La source la plus fiable pour prendre connaissance des exigences précises d’une épreuve de concours, c’est bien évidemment les rapports de jurys. Vous trouverez dans cet article une synthèse des rapports de ces dernières années concernant la dissertation de culture générale. Les différentes rubriques suivantes correspondent aux observations qui reviennent de façon récurrente, et dont la prise en compte est essentielle à la réussite de l’épreuve.

Au passage, vous pouvez retrouver le rapport de jury de Culture générale HEC 2017 ici.

1) Les formes du sujet

Remarquons pour commencer que les sujets de dissertation de culture générale peuvent en général prendre trois formes :

1° La question : « Faut-il toujours préférer la vérité ? » (EDHEC/ESSEC 2015), « La fidélité au réel définit-elle le vrai ? » (EM Lyon 2015)

La phrase nominale : « l’occupation de l’espace » (EDHEC/ESSEC 2014), « un monde sans nature » (HEC 2016)

 La phrase verbale : « faire parler un texte » (HEC 2017), « Ouvrir un espace » (HEC 2014)

2) Analyse des notions du sujet

L’une des conditions fondamentales pour élaborer une dissertation de qualité est l’analyse des notions du sujet. La chose semble évidente, et pourtant les rapports de jurys ont chaque année à rappeler la nécessité absolue de cette analyse préalable : « tous les correcteurs rappellent que ce travail d’analyse conceptuelle est essentiel » (EM Lyon 2015).

Bien analyser pour bien problématiser

Pourquoi ? Parce que ce n’est que sur la base d’une analyse pertinente des notions du sujet qu’on peut trouver une problématique qui corresponde vraiment au sujet : « on ne peut pas construire une problématique rigoureuse sans faire un effort minimal d’analyse des termes du sujet » (HEC 2016).

Faute d’une analyse suffisante, la problématique risque de manquer les problèmes vraiment pertinents qui sont implicitement contenus dans le sujet, et de se construire à partir de significations trop évidentes ou superficielles.

 Analyser, qu’est-ce que ça veut dire ?

L’analyse des notions d’un sujet, qu’est-ce que c’est ? Voici une série d’opérations de base pour analyser une notion, que vous pouvez reproduire plus ou moins mécaniquement pour chaque notion (tout ça se fait évidemment au brouillon !) :

1) Donner une définition générale de la notion. Il ne s’agit pas encore d’être super pointu, mais simplement de donner une définition « grossière » et englobante qu’il s’agir de travailler ensuite. Essayez si possible de donner l’étymologie du terme.

2)  Identifier les synonymes (notions voisines) de la notion

EXEMPLE : Pour la notion de bonheur, on aura celles de plaisir, de joie, de félicité, du souverain bien, de plénitude, etc.

3) Identifier les antonymes (notions opposées).

EXEMPLE : Toujours pour la notion de bonheur, on aura celles de malheur, de tristesse, de déplaisir, de souffrance, de douleur, de mécontentement, etc.

4) Établir des distinctions au sein de la notion elle-même.

EXEMPLE : Pour la notion de bonheur encore, on peut distinguer le bonheur terrestre et le bonheur céleste, le bonheur en amour, le bonheur au travail, le bonheur spirituel et le bonheur matériel, etc.

Vous disposez maintenant de toute une série d’éléments un peu en vrac : une définition générale, des synonymes, des antonymes, des distinctions. Avant d’en tirer une problématique, il va falloir faire un peu de ménage, et on va donc finalement :

3) Éliminer les éléments sans intérêt ou redondant

EXEMPLE : Parmi les synonymes de bonheur, la félicité et la joie se distingue vraiment très peu, donc à moins de vouloir introduire une distinction très subtile entre les deux, mieux vaut éliminer l’une des deux. Idem avec la souffrance et la douleur.

Ne pas oublier les notions secondaires !

Il est très important de s’appesantir sur chacune des notions du sujet, y compris les notions secondaires, et non de délaisser l’une d’entre elles au motif qu’elle serait trop peu philosophique. Pour un sujet comme « un monde sans nature » (sujet HEC 2016 sur le thème de la nature), par exemple, il est évidemment crucial d’analyser la notion de nature (qui était au programme) mais la notion de monde (qui ne l’était pas) doit elle aussi faire l’objet d’une analyse suffisamment élaborée (d’où l’importance de bien maîtriser le programme de première année et de disposer d’une culture générale qui dépasse le thème du concours).