Maghreb

Si tu as décroché un peu de l’actualité géopolitique, je t’ai rédigé ci-après un article dédié à l’actualité brûlante des pays du Maghreb. Une région dont tu peux facilement parler dans une dissertation de géopolitique en prépa ECG ! Avant toute chose, jette un œil à notre méthode pour réaliser une bonne accroche, une bonne étude cas, ou encore une bonne introduction de dissertation en géopolitique en prépa ECG !

Zoom du Maghreb sur le Maroc

Un nouveau gouvernement au pouvoir dans ce pays du Maghreb

Jeudi 7 octobre, le roi Mohammed VI a nommé le nouvel exécutif, qui sera dirigé par Aziz Akhannouch, homme d’affaires marocain considéré comme un proche du palais royal. Il ne s’agira pas d’une mince affaire, puisqu’il lui faudra redresser le pays face à une crise sanitaire majeure, alors même que le royaume est également confronté à de grandes inégalités sociales.

Au sein de ce nouveau gouvernement, composé largement de technocrates, les titulaires déjà en poste dans les ministères régaliens sont reconduits. Arrivés en tête aux législatives du 8 septembre, les trois partis de la majorité gouvernementale sont le RNI (Rassemblement national des indépendants) d’Aziz Akhannouch, le PAM (Parti de l’authenticité et la modernité), tous deux de tendance libérale, et le parti historique de l’Istiqlal (« indépendance ») (PI, centre droit).

Cette feuille de route a pour objectif de répondre au ralentissement de la croissance et de réduire les profondes inégalités qui frappent le Maroc, et plus largement le Maghreb. Elle ambitionne de doubler le PIB par habitant à l’horizon 2035. Le gouvernement d’Akhannouch devra faire face aux lourdes répercussions de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 : l’économie s’est contractée de 7 % en 2020, le taux de chômage a bondi à 11,9 % la même année et les disparités sociales se sont creusées, ce qui est le cas plus généralement pour le Maghreb également.

L’exécutif aura aussi pour mission de mener à bien l’ambitieux projet de généralisation de la couverture médicale pour 22 millions de Marocains (sur près de 36 millions) d’ici à 2025, comme annoncé par le souverain en 2020.

La richesse d’Aziz Akhannouch

Discret, Aziz Akhannouch possède l’une des plus grosses fortunes du Maroc, et même plus globalement du Maghreb, estimée à deux milliards de dollars selon le magazine spécialisé Forbes. Par le passé, il a fait l’objet de vives critiques de collusion entre milieux des affaires et politique. Ce businessman dirige une tentaculaire holding, Akwa Group, qui opère principalement dans les hydrocarbures et l’immobilier. Au lendemain de sa nomination à la tête du gouvernement, il a annoncé son retrait de « toute gestion » de la holding familiale.

Le Maroc table désormais sur un investissement public massif de 245 milliards de dirhams, soit plus de 23 milliards d’euros, pour remettre sur pied son économie, fortement ébranlée par la crise sanitaire.

Une image de marque économique soignée

En fait, le royaume opère une montée en gamme substantielle sous le leadership du roi Mohammed VI dans sa politique économique et annonce à ce titre le lancement officiel de sa nouvelle marque économique « Morocco NOW » à l’international, lors de l’Exposition universelle de Dubaï. Elle se veut aujourd’hui la nouvelle signature économique et territoriale des ambitions du Royaume chérifien en matière d’investissements internationaux, en diffusant une vision du Maroc ultra innovante et une industrie à la pointe de la technologie, lesquelles répondront aux besoins futurs de la demande mondiale.

« Morocco NOW » est supposée par ailleurs représenter un Maroc audacieux, animé par de grandes ambitions en vue de faire émerger une offre Maroc encore plus compétitive. Cette nouvelle marque économique devra donc accompagner les différents acteurs tout au long du cycle : investissement et exportation. Objectif : capter les budgets de relocalisation industrielle des multinationales surexposées à l’Asie du Sud-Est.

Donner l’envie d’investir

Pour ce faire, le Maroc s’apprête à se positionner comme la destination la plus attractive pour l’investissement dans la région du Maghreb, où tous les éléments sont réunis pour favoriser l’ouverture et les échanges commerciaux avec les partenaires internationaux. En capitalisant sur le développement soutenu des énergies renouvelables, le Maroc peut devenir ainsi une base industrielle décarbonée et compétitive au Maghreb. En plus d’être le premier producteur d’énergies renouvelables en Afrique, le Maroc a atteint 37 % du mix énergétique en 2020 et ambitionne d’atteindre 52 % en 2030.

