Rater l’ESH n’est pas si compliqué que cela, nombreux sont ceux qui l’ont fait avant vous ! Voici donc 4 erreurs fondamentales de ceux qui se plantent au concours :

#1 “Je n’ai pas compris que le programme est vaste”

L’ESH est une matière piège. Le programme est très très long. Dans de nombreuses prépas, les profs n’ont pas le temps de finir et envoient leurs élèves au concours en espérant que “ça va passer”. Typiquement la sociologie est négligée. Pourtant celle-ci tombe de plus en plus au concours: “inégalités et croissance” à l’ESSEC puis “La mondialisation peut-elle expliquer les mauvaises performances économiques et sociales d’un pays ?

La microéconomie est également souvent passée sous silence. Pourtant elle tombe aussi: “Faut-il lutter contre les monopoles” (ESSEC) ou encore “Peut-on considérer que la concurrence constitue le véritable moteur de la croissance économique ?” (ESCP).

Le meilleur moyen de ne pas se noyer ou d’oublier une partie du programme reste encore d’acheter un manuel de base (Dunod, Bréal peu importe) qui suit le programme à la lettre. Il faut regarder régulièrement dans ce manuel le pourcentage du programme vous avez déjà fait et appris. De même, pour les chapitres déjà traités en cours, consultez le manuel pour voir si votre prof n’a pas oublié des sous-parties. Par exemple, les profs traitent tous de la mondialisation, mais oublient souvent d’accorder du temps aux Unions Régionales.

Faites cela et vous maîtriserez en continu le fil des évènements. Cela permettra aussi de diminuer votre niveau de stress… (ou de l’augmenter – légitimement- si vous avez un retard fou). Afin de gagner du temps dans votre apprentissage du cours, commencez par apprendre juste les conclusions des grands modèles sans forcément passer des heures à chercher à les comprendre. Par la suite, quand vous aurez pris plus de recul sur les modèles vous pourrez les approfondir. Ce n’est pas glorieux, mais en prépa il faut être rapide et efficace.

Un dernier problème, les sujets qui tombent sont de temps en temps, des sous-parties de sous idées au sein de chapitre du programme (par exemple la fiscalité à l’ESCP). Néanmoins en général ces sujets sont souvent ancrés dans l’actualité. À vous de vous informer.

Pour vous organiser, je vous invite à adopter la méthode du fichier unique et du kit de survie.

#2 “J’ai fait aveuglement confiance à mon/ma prof”

Il ou elle est agrégé(e) donc doit avoir raison…

C’est un piège tristement classique: “on n’avait pas traité ce chapitre en cours…”  Cela nous ramène au point précédent: prenez le contrôle du programme et de votre rythme de travail. Certaines profs ont aussi des stratégies à la limite de la criminalité. Ils ne traitent qu’une fraction du programme et envoient leurs élèves à l’abattoir. Si votre prof de première année passe un trimestre entier sur la révolution industrielle ou sur l’économie française pendant la Première Guerre mondiale, c’est un signe inquiétant.

De même, si votre prof vous sanctionne parce que vous avez fait plus de 8 pages en DS, c’est qu’il n’a pas compris le concept de l’épreuve et ses consignes. Les écoles demandent de ne pas dépasser 8 pages sauf si c’est “justifié par la qualité du résultat”. Voilà. Vous n’avez qu’à faire en sorte que votre travail soit de qualité et cette règle ne s’applique pas à vous (ça s’appelle aussi se respecter).

#3 “Je n’ai pas bossé l’actualité”

#TuL’asBienMérité! Environ deux tiers des sujets tombés ces 10 dernières années étaient tirés de l’actualité. L’actualité, ça se bosse au fur et à mesure. Un bon outil pour suivre rapidement l’actualité sans perdre trop de temps est de s’inscrire sur TimeToSignOff pour recevoir tous les jours de la semaine un email récapitulatif de l’actualité de la journée. Dans cet email vous trouverez les bons chiffres sur l’activité économique, sociale et politique, mais aussi des liens vers des articles intéressants. Voilà ! Vous n’avez plus besoin de lire Le Monde tous les soirs pendant une heure.

#4 Pour les anciens “bacs S” déguisé(e)s en ECE

Les bacheliers S qui se déguisent en ECE se plantent assez souvent à cause de l’épreuve d’ESH. Le principal danger pour eux est de ne pas réussir à bien définir les mots du sujet. Ces élèves comprennent souvent les mots du sujet, mais ne sont pas capables de les définir de manière académique. Voire ils se trompent sur le sens.

Le jury sanctionne durement la non-maîtrise des concepts économiques. Inversement, lors qu’ils mettent un concept pointu, il note généreusement les copies qui ont sur le définir. Après avoir lu pas mal de copies, j’ai l’impression que le jury à HEC en 2015 a mis 17/20 à tous ceux qui savaient définir (même vaguement) le mot institutions.

Si vous êtes des anciens “bacs S”, je vous conseille de vous constituer rapidement un lexique d’économie ! Sinon, votre passage en catimini se transformera en purgatoire : il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne… 😉

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