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Le 29 juin 2021, le Conseil des ministres espagnol approuvait la loi dite ley trans menée par la ministra de Igualdad, Irene Montero (Podemos), qui permettra notamment aux personnes trans de changer de sexe auprès de l’état civil, et ce, dès l’âge de 16 ans sans avoir à présenter quelque justificatif que ce soit.

Cette loi s’ajoute à une série de mesures prises à travers le monde, et en particulier en Espagne, concernant la question des droits des personnes LGBT. Au travers de cet article, Major-Prépa te propose un rapide tour d’horizon des droits LGBT en Espagne !

L’Espagne, un pays en avance sur les autres sur la question LGBT

Alors qu’il a fallu attendre 2013 en France ou encore 2022 pour la Suisse, l’Espagne est l’un des premiers pays européens, derrière les Pays-Bas et la Belgique, a avoir légalisé le mariage pour tous. En effet, sous la présidence de José Luis Rodríguez Zapatero (PSOE), en 2005, une loi permettant de donner plus de droits aux personnes LGBT est votée. En plus du mariage, cette loi a permis le changement de prénom pour les personnes trans sans passer par la chirurgie.

Il faut dire qu’avec le déclin de l’influence catholique en Espagne, de nombreux Espagnols approuvaient ce projet de loi. En 2004, on estimait l’approbation de la population à plus de 66 % ! Notons tout de même le rejet de la loi au Sénat, alors sous la domination du PP, qui a ralenti le processus. Aujourd’hui, selon une étude menée par le Pew Research Center, seulement 7 % de la population est encore opposée à cette législation, faisant de fait de l’Espagne le troisième pays européen le plus ouvert sur la question LGBT.

Néanmoins, ce qui est considéré comme normal pour une grande majorité de personnes reste pour d’autres condamnable.

L’homophobie en Espagne

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés en 2021, le nombre d’agressions à caractère homophobe a augmenté de 23 % depuis l’année 2016. Début septembre, un scandale d’agression homophobe a fait réagir l’ensemble de la classe politique espagnole. Bien que cela s’avérait être un mensonge de la victime pour cacher une histoire de tromperie, cela n’efface en rien l’ensemble des actes commis sur le sol espagnol.

En cinq ans, le nombre d’agressions homophobes a augmenté de 23 %. Plus inquiétant encore, ce chiffre a atteint les 43 % au premier semestre de 2021, selon Irene Montero. La recrudescence des violences homophobes a donc de quoi inquiéter, malgré la quasi-unanimité affichée des Espagnols sur la question.

À titre malheureux d’exemple, un jeune infirmier LGBT, Samuel Luiz, a été tabassé et laissé pour mort en juillet 2021, provoquant une onde de choc et de nombreuses manifestations demandant « Justicia para Samu ». Cet exemple montre également que l’augmentation du nombre de violences homophobes peut aussi illustrer le fait que ces violences sont de plus en plus dénoncées et qu’elles indignent de plus en plus.

Pour de nombreux responsables espagnols, la recrudescence de l’homophobie est concomitante de la montée de l’extrême droite en Espagne. En effet, le parti Vox ne cache pas son homophobie. Pour sa campagne des législatives en 2019, il a publié sur son compte twitter un mème où l’on pouvait voir Aragorn du Seigneur des Anneaux, se lancer à l’assaut épée en main contre des ennemis qui représentaient le féminisme, le communisme mais aussi un fantôme couleur arc-en-ciel nommé Gaysper.

Toutefois, les élus du PSOE ont transformé ce Gaysper en icône LGBT, en arborant au Parlement des tee-shirts le représentant.