Doté d’une stabilité institutionnelle et macro-économique forte, des infrastructures aux normes internationales et d’une capacité de réponse sanitaire inédite démontrée par la gestion de la pandémie et la stratégie vaccinale, le Maroc demeure la deuxième économie la plus attractive pour les investissements en Afrique et le troisième pays africain le plus attractif pour les investisseurs étrangers. Par ailleurs, le royaume chérifien peut se targuer d’avoir le premier centre financier et le premier train à grande vitesse atteignant 350 km/h en Afrique, en plus de l’économie la plus compétitive du Maghreb.

Zoom du Maghreb sur l’Algérie

Des tensions politiques avec son voisin marocain

« Aujourd’hui comme par le passé, la marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation », a récemment souligné le monarque marocain dans un discours. « De fait, la marocanité du Sahara est une vérité aussi pérenne qu’immuable. Elle ne souffre, de ce fait, d’aucune contestation », a assuré Mohammed VI, plaidant cependant pour un « règlement pacifique » du conflit qui oppose les deux frères ennemis du Maghreb.

Dans son discours, le roi s’est également félicité de la décision de l’ex-président Donald Trump, en décembre 2020, de reconnaître la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations du Maroc avec Israël. « Elle est le corollaire naturel de l’appui constant des administrations américaines antérieures et l’illustration de leur apport constructif au processus de règlement de la question du Sahara », s’est-il réjoui.

Enfin, Mohammed VI a salué l’intervention des Forces armées royales (FAR) qui ont restauré la libre circulation des personnes et des marchandises au point de passage de Guerguerat reliant le Maroc et la Mauritanie.

Le cas du Sahara Occidental

Le 13 novembre 2020, un cessez-le-feu conclu en 1991 au Maghreb entre le Maroc et le Front Polisario sous les auspices de l’ONU avait volé en éclats après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du Sahara occidental pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, selon eux illégale.

Le Polisario a depuis décrété l’état de guerre. « Cette action pacifique ferme a mis un terme aux provocations et aux agressions dont le Maroc avait déjà signalé à la communauté internationale la gravité pour la sécurité et pour la stabilité de la région », a justifié le monarque.

Le Sahara occidental, situé sur la côte atlantique du Maghreb et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Avec son riche sous-sol minier et ses côtes poissonneuses, il s’agit du seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens. Le Maroc en contrôle 80 % et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination.

Des perspectives économiques rassurantes

Après un long marasme dû aux effets ravageurs de la Covid-19, l’économie en Algérie a repris des couleurs, et ce, grâce à l’amélioration des cours du baril sur le marché pétrolier.

Que de bonnes nouvelles pour notre voisin algérien. Désormais, l’Algérie n’aura plus besoin de se soumettre au dictat du FMI ni de recourir à la planche à billets. Par quel miracle ? La hausse tant attendue et espérée des prix de l’Or noir. Le cours du baril de pétrole ayant grimpé, le mardi 26 octobre 2021, au prix de 84,70 dollars, un seuil qui n’a pas été atteint depuis presque trois années.

Il convient de rappeler que l’économie algérienne, comme partout au Maghreb et dans le monde, a été frappée de plein fouet par la Covid-19. Et notamment avec la baisse des recettes d’exportation des hydrocarbures, une hausse du déficit budgétaire de l’État qui est passé de 5,6 % en 2019 à 13,6 % en 2020, des pertes d’emplois et une chute, selon le FMI, du produit intérieur brut de près de 6 % en 2020.

De plus, l’État a décidé de renoncer aux bénéfices de Sonatrach et Sonelgaz et d’autres entreprises publiques, et ce, pour leur permettre d’étendre leurs investissements et d’intensifier leurs activités. L’Algérie fait partie des rares pays de la région où l’endettement intérieur est faible et qui n’ont pas eu recours à l’emprunt extérieur pendant la période de la pandémie sanitaire, malgré ses effets sur les économies du monde, et ce, grâce aux procédures avancées d’ingénierie financière adoptées par les pouvoirs publics en la matière.

Zoom du Maghreb sur la Tunisie

Le bon élève du Maghreb ?

La Tunisie a depuis le 11 octobre un nouveau gouvernement, onze semaines après le limogeage du précédent Premier ministre par le président Kaïs Saïed qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en suspendant les activités du Parlement.

