Espagne

Étudiant en prépa littéraire, tu es à la recherche de témoignages racontant les expériences d’anciens préparationnaires d’A/L ? Nous te proposons ici celui de Louise, qui vient d’intégrer la prestigieuse ENS de Lyon après une khâgne spécialité espagnol à Montpellier. Un grand merci à elle d’avoir partagé avec nous son parcours et ses conseils ! Bonne lecture !

Tout d’abord, peux-tu te présenter et nous détailler ton parcours scolaire ? (Filières et options au lycée, idem pour la prépa.)

Je m’appelle Louise, j’ai 19 ans et suis actuellement inscrite en première année du Diplôme de l’ENS de Lyon (espagnol). Après l’obtention d’un (ex) bac L Option internationale du Baccalauréat (OIB) en espagnol, spécialité mathématiques, j’ai intégré la prépa du lycée Joffre, en spécialité espagnol.

Pourquoi avoir choisi d’effectuer ta prépa dans ce lycée ?

J’ai choisi ma prépa dans ce lycée parce que je connaissais déjà les lieux et l’environnement extérieur (j’étais inscrite à Joffre depuis la sixième !). De plus, le cadre est particulièrement agréable. Je crois qu’il est important de privilégier une prépa « locale » pour le confort.

Envisageais-tu d’intégrer l’ENS de Lyon avant d’entrer en hypokhâgne/khâgne : était-ce un projet de longue date ou l’as-tu envisagé plus tardivement dans ta scolarité ?

Intégrer l’ENS de Lyon n’était pas forcément un projet de longue date. En effet, avant d’entrer en hypokhâgne, je ne la connaissais que superficiellement. C’est en hypokhâgne que j’ai commencé à m’intéresser à son offre de formation par la recherche ouverte à l’international. Des échanges avec mes professeurs ont pu m’éclairer sur ce sujet.

Dans quelle série as-tu passé le concours ? Quelle était ta discipline de spécialité ?

J’ai passé le concours dans la série Langues vivantes. Ma discipline de spé était l’espagnol. Au moment où il nous fallait choisir notre spécialité, je n’ai pas hésité car c’est une langue que j’aime beaucoup. Je pense que c’était aussi un choix cohérent par rapport à mon parcours personnel.

Penses-tu qu’avoir étudié dans le secondaire en classe de section internationale a été un atout ?

Oui, bien sûr ! J’y recevais un enseignement pluridisciplinaire de grande qualité : cours de literatura, d’historia… Plusieurs voyages étaient organisés en Espagne aussi.

Comment as-tu travaillé les épreuves d’admissibilité et d’admission en espagnol ?

Tout dépend de la matière envisagée. Le thème par exemple est un exercice complexe qui demande beaucoup de patience et d’investissement. Un bon livre de grammaire et quelques entraînements type concours m’ont été très utiles ! Pour les épreuves d’admission, j’ai fait quelques entraînements pour avoir une mise en situation et ne pas être trop déstabilisée le jour J. Il ne faut pas hésiter, dans la mesure des possibilités, à reparcourir les œuvres au programme. Et surtout, il ne faut pas oublier de se REPOSER !!!

As-tu des conseils à donner aux préparationnaires en A/L qui prennent cette langue aux concours (en spécialité ou en LVA/LVB) ?

Investissement, curiosité et patience. L’espagnol est une très belle langue. Ne la lâchez pas, vous allez découvrir de belles choses !

L’ENS de Lyon étant un établissement très sélectif, quelles étaient les autres options que tu envisageais pour la poursuite de ton parcours ?

J’envisageais de khûber ou de poursuivre mes études à l’université, toujours en spécialité espagnol, pour m’orienter ensuite vers un master.

Quelles sont les autres écoles que tu as présentées (via la BEL ou la BCE) ou quelles sont les démarches que tu as effectuées auprès d’autres établissements ?

Je ne me suis inscrite qu’au concours LSH de l’ENS de Lyon.

En toute honnêteté, les autres concours ne m’intéressaient pas par rapport à ce que je voulais vraiment faire (enseignement/recherche en espagnol).

Pourquoi avoir choisi de suivre ta scolarité à l’ENS de Lyon ?

Pour la formation par la recherche, la pluridisciplinarité et les débouchés (enseignement, recherche, travail de traduction…). Et pour le cadre aussi. On nous apprend à créer de la connaissance, en travaillant sur des documents en tout genre, matériels ou immatériels… On a des CPNS aussi (cours pour non-spécialistes) que l’on peut suivre sur un semestre. Je suis actuellement un cours de deux heures par semaine sur les interactions musique et littérature.

Comment as-tu vécu tes années de prépa ?

Dans l’ensemble, je les ai bien vécues. La deuxième a été plus difficile. Je pense que cela est dû à un certain nombre de facteurs extérieurs (notamment la Covid…). Un autre conseil : il faut toujours garder le cap, même dans les moments un peu « flop flop ».

L’ambiance dans ton établissement était-elle agréable ?

Oui. Pas d’esprit de compétition. Plutôt de l’émulation.

Quel était ton rythme de travail pendant tes années d’hypokhâgne, puis de khâgne ?

Un rythme de travail toujours régulier, mais beaucoup plus intense en deuxième année puisqu’il s’agit de l’année des concours. Il est important, je crois, de bien répartir ses heures de travail à la maison. En semaine, je ne me couchais pas excessivement tard (vers 23 h). Le week-end, je travaillais surtout le matin (3 h environ) et un peu le soir. C’est le moment où je pouvais être productive.

Comment est-ce que tu as préparé les écrits des concours ?

En m’entraînant sur des sujets type concours, surtout pour les matières de tronc commun. La méthodologie avant tout ! J’ai eu une période de révisions de deux semaines : ça m’a permis de relire les lettres de cadrage et de m’entraîner sur quelques sujets type concours (bâtir un plan avec intro et problématique en temps limité). J’ai essayé de ne pas me coucher trop tard pour pouvoir tenir physiquement le jour J.

Quelle a été ta « stratégie » pour réussir les oraux de l’ENS de Lyon ? (Tu peux développer sur chacune des épreuves prises individuellement : commentaire en lettres, approche des sciences humaines, etc.) Quel souvenir en gardes-tu ?

Des épreuves écrites, j’en suis sortie très fatiguée. Pour réussir les oraux, j’ai donc privilégié le repos. Les entraînements type concours (j’en faisais deux par semaine après les résultats d’admissibilité) pour l’oral m’ont été très utiles, surtout pour la gestion du temps. J’ai essentiellement travaillé l’épreuve d’ASH (il y a quand même six œuvres au programme, ne l’oublions pas).

Dans l’ensemble, je garde un bon souvenir de mes oraux, même si parfois la fatigue se faisait ressentir…

Tes débuts à l’ENS de Lyon te plaisent-ils ? (Est-ce que tu t’y épanouis ? As-tu des engagements associatifs ou activités extrascolaires que tu peux poursuivre, reprendre ou découvrir après la prépa ?)

Ma rentrée à l’ENS de Lyon s’est bien passée. J’ai pu découvrir la vie sur le campus, ma super promo et explorer les fameux jardins Descartes ! Je me suis inscrite à l’AS, dont l’offre sportive est particulièrement intéressante ! Beaucoup de sorties en plein air sont organisées le week-end par exemple.

De quelle manière se déroule ce cursus ?

En quatre ans, avec possibilité de faire une année de césure. Il faut avoir eu une expérience d’au moins trois mois à l’étranger tout au long du cursus.

Quels sont selon toi les points forts de cette école ?

D’abord, le suivi individualisé : des tuteurs/tutrices nous sont attribués en début d’année. Ils nous donnent de précieux conseils et nous accompagnent dans la construction de notre plan d’études/projet de recherche. Il y a aussi son ouverture à l’international : une expérience d’au moins trois mois à l’étranger est exigée.

Comment envisages-tu les quatre années qui viennent ? Quel est le parcours vers lequel tu te diriges cette année, voire les années qui suivent si tu le sais déjà ?

L’année prochaine, j’aimerais partir en mobilité à Madrid (pourquoi pas à l’Université Complutense ?). À mon retour, je souhaiterais passer l’agrégation en espagnol. Et pourquoi pas continuer en doctorat… L’époque médiévale m’intéresse beaucoup. Je m’intéresse plus particulièrement à l’histoire des communautés séfarades au Moyen Âge.

Vers quel domaine/secteur souhaites-tu t’orienter par la suite ? Quels sont les projets professionnels qui t’attirent ?

L’enseignement et la recherche m’intéressent beaucoup. Ces deux domaines sont très complémentaires et ont de quoi ravir les plus curieux !

Que retiens-tu de tes années de classe préparatoire littéraire ?

De belles rencontres, de l’exigence, un grand esprit de curiosité !

Pour finir, quels conseils pourrais-tu adresser aux préparationnaires en A/L qui souhaitent intégrer l’ENS de Lyon ?

Croyez en votre potentiel, gardez le cap, restez curieux !