OGDG est un modèle macroéconomique à prix flexibles. Il répond à certaines limites du modèle IS/LM (prix fixes) et permet, grâce à la flexibilité des prix, d’expliquer certaines périodes d’inflation/déflation. De plus, l’hypothèse de prix rigides à court terme n’est pas tenable à moyen/long terme, d’où l’importance de ce modèle.

Présentation des courbes

La courbe de demande globale (DG)

Elle se trace, en somme, comme une courbe de demande classique, donc décroissante en fonction du prix. La demande globale comprend : la consommation, l’investissement, les dépenses gouvernementales, ainsi que le solde commercial (en résumé C + I + G + (X – M)).

Les chocs de demande possibles sont les suivants : variation de la fiscalité, de l’offre de monnaie, des dépenses publiques, des anticipations des agents, du solde extérieur.

La courbe d’offre globale à court/moyen terme (OG)

Elle se trace, en somme, comme une courbe d’offre classique, donc croissante en fonction du prix. On fait l’hypothèse qu’en raison de la rigidité des coûts, l’ajustement aux chocs n’est pas immédiat.

Les chocs d’offre possibles sont les suivants : l’action des salariés pour leurs salaires réels (syndicats, revendications), les tensions sur le marché de l’emploi, les anticipations d’inflation.

La courbe d’offre globale à long terme

Dans cette situation, l’offre globale est déterminée par les moyens de production à long terme, et donc directement par le taux de chômage naturel (aussi appelé chômage d’équilibre, le NAIRU). On obtient alors (sans passer par tous les détails complexes de formation de cette courbe) une courbe verticale, symbolisée par Y* sur les schémas, ce qui veut dire à la fois production de long terme, chômage naturel et production d’équilibre.

Le déplacement des courbes OG et DG

De façon classique, les courbes OG et DG se déplacent de la même manière que des courbes d’offre et de demande : vers la droite lorsqu’il s’agit de chocs positifs, vers la gauche lorsqu’il s’agit de chocs négatifs.

Les schémas utiles

Le retour à l’équilibre de long terme après une situation de déséquilibre à moyen terme

Considérons, pour commencer, une situation de déséquilibre entre l’offre de moyen terme proposée (Y1) et l’offre de long terme (Y*). On se retrouve ici dans une situation de surproduction au point A (Y1 > Y*). Par conséquent, selon le jeu de l’offre et de la demande, les prix diminuent pour revenir à l’équilibre. Si les prix diminuent, le salaire réel (salaire nominal – inflation) augmente, ce qui correspond à des coûts supplémentaires pour les entreprises et à des tensions sur le marché du travail, et donc à un choc d’offre négatif pour les entreprises. OG se déplace donc vers la gauche (OG1 vers OG2). L’offre globale de moyen terme (OG2) croise bien désormais l’offre globale de long terme (Y*) et la demande globale au point B.

Ici, le mécanisme est le même mais la situation de départ est différente (Y1 < Y*). La situation en point A est une situation de sous-production (Y1 < Y*). Les prix vont alors augmenter. Si les prix augmentent, le salaire réel diminue, ce qui correspond à une baisse des coûts pour les entreprises et à un relâchement des tensions sur le marché du travail, et donc à un choc d’offre positif pour les entreprises. OG se déplace vers la droite (OG1 vers OG2). L’offre globale de moyen terme (OG2) croise bien désormais l’offre globale de long terme (Y*) et la demande globale au point B.

Le choc de demande

Voyons maintenant les effets d’un choc de demande (ici négatif).

Dans un premier temps, l’équilibre de moyen terme (au point A) est modifié puisque, à la suite du choc de demande négatif, DG se déplace vers la gauche (DG1 vers DG2). On se retrouve au point B dans une situation vue précédemment, celle d’un déséquilibre de moyen terme où Y1 < Y* (schéma 2). La situation en point B est une situation de sous-production et les prix augmentent. Si les prix augmentent, le salaire réel diminue, ce qui correspond à un relâchement des tensions sur le marché du travail et à un choc d’offre positif pour les entreprises. OG se déplace donc vers la droite (OG1 vers OG2). L’offre globale de moyen terme (OG2) croise bien désormais l’offre globale de long terme (Y*) et la demande globale au point C. À noter que le mécanisme met du temps à se mettre en place en raison des rigidités classiques supposées sur le marché du travail (salaire d’efficience, insiders-outsiders, etc.).

Remarque : si l’on veut représenter le choc de demande positif, il suffit au départ de déplacer DG vers la droite puis de se ramener à la situation représentée dans le schéma 1.

Le choc d’offre

Prenons maintenant l’exemple d’un choc d’offre positif, comme celui qui a eu lieu grâce aux NTIC. En effet, ces technologies ont augmenté la productivité des salariés ainsi que du capital, provoquant un choc d’offre positif. Ainsi, on observe un déplacement de OG vers la droite (OG1 vers OG2). De plus, la production de long terme (Y*) augmente aussi (Y*1 vers Y*2) ! La cause : la hausse du rythme de la croissance potentielle. Le nouvel équilibre de long terme se trouve donc au point B.

Remarque : le choc d’offre négatif se représente aussi simplement, en déplaçant OG vers la gauche, ainsi que Y*.

Un exemple de paragraphe dans lequel utiliser OGDG

Cet exemple n’a pas pour but d’être parfait ou même de représenter un paragraphe tout cuit à apprendre, il a surtout pour objectif de vous donner des pistes de réflexion pour utiliser OGDG. 

Sujet HEC 2018 : En vous plaçant dans une perspective historique (depuis le XIXe siècle), vous répondrez à la question suivante : Peut-on affirmer comme Paul Michael Romer en 1986 que « Les taux de croissance semblent être croissants non seulement en fonction du temps mais aussi en fonction du degré de développement » ?

La hausse de la croissance potentielle est permise par une hausse du niveau de développement, développement en particulier ici qui permet à la population de bien se servir des NTIC. En effet, la croissance annuelle moyenne en volume aux États-Unis entre 1985-2008 a été de 2,89 % et la Productivité Globale des Facteurs (PGD) en explique 1,09 point de pourcentage (OCDE) soit près de 38 % de la croissance économique du pays durant cette période. Cette croissance atteint son paroxysme à la fin des années 1990 avec la formation de la bulle Internet. Celle-ci peut être expliquée ici par les avancées institutionnelles telles que la déréglementation des années 1980 mais aussi par la révolution des NTIC des années 1990 représentant 30 % de la croissance étasunienne à cette période (OCDE). Cette révolution numérique a donc constitué un choc d’offre positif, ces technologies ont augmenté la productivité des salariés ainsi que du capital et ont permis d’augmenter le rythme de la croissance potentielle.

Comme on peut le remarquer sur ce schéma représentant le modèle OGDG, la révolution des NTIC a permis le déplacement de OG vers la droite. De plus, la production de long terme (Y*) augmente aussi (Y*1 vers Y*2). Ainsi, on observe un nouvel équilibre de long terme qui se trouve au point B, et in fine une hausse du rythme de la croissance potentielle expliquée par le progrès technique (les NTIC) et plus précisément par une adaptation dans l’usage de ces technologies par une hausse du capital humain, ce qui constitue, en soi, une hausse du niveau de développement (ici, capital par tête). 

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