Le gouvernement dirigé pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie par une femme compte neuf autres femmes. Lors de sa prestation de serment, Mme Bouden a affirmé que « la lutte contre la corruption sera le plus important objectif » de son gouvernement. Cette géologue de formation a affirmé que son équipe œuvrerait pour « redonner aux Tunisiens confiance en l’État » et « améliorer leurs conditions de vie ». Les tâches de faire repartir l’économie tunisienne et de « mettre fin à la corruption » sont les missions principales confiées par le président à ce futur gouvernement.

Le président s’est engagé à jeter dans les prochains jours les bases « d’un dialogue national » destiné à sortir le pays de la crise. Très endettée et dépendante des aides internationales, la Tunisie fait face à une profonde crise économique et sociale aggravée par la pandémie de Covid-19. Le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force au Parlement (actuellement gelé), a jugé « anticonstitutionnelle » la nomination de Mme Bouden et de son gouvernement.

Un pays encore en proie à des dysfonctionnements internes préoccupants

Il faut donc que le gouvernement relance les négociations avec le FMI pour trouver des financements. La crise tunisienne, caractérisée par une croissance en berne depuis 10 ans (+0,6 % par an en moyenne) et une forte inflation (6 % par an), a été aggravée par la pandémie de Covid-19 au Maghreb, qui a mis le pays à l’arrêt et l’a privé de cruciales recettes touristiques (jusqu’à 14 % du PIB et environ 400 000 emplois en jeu). Le PIB a ainsi plongé de 8,8 % en 2020, une chute qui devrait être à peine compensée de moitié en 2021 : +4 % de croissance prévue par la Banque mondiale.

Le chômage est passé de 15 % avant la pandémie à près de 18 %, dont une forte proportion de femmes et jeunes. Un cinquième des 12 millions d’habitants sont considérés comme pauvres ou vulnérables (vivant avec maximum 5,5 dollars par jour), ce qui a nourri des mouvements de protestation. Les autorités ont dû creuser la dette qui approche déjà les 80 % du PIB pour payer une armada de fonctionnaires (14 % de la population active), faisant enfler encore le déficit budgétaire (plus de 10 %).

Il paraît aujourd’hui indispensable de rétablir la confiance des investisseurs pour sortir de cette situation compliquée.

Zoom du Maghreb sur la Libye

Un pays, deux gouvernements

Dix ans après la mort de Mouammar Kadhafi et à moins de deux mois des futures élections présidentielles, le pays reste divisé entre le gouvernement de Tripoli et les forces du maréchal Haftar. Depuis juin 2020, les combats majeurs entre les deux camps ont cessé, mais le pays reste divisé entre un gouvernement de Tripoli, reconnu par l’ONU, et les soldats du maréchal Haftar, maîtres de l’Est du Pays. Après plusieurs années de combat, la situation semble s’être apaisée depuis quelques mois.

Deux puissances eurasiennes, la Russie et la Turquie, ont décidé en 2020, après avoir pris soin, via l’installation de troupes étrangères et d’équipements étrangers, de produire un équilibre des forces, jugeant le scénario d’une guerre prolongée contraire à leurs intérêts.

Cependant, on trouve toujours une présence de Daech dans le pays (et même au Maghreb plus généralement). C’est le cas dans le Sud-Ouest de la Libye, même si cette présence n’est pas très importante en taille. Il y a sûrement quelques autres centaines de cellules dormantes. Ce sont des acteurs qui ne se sont jamais révélés comme étant des militants actifs de Daech, mais qui pourraient opérer une résurgence dans d’autres circonstances dans l’avenir proche.

Le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah incarne aujourd’hui un style de gouvernance. Pourtant censé quitter le pouvoir de son propre chef en décembre 2021, il semble n’avoir aucune intention de partir. Pas du tout sensible aux diverses loyautés idéologiques des uns et des autres, averse à la logique de vengeance ou de copinage strictement politique, il semble, au contraire, obsédé par des considérations pragmatiques voire cyniques, dont le thème commun est d’arrêter la guerre et de maximiser les activités économiques.

Des richesses qui ne profitent pas à tous

Malgré la reprise de la production pétrolière, le pays est loin d’être sorti d’affaire parmi les autres pays du Maghreb. Les pénuries succèdent aux pénuries, en particulier de produits pétroliers et d’électricité, disponibles à mi-temps. L’inflation est galopante : plus 25 % sur le pain, un aliment pourtant essentiel. Le ministère de l’Économie du GNA l’a récemment reconnu : la majorité des produits de première nécessité ont vu leur prix augmenