copie management gestion hec 2016

Il y a encore de cela quelques années, les sujets de management proposés par HEC étaient à la fois très longs et techniques. Généralement constitués de cinq dossiers, chaque grand domaine de la gestion avait droit à son dossier consacré, ce qui demandait de la part des candidats d’être très polyvalent et surtout à l’aise techniquement dans l’ensemble des domaines. Or, depuis la réforme de la filière STG, la nature des sujets et donc des exigences de l’épreuve ont considérablement changées, et cela est particulièrement visible depuis l’épreuve 2016. L’épreuve ne semble plus vouloir vérifier que les candidats soient en mesure de mettre en œuvre un certain nombre d’outils assez scolaire et calculatoire, mais plutôt valoriser la réflexion, l’analyse, la clarté de la rédaction et les connaissances théoriques. Le rapport du jury de l’épreuve 2016 affirme d’ailleurs très clairement ces nouvelles attentes : « Il est particulièrement demandé de construire son argumentation en prenant appui sur les travaux des auteurs de management et de s’approprier les théories présentées en annexe pour nourrir son raisonnement. Il s’agit d’un véritable changement au sein de cette épreuve et le jury souhaite attirer l’attention des candidats sur l’importance de cette exigence. »

Autrement dit, les annexes qui introduisent des travaux et des concepts théoriques d’auteurs de référence ne doivent surtout pas être ignorées car c’est justement sur ce point que se concentrent désormais les attentes du jury. Le candidat doit montrer qu’il est capable de comprendre un document théorique d’un niveau académique assez élevé, d’en analyser les enjeux et surtout d’être capable de voir en quoi cette théorie ou ces travaux sont particulièrement pertinents dans le cas de l’entreprise en question et pourraient être mobilisés afin d’apporter des solutions aux problèmes de management rencontrés par l’entreprise. Car, s’il est bien évidemment assez rare qu’une annexe soit inutile, les annexes théoriques n’ont absolument pas été mise dans le sujet par hasard. Les travaux des auteurs proposés sont censés vous éclairer sur la situation de l’entreprise et vous proposer une grille d’analyse pour aboutir à une conclusion sur la situation et sur d’éventuelles préconisations.

Pour illustrer cela concrètement, la question 2 du dossier 1 de l’épreuve 2016 « Pour quelles raisons le pôle de compétitivité de la Cosmetic Valley peut-il constituer une opportunité pour l’entreprise ? » pouvait, à priori, être abordé sans nécessairement avoir recours à des théories d’auteurs et se contenter des informations apportées par le document 4 qui décrit concrètement les avantages que tire Cosmet2Bio de ce pôle de compétitivité. Cependant, ceux ayant également mobilisé l’analyse des clusters faite par Porter que le document 5 présente ont non seulement pu enrichir leur analyse de la situation, mais, chose bien plus importante, ils ont prouvé au correcteur qu’ils répondaient parfaitement aux nouvelles attentes : être en mesure de fournir une analyse concise, claire, structurée (et pas simplement du recopiage) enrichie par des travaux théoriques qui viennent approfondir la réflexion.

Dans le même état d’esprit, la question 4 du dossier 2 « Mettre en évidence les leviers à la disposition d’une entreprise comme Cosmet2Bio pour attirer et motiver des profils commerciaux » pouvait paraître assez simple au premier abord et certains ont pu penser que répondre des généralités telles que « proposer une rémunération variable en fonction des objectifs de vente » ou « fournir des avantages en nature » pouvait amplement suffire. Et pourtant, si ces arguments sont loin d’être faux, la présence des travaux de Vroom et sa théorie des attentes prouve que les correcteurs attendaient une réponse enrichie par des théories d’auteur concernant la motivation, dont la théorie de Vroom en est une parmi de nombreuses autres, qui sont ensuite transposées au cas concret de l’entreprise concernée. Ainsi, ceux ayant réutilisés ce document, mais également ayant mentionné les travaux de Mayo, d’Herzberg ou même la pyramide de Maslow, ont largement été valorisés. Dans certains cas, comme nous l’avons déjà mentionné dans l’article présentant 5 livres à lire pour l’épreuve de management HEC, ces annexes théoriques vous éviteront de ne pas comprendre la question et donc de ne savoir quoi répondre, situation dans laquelle se sont retrouvés de nombreux candidats face à la question 1 du dossier du sujet 2017.

En guise d’illustration, voici le témoignage de deux des nouvelles rédactrices de Major-Prepa pour la filière ECT, Julia Veneau, ancienne élève en ECT à La Martinière Duchère, et Salma Bouch, ancienne élève de la CPGE ECT IBN Ghazi-Rabat, qui ont particulièrement réussi l’épreuve HEC :

Témoignage de Julia Veneau

Malgré un sujet légèrement plus dense et technique qu’habituellement, j’ai réussi à avoir un 17/20 à l’épreuve HEC : c’est en partie grâce à cette note que j’ai pu atteindre le top 5 aux écrits ! Contrairement aux idées reçues, cette épreuve est largement faisable et permet à un élève sérieux de se démarquer facilement. Au concours, j’ai obtenu un 11/20 en management ESC et ECRICOME… Preuve que les exigences sont complètement différentes d’une banque d’épreuves à une autre ! L’épreuve de management HEC nécessite avant tout une capacité d’analyse rapide et une bonne qualité d’expression : il s’agit de restituer les principaux enjeux des documents ainsi que le lien logique qui unit les différents dossiers.

