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Alors que la période de révisions bat son plein en prépa littéraire, nous te proposons aujourd’hui un exemple de plan détaillé sur les relations sino-soviétiques pour les oraux d’histoire de la BEL ! En complément, n’hésite pas à consulter nos autres articles destinés aux préparationnaires en littéraire ou, plus spécifiquement, à consulter notre compilation d’articles abordant le programme de prépa littéraire A/L 2022 !

Introduction sur les relations sino-soviétiques

Les relations sino-soviétiques se tendent à partir de 1956, à la mort de Staline, jusqu’à produire de véritables affrontements entre deux puissances pourtant proches sur le plan idéologique et jusqu’à présent alliées. Voici un exemple de plan détaillé pour épater le jury à l’oral d’ULM ou encore de HEC, en adaptant bien évidemment le temps de parole et en détaillant plus ou moins chaque partie suivant le format.

Problématique : Comment expliquer l’échec de l’URSS à maintenir la République populaire de Chine (RPC) dans son giron, au point de devenir concurrents dans les relations internationales alors que les liens économiques et idéologiques sont indéniables ? 

I. XXᵉ Congrès du PCUS en 1956 : dégradation des relations sino-soviétiques, marquées par des affrontements idéologiques, politiques et militaires sur fond de guerre froide

A. Le XXᵉ Congrès et la déstalinisation qu’il annonce dégradent les relations sino-soviétiques

  1. Mao dénonce les conclusions du rapport secret et la remise en question du stalinisme mise en œuvre par Khrouchtchev, d’autant plus que la remise en question du culte de la personnalité stalinien pourrait déboucher sur celle du Grand Timonier.
  2. La coexistence pacifique est sévèrement critiquée par Mao comme étant une soumission aux puissances impérialistes.
  3. Des racines idéologiques divergentes existent entre les deux puissances communistes. Alors que la révolution soviétique s’est appuyée sur les classes urbaines populaires, l’importance de la population rurale et l’absence de prolétariat en Chine montrent des divergences sociologiques et donc des divergences dans la façon de mettre en place la révolution.

B. La République populaire de Chine souhaite prendre son autonomie vis-à-vis de la puissance soviétique

  1. En politique intérieure, Mao prend ses distances vis-à-vis du modèle soviétique avec le Grand Bond en avant. Il instaure à cet effet le socialisme chinois, qui est pourtant un échec (affaire Peng : il dénonce Mao qui l’accuse d’être à la botte de l’URSS, permettant à Mao de détourner l’attention de son propre échec) ; l’URSS rappelle ses conseillers et arrête les aides en 1960. 
  2. De plus, la problématique de l’accès de la RPC à l’arme nucléaire participe de l’accroissement des tensions entre RPC et URSS (l’URSS signe un accord avec les États-Unis et revient sur son engagement à aider la RPC à obtenir l’arme nucléaire).
  3. De ce fait, la RPC se tourne vers de nouvelles alliances contre l’URSS, comme avec l’Albanie, et cherche à s’affirmer dans le tiers-monde (présence à Bandung en 1955, voyage de Zhou Enlai en Afrique en 1963-1964).

C. La guerre froide offre un contexte propice à l’émergence d’un véritable affrontement et de profonds désaccords politiques et idéologiques entre les anciens alliés

  1. En 1958, la seconde crise du détroit de Taïwan donne l’occasion à Mao de tester la solidité de l’alliance avec l’URSS. Il est déçu et comprend qu’il n’est pas à égalité avec l’URSS. Mao cherche alors encore plus à accéder à la puissance nucléaire pour s’émanciper.
  2. La crise de Cuba en 1962 offre l’occasion à Mao de critiquer Khrouchtchev pour avoir capitulé face aux Américains. 
  3. À l’inverse, le conflit sino-indien de 1962 donne l’occasion à l’URSS de s’affirmer comme alliée de l’Inde.

II. À partir de 1964, la RPC détient l’arme nucléaire et prend son autonomie vis-à-vis du « grand frère » soviétique, ce qui consacre la rupture entre les deux puissances qui s’affrontent sur divers terrains (diplomatique, politique, militaire, idéologique…) jusqu’en 1976

A. Les difficultés des relations sino-soviétiques depuis 1956 laissent place à de véritables affrontements entre l’URSS et la RPC qui, grâce à l’arme nucléaire, bénéficie désormais d’une véritable indépendance militaire

  1. Des escarmouches se multiplient entre les deux puissances : siège de l’ambassade soviétique à Pékin en 1967, difficultés commerciales (discussions de plus en plus difficiles…). Mao est favorable au putsch de Pinochet en 1973 et fournit un appui à l’UNITA en Angola.
  2. De plus, le conflit frontalier de 1969 le long du fleuve Oussouri marque la véritable rupture par l’affrontement armé, presque nucléaire, et l’URSS maintient par la suite une pression armée à la frontière qui empêche une véritable normalisation des relations sino-soviétiques.
  3. Cependant, l’affrontement idéologique est également marqué, notamment par la Campagne des Cent fleurs et la Révolution culturelle.

