La dissertation d’Assia est disponible ici : https://major-prepa.com/culture-generale/un-monde-sans-nature//

Comme vous le savez tous, Major Prépa a publié pour la première fois cette année un journal papier destiné à toutes les prépas de France et de Navarre, et cela, gratuitement ! Et dans ce journal se trouve ma copie HEC en Culture Générale qui portait sur le thème de la nature. Bien entendu, cette copie est le fruit d’un travail d’un an sur ce thème et donc, lorsque l’on n’est pas familier avec cette notion, il peut être difficile de la lire en entier. Faisons donc abstraction du sujet en lui-même, qui je le rappelle était “Un monde sans nature”, et intéressons-nous plutôt à la méthodologie. En m’appuyant sur cette copie, je voudrais vous montrer plusieurs éléments essentiels qui pourront vous être utiles pour le concours. Je publierai une série d’article consacrée au divers parties de ma dissertation.

1. Remarques préliminaires : la culture générale, le bon plan

Tout d’abord, j’espère – et si ce n’est pas le cas il est urgent de le faire – que vous avez lu les différents rapports de jury en culture générale disponibles sur le site de la BCE, mais également sur le site d’Ecricrome (même si les écoles qui s’y trouvent ne vous intéresse pas). Peu importe le thème étudié, l’objectif est de tirer des conseils généraux pour vous préparer au mieux pour cette épreuve. Je tiens également à noter que cette épreuve est encore massivement négligée par les étudiants, du fait d’un désintérêt pour la matière, et cela en fait une épreuve clé pour se démarquer au concours. Le rapport investissement  en terme de travail et note au concours est très intéressant : si vous êtes par exemple bilingue dans une de vos deux langues, vous disposez de temps supplémentaire pour travailler le plus possible cette épreuve. Un travail quotidien, d’une heure maximum voire d’une demi heure, et un travail approfondi durant le week-end et les vacances vous permettra de briller à cette épreuve. Un travail régulier, sérieux et rigoureux permet aisément d’obtenir une note honorable voire brillante au concours, comme pour toutes les matières, il n’y a pas de secret ! Pour ma part, je vous recommande de faire une explication de texte quasi quotidiennement, en suivant le corpus de texte de votre enseignant (ou celui que vous aurez réalisé). Cela vous permet d’accumuler un certain nombre de connaissances, et de vous familiariser avec les textes, ce qui favorise par la même occasion une meilleure maîtrise du sujet auquel vous serez confronté. Le reste du temps, il s’agira bien entendu d’apprendre votre cours, tout aussi sérieusement que pour un cours d’ESH ou de géopolitique : il faut le connaître sur le bout des doigts !

2. Remarques concernant ma copie

Cette copie est divisée en trois parties : la première est l’introduction, ensuite il s’agit de mon développement qui comprend lui-même trois parties (I,II et III) et enfin une conclusion. Commentons chacune de ces parties !

  • Introduction

Globalement, l’introduction est bien réalisée et répond aux attentes du jury. Pourquoi ? Tout d’abord, elle ne commence pas par un auteur, JAMAIS !!! Si vous débutez une copie par un auteur, vous montrez à votre correcteur que vous ne disposez d’aucune autonomie d’esprit et que vous récitez votre cours, et c’est donc se tirer une balle dans le pied. Donc, la première étape, lorsque l’on commence une copie en culture générale est d’introduire le sujet. Pour cela, vous pouvez opter, comme je l’ai fait, par un fait de société, évitez les citations qui sont parfois mal venue et qui d’emblée constitue une prise de position sur le sujet. Je ne suis pas non plus opposée à la citation en accroche, dès l’instant que vous justifiez correctement votre choix. 

Si vous n’êtes pas inspiré pour l’accroche, entrez directement dans le sujet, pas la peine de tourner autour du pot : définissez les termes du sujet. C’est une étape primordiale qui détermine toute la suite de votre devoir : il faut définir ces termes de la manière la plus subtile qui soit, en établissant des distinctions entre différentes notions, voire des corrélations entre elles. Il ne faut absolument pas “copier coller” sa définition apprise par cœur, mais il faut plutôt l’interroger, en offrant ainsi plusieurs chemins de réflexion que vous pourrez emprunter au cours de votre devoir. Reprenons ma copie, je consacre une large place à la définition de la Nature, et cela n’est pas vain : au cours du devoir, j’exploiterai tout ces chemins proposés en introduction. Je referme certains chemins  (nier l’existence d’une nature matérielle) en me justifiant, et je tente ensuite, et cela d’une manière un peu maladroite, de relier mes différentes définitions du terme de nature à la notion de monde qui m’était alors complètement inconnue. Voilà un  beau sujet HEC : une notion étudiée en tension avec une notion inconnue (Le Monde, thème de l’agrégation de philosophie d’ailleurs!).

En définissant le mieux possible les termes du sujet, je fais apparaître ainsi certaine questions, et donc c’est une phase de pré-problématisation en quelque sorte. Mieux vous définirez vos termes, et celui qui vous est inconnu, mieux vous serez à même de formuler votre problématique. Pour ma part, je ne suis pas favorable aux problématiques sous la forme d’une seule question : il vaut mieux enchaîner deux ou trois sous questions, de sorte à être le plus explicite et clair, que de tenter une problématique sous forme d’une seule question qui ressemblera plus à du baragouin philosophique… Ma problématique, qui finalement se prête à beaucoup de sujet, consistait à interroger la possibilité d’un monde sans nature puis de mesurer les avantages et les inconvénients d’un tel monde. Je m’étais appuyée sur les remarques d’un des rapports de jury HEC qui suggérait d’annoncer le plan d’une telle manière : “La première question à résoudre est celle-ci, d’où je déduirai une seconde question, qui appelle deux réponses possibles, lesquelles me conduiront à examiner leurs avantages et leurs inconvénients, d’où l’on pourra déduire que…etc.”  
Dans l’introduction ne figure quasiment aucun auteur, de manière à montrer que je réfléchis par moi-même, mais faut se l’avouer il s’agit d’une bonne farce, l’objectif est de « duper votre correcteur ». Bien évidemment, vous réfléchissez par vous-même, mais la plupart du temps c’est en vous appuyant sur le nombre pléthorique d’auteurs que vous avez croisé en un an d’étude… Donc bon, évitez juste de le montrer, jouez le jeu ! Par ailleurs, sur papier mon introduction représentait une page et demi (sur 12) de mon devoir, car il faut être le plus exhaustif possible, en montrant au jury que l’on problématise correctement et qu’on peut rédiger quelque chose sans utiliser des auteurs à tout va…

La suite au prochain article (II. Le développement)