Témoignage : intégrer HEC paris

Intégrer HEC Paris te semble infaisable ? Pourtant, Pau l’a fait alors qu’il y a pas même 6 ans, il ne parlait pas un mot de français. Malgré toutes les difficultés qui s’interposaient entre lui et son ambition, Pau n’a rien lâché et intègre à la rentrée 2021 la meilleure école de commerce française. Résilience, motivation, confiance en soi et mental d’acier… Les propos de Pau sont un véritable cocktail Molotov pour qui est en quête de stimulation pour donner le meilleur de soi-même !

Pour commencer, peux-tu te présenter et nous détailler ton parcours avant la prépa ?

Je m’appelle Pau et, de nationalité espagnole, j’ai vécu à Barcelone avant de m’installer à Paris en 2015 pour commencer ma 3ème au Lycée Victor Duruy. Mon niveau de français était alors presque nul. Par conséquent, non seulement mes notes étaient insuffisantes, notamment en français où j’atteignais à peine 5 de moyenne, mais aussi je me sentais en décalage avec les autres élèves, parce que je n’arrivais pas à partager mes expériences dans un français fluide. Contre tout pronostic, j’ai finalement réussi à obtenir le Brevet et j’ai intégré le Lycée Jacques Decour, un lycée moyen du 9ème arrondissement de Paris.

Après deux années de classe préparatoire passées à Sainte Croix de Neuilly, j’intègre HEC Paris dès la rentrée 2021.

Pourquoi as-tu choisi la classe prépa et quel élève étais-tu en terminale ?

En terminale, je n’étais pas un élève brillant, loin de là. Je travaillais le nécessaire pour avoir des bonnes notes, sans plus. Et cela me suffisait pour être premier de classe.

J’ai appris l’existence de la classe préparatoire en terminale, assez tard, notamment parce que rares étaient les élèves de mon lycée qui se lançaient dans cette voie. Je suis d’ailleurs le seul de ma promotion à l’avoir suivie, et je ne le regrette pas.

Intéressé par l’entreprise et le management, mon premier choix était Dauphine. Mais ma candidature n’a pas été retenue. Frustré, j’ai alors postulé aux « grandes prépas parisiennes », mais le succès fut également limité : Sainte Croix de Neuilly et le Lycée Rodin furent les deux seules prépas à m’avoir accepté. J’ai finalement intégré Sainte Croix de Neuilly en 2019.

Comment s’est passée ta première année de prépa ?

J’étais bien évidement perdu, déboussolé, et ce pendant toute ma première année. Je ne réussissais pas à trouver une méthode de travail me permettant de performer : alors que je faisais 4h d’ESH en moyenne par jour, ce qui n’est pas conseillé, j’ai minoré les deux premiers CB d’ESH à 5 de moyenne. Ce n’était pas rentable du tout, parce que je n’avais pas de stratégie : j’apprenais aveuglément. Heureusement, les langues, les maths et la CG compensaient ces notes catastrophiques.

Pourtant, je n’étais pas inquiet. Je n’hésitais pas à dire à mes camarades et à mes carrés que je voulais intégrer HEC Paris, alors que dans les faits, intégrer le Top 1 avec ces notes était un projet irréaliste. Mais j’étais motivé et j’avais plein de confiance en moi !

Quand et comment as-tu eu le « déclic » qui a précédé ta progression fulgurante ?

Ce fameux « déclic » s’est produit en ESH au début de ma deuxième année : alors que j’ai eu 8 aux deux premiers DST, j’ai eu 15 au troisième, notamment parce que j’ai changé ma méthode de travail. En effet, j’ai commencé à ficher à la main, à lire des copies de concours et à compléter mes cours. Je ciblais les thèmes qui risquaient de tomber au concours (inflation, chômage, dette… en 2021) et je posais en moyenne 5 questions par jour à mon professeur d’ESH pour renforcer mes connaissances et m’assurer que j’avais tout bien compris. J’étais enfin stratégique dans mon travail, et cela explique sans doute ma progression : je suis passé de 30ème à 8ème de promo.

En particulier, comment as-tu fait pour améliorer ton français sans être « natif » ?