B. Cette rupture est d’autant plus consacrée que la RPC forme de nouvelles alliances qui lui permettent de prendre son autonomie vis-à-vis de l’URSS puisqu’elle n’est plus isolée

  1. Le rapprochement sino-américain marque la rupture des relations sino-soviétiques (diplomatie du ping-pong, voyage de Nixon en 1972).
  2. Et plus généralement une ouverture à l’Ouest est enclenchée : reconnaissance par la France en 1964, relations officielles avec le Canada, l’Italie…
  3. Cela permet à la Chine maoïste d’accéder à une reconnaissance internationale qui tranche avec sa marginalisation initiale en 1949, quand seule l’URSS s’affirmait comme alliée (admission à l’ONU en 1971 et membre permanent du Conseil de sécurité).

C. Enfin, la RPC s’affirme de plus en plus comme une grande puissance faisant de l’ombre à son ancien « grand frère »

  1. La théorie des trois mondes montre l’ambition de Mao de se positionner comme leader du tiers-monde et de dénoncer l’attitude de l’URSS.
  2. La Chine est désormais une puissance militaire, car elle obtient la bombe atomique en 1964, à hydrogène en 1967.
  3. Idéologiquement, la RPC rayonne plus et attire plus que la gérontocratie soviétique sclérosée (Le Petit Livre rouge en 1964, influence du maoïsme chez les intellectuels en Europe de l’Ouest comme Barthes, mais aussi chez les jeunes soixante-huitards notamment).

III. En 1976, l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping rompt avec le dogmatisme maoïste qui avait conduit les deux puissances à s’opposer, cela n’est pas synonyme d’apaisement cependant, jusqu’à l’effondrement de l’URSS, ce qui montre que l’antagonisme était avant tout le fruit d’un pragmatisme et non d’une véritable opposition idéologique 

A. L’ouverture progressive de la RPC n’annonce pas un apaisement des relations sino-soviétiques 

  1. La RPC connaît une croissance de l’influence capitaliste, complétée par un passage à l’économie socialiste de marché opposant l’URSS et la RPC : les Quatre Modernisations, ouverture aux capitaux étrangers, forte croissance industrielle, croissance économique importante.
  2. Ouverture diplomatique au monde extérieur de la RPC qui se ne fait pas au profit de l’URSS : entrée au FMI en 1980, accords commerciaux et traité d’amitié avec le Japon en 1978, reconnaissance officielle par les États-Unis en 1978. 
  3. Au contraire, les relations sino-soviétiques empirent : invasion de l’Afghanistan en 1979 (les États-Unis et la Chine s’opposent à l’URSS en soutenant les mouvements islamistes), boycott des JO de Moscou en 1980, guerre sino-vietnamienne en 1979 dénoncée par l’URSS…

B. Ce qui conduit à une incompréhension mutuelle et à des tensions qui se cristallisent sur les questions économiques 

  1. Lutte pour l’hégémonie économique : les bons résultats chinois font de l’ombre à l’URSS et cela peut même contribuer à son déclin, la Chine s’affirmant de plus en plus comme une puissance qui compte (marché intérieur conséquent, intérêt énorme…).
  2. Cependant, il existe une incompréhension face aux réformes de Gorbatchev qui prend le contrepied des réformes entreprises par Deng Xiaoping : pourquoi Gorbatchev commence-t-il par les réformes politiques et non par les économiques comme l’a fait la RPC ?
  3. L’effondrement de l’URSS et la démocratisation progressive de l’Europe de l’Est amènent des contestations intérieures fortement réprimées en Chine (massacre de la Place Tiananmen en 1989).

C. Une véritable normalisation des relations diplomatiques et militaires sino-soviétiques à partir de 1985 au nom du pragmatisme

  1. Gorbatchev peut apaiser les relations avec la RPC : réduction du nombre de soldats à la frontière, fin du contentieux en Afghanistan avec le retrait de l’Armée rouge, fin du contentieux au Cambodge…
  2. Avec l’effondrement du Bloc communiste, les deux pays ont tourné le dos aux principes économiques du communisme au nom du pragmatisme.
  3. L’effondrement du Bloc communiste fait apparaître aux yeux des États-Unis la RPC comme le véritable adversaire et conduit les Chinois et les Russes à se rapprocher face à l’hégémonie américaine (en 1993, traité mettant fin aux contentieux sino-soviétiques, le voyage de Gorbatchev en RPC en 1989 scelle la normalisation).

C’est tout pour cette fiche, qui nous l’espérons, t’aidera dans tes révisions ! N’oublie pas lors de tes oraux de privilégier la clarté et la concision afin d’énoncer un propos pertinent et de respecter le temps qui t’est imparti ! Si tu souhaites compléter tes révisions, rendez-vous dans notre rubrique dédiée aux prépas littéraires pour consulter davantage d’articles de méthodo, de témoignages et d’articles sur des notions incontournables !