l’université. De ce fait, pour illustrer ce principe, si tu choisis la spécialité philosophie en khâgne, tu t’inscriras en licence en cumulatif à l’université en philosophie (pour plus d’informations sur le système des équivalences entre la prépa et l’Université, n’hésite à pas à consulter cet article). Ainsi, si à l’issue de ton cursus en classe préparatoire, si tu décides de poursuivre ton parcours à l’université, tu intégreras en régime principal le cursus que tu avais en spécialité en khâgne et pour lequel tu étais inscrit en cumulatif.

Cependant, tu peux évidemment changer de discipline à l’université après la prépa, cela dépend des établissements. En outre, ton choix de discipline de spécialité en khâgne doit être cohérent avec la suite de ton projet d’étude, voire de ton projet professionnel si tu en as déjà un. En effet, il est plus facile par exemple d’intégrer une formation, sélective ou non, en rapport avec l’histoire si tu as effectué une spécialité histoire-géographie en khâgne plutôt qu’une spécialité anglais.

Pour être certain(e) de faire le bon choix, tu peux bien évidemment demander conseil à ton professeur principal, aux professeurs de première ou de deuxième année de la discipline que tu souhaiterais étudier en deuxième année.

Les programmes

On l’a dit, comme pour toutes les matières de tronc commun, les ENS imposent un programme pour chaque discipline de spécialité, suivi par la BEL et la BCE. Celui-ci change chaque année et définit sur quels thèmes porteront les épreuves écrites et les épreuves orales. Tu peux en ce sens consulter notre article qui aborde en particulier l’organisation de la spécialité langue vivante : horaires, contenu, attendus, tout y est !

Des formats différents pour les écrits

En ce qui concerne la nature des épreuves écrites, celle-ci diffère sensiblement selon ta matière de spécialité. En langue, tu devras plancher sur une épreuve de thème (traduction du français à la langue étrangère), tandis que pour les lettres, la musique ou la philosophie par exemple, tu auras à faire à un commentaire de texte, en histoire-géographie, un commentaire de carte et de texte historique.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, les attendus et même les règles de dissertation ou commentaire sont sensiblement différents de ceux des matières de tronc commun. Il s’agit d’épreuves très différentes de ce que tu rencontreras dans ce dernier.

Des épreuves spécifiques aux oraux

Pour les oraux de la BEL, il s’agit de manière générale de deux œuvres (livres ou recueil) à étudier. Le programme renouvelle une oeuvre sur deux chaque année ; celle qui ne l’a pas été en premier l’est l’année suivante. Les élèves qui ont choisi de cuber auront donc dans cette configuration un léger avantage car ils auront déjà étudié une œuvre au programme sur deux, qui se rattrapent toutefois aussi aisément que rapidement pour les carrés. A noter que pour la BCE, tu n’auras pas à passer d’épreuves orales liées à ta discipline de spécialité.

Pour finir, nous espérons que ces informations t’auront permis d’y voir un peu plus clair sur le système et la stratégie des spécialités en khâgne. Tu disposes encore de temps pour te renseigner sur les offres des différents établissements afin que tu sois en mesure de faire un parcours qui te plaise et corresponde à tes attentes, tes goûts et aspirations futurs. 😊