Si j’apprenais le français en Espagne, parce que c’était ma LV2 au collège, je pense que ma progression s’est faite naturellement. D’abord, nous, les catalans, avons une facilité pour les langues, parce qu’on a toujours été habitués à alterner entre l’espagnol et le catalan. En apprendre une troisième est alors plus simple. Ensuite, je prenais des cours de soutien, notamment pour améliorer ma grammaire. Surtout, j’étais entouré de francophones, ce qui m’obligeait à parler en français.

Comment se sont passés tes concours ? Quel était ton état d’esprit général ?

Les 3 semaines de révisions furent intenses. Pour les passer dans la meilleure des conditions, je suis parti avec 3 bons amis à Chamonix (shoutout Louis Le Gendre). Notre emploi du temps était chargé: réveil à 7:30h, puis travail de 8h à 21h. En moyenne, 12h de révisions par jour qui m’ont rendu confiant sur ma capacité à performer au concours.

J’ai pris 3 jours de repos, puis, les concours de la BCE ont commencé. Je n’étais pas stressé, mais je n’étais pas serein non plus. Honnêtement, j’ai pris du plaisir à les passer, parce que j’avais les moyens de réussir et, surtout, parce que j’avais envie d’en finir. Il faut se dire qu’au bout de deux années de prépa, la stimulation intellectuelle est telle qu’on peut faire face à « tout » !

Comment as-tu accueilli tes résultats d’admissibilités ?

Après une matinée agitée et un déjeuner avec mes parents, j’allume mon ordinateur à 14:30h et j’apprends que les résultats d’HEC et de l’ESCP sont tombés. Coup de stress. Je regarde d’abord les résultats d’HEC, et là, je vois l’inimaginable: je suis admissible. Le lendemain, je me suis remis dans le rythme de travail de la prépa et, en un week-end, j’ai retravaillé tout le programme d’ESH.

Comment se sont passés tes oraux, puis tes résultats d’admission ?

La période des oraux est une étape très fatigante des concours. C’est pour cela que j’ai décidé de passer uniquement les oraux du Top 5.

J’étais convoqué en première session à l’ESCP et à HEC de sorte que mon temps de révision pour ces deux écoles était très limité. En comptant sur mon aisance à l’oral, ma stratégie était la suivante : j’assure 20 en langues, je limite la casse en maths et en CG, j’essaie de gagner des points en ESH, et je fais de mon mieux au Triptyque.

Voir aussi : Intégrer HEC Paris : témoignage et conseils pour réussir ses oraux

Concernant l’ESSEC, l’EDHEC et l’EM Lyon, je trouve que c’est une répétition ennuyante des mêmes épreuves, notamment en langues…

Impatient par nature, je savais que j’allais mal vivre les deux semaines d’attente pour les  résultats d’admission. J’ai alors décidé de partir en vacances à Madrid avec deux amis de l’ESSEC la semaine des résultats. Comment dire qu’on voyait clairement qu’ils n’étaient pas stressés comme moi : lorsque les résultats d’admission de HEC sont tombés, j’attendais qu’ils finissent de faire leurs achats chez Brandy Melville… Finalement, quand on est sortis et j’ai vu que j’étais admis, je ne le croyais pas.

Pour finir, quels conseils voudrais-tu donner aux étudiants de prépa ?

Par expérience, je peux vous dire que tout est possible. Et ce à condition d’avoir confiance en soi, d’avoir envie de se dépasser, et de ne pas avoir peur. En classe préparatoire, on se pose beaucoup de questions sur ses capacités. On se demande si on peut vraiment y arriver et, par là, on construit ses propres limites, on se restreint à être réalistes. Mais ce n’est pas en étant réaliste qu’on arrive à faire l’inimaginable : pour faire l’inimaginable, il faut déjà l’imaginer !

Croyez en vous et soyez stratégiques. Travaillez vos points forts, limitez la casse là où vous êtes « faibles », et ciblez vos connaissances pour performer au concours. Et n’hésitez pas à poser des questions sur tout et n’importe quoi, parce que c’est la précision qui fait la différence au concours ! Pour réussir en prépa, il faut se convaincre soi-même qu’on peut réussir !

Intégrer HEC Paris ne doit pas rester un rêve, mais peut devenir réalité ! Pour réussir avec brio les oraux, tu peux jeter un coup d’oeil ici !

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