Pour se faire, des surligneurs m’étaient indispensables pour gagner en efficacité et ne pas me perdre entre tous les documents (qui sont très denses en mana HEC). Je prenais le temps de lire tous les dossiers au lieu d’écrire sur ma feuille de concours au bout de deux minutes, et je gardais toujours en tête trois ou quatre auteurs incontournables (PORTER, PENROSE, PRAHALAD, HERZBERG) pour valoriser ma copie au maximum ! Il ne faut surtout pas négliger le dossier sur la stratégie qui représente une grande partie de la note, et aller chercher les points faciles dans les questions de cours en GRH ou SIG ! En effet, j’avais fait seulement la moitié du dossier de comptabilité, ce qui ne m’a pas empêchée de finalement obtenir 17.

Pour résumer, c’est ma bonne expression rédactionnelle et mes connaissances de cours qui m’ont permis de valoriser ma copie. L’essentiel n’est pas de tout finir, mais de rédiger des réponses claires et argumentées, idéalement illustrées par des auteurs.

Témoignage de Salma Bouch

Chaque épreuve de management est différente, entre les épreuves HEC et Ecricome les exigences et natures des épreuves changent, surtout ces dernières années. Mon expérience personnelle entre travail des épreuves précédentes et les concours que j’ai passé, m’a permis de bien repérer les différences entre les épreuves ainsi que les attentes des correcteurs, et donc par conséquent réussir l’épreuve management HEC et décrocher une admissibilité à l’EM Lyon. Une épreuve qui d’année en année tend à être plus exigeante au niveau des connaissances théoriques. Contrairement aux anciennes épreuves où les dossiers à traiter étaient nombreux et demandaient des calculs techniques et très précis… On pouvait d’ailleurs s’y perdre très facilement avec une simple faute de calcul.  L’épreuve de management HEC commence donc à se détacher de cet aspect très technique : le nombre de dossier à traiter a diminué et ce qui est surtout demandé est d’exploiter les annexes proposées, tout en ayant une connaissance d’auteurs et de théories afin de consolider votre réponse.

Ce qui m’a aidé à avoir une bonne note (15.5/20) est surtout le fait que j’essayais de cerner la question et donc répondre à cette dernière en touchant à tous ses aspects , tout en donnant de l’importance aux détails de la réponse . La structuration de la réponse est très importante dans le sens où vous devez par exemple définir ce qui est demandé (Une question sur le S.I par exemple nécessite de commencer par une petite définition du système d’information) ainsi que conclure avec une petite phrase. Ce genre de détails peut sembler comme une perte de temps mais je pense que c’est vraiment ce qui fait la différence entre les copies et c’est ce qui m’a vraiment aidé.

Comme cité précédemment, connaître auteurs et théories devient donc très important afin d’avoir une réponse solide et plus vous en savez, mieux c’est (si bien sûr ces derniers sont utilisés de manière logique et cohérente), cela va montrer au correcteur que vous avez la capacité d’utiliser vos connaissances dans une situation précise.

Pour les questions techniques, j’ai essayé de répondre de manière à montrer encore une fois au correcteur que j’ai bien compris mon cours et donc par exemple pour calculer une trésorerie nette, je procédais par les deux manières possibles, même si le calcul est faux dans ce cas, le correcteur sait que vous savez ce que vous faites et que c’est une erreur d’inattention.

Contrairement à l’épreuve HEC, L’épreuve de management Ecricome, mais cela est également valable pour l’épreuve ESC, demande des réponses très directes et précises, surtout qu’elle ne dure que 2h. J’ai eu un 4/20 en cette épreuve, non pas parce que mes réponses étaient fausses mais parce qu’elles ne correspondaient pas à l’esprit de l’épreuve, je m’évadais dans des détails parfois futiles et qui ne répondait pas directement à la question. Vos réponses doivent donc être très concises, exactes et doivent tendre directement vers la réponse. La difficulté de cette épreuve ne réside pas dans ses questions souvent faciles, mais dans la bonne gestion du temps et la capacité d’être efficace. Il est donc facile d’éviter mon 4/20 en s’entrainant sur les épreuves des années précédentes afin de savoir maitriser votre temps et votre manière de répondre.

Conclusion ? Comment réussir l’épreuve de management HEC 2018 ?

  • Capitaliser un maximum sur les annexes théoriques et ne pas hésiter à mobiliser des connaissances personnelles.
  • Faire particulièrement attention à la rédaction et à la présentation
  • Ne pas avoir peur de faire quelques fautes ou de ne pas traiter l’ensemble des questions. Il est préférable de délaisser quelques questions, surtout si vous sentez que vous ne parviendrez pas à faire la différence dessus, afin de fournir des réponses très riches et claires pour les questions où vous êtes le plus à l’aise.
  • Bien gérer son temps et repérer les questions où l’on sera capable de faire la différence. La réduction du nombre de dossier tout en cherchant à brasser un maximum de notions du programme montre que les correcteurs veulent laisser la possibilité à chacun de briller là où il possède des facilités. A vous de saisir cette opportunité en proposant des réponses particulièrement profondes lorsque vous avez identifié ces questions.
  • Ne jamais négliger le premier dossier : c’est la pierre angulaire de tout l’épreuve.
  • Etre en mesure de venir à bout des quelques questions encore calculatoires est « particulièrement valorisé dans le barème » pour reprendre les termes des rapports du jury.

Afin d’avoir un aperçu de ce que cela peut donner concrètement dans une copie, je vous invite à vous rendre dans la grange à copie de Major-Prepa pour consulter une copie notée 18/20 qui répond presque parfaitement à l’ensemble des critères mentionnés ci-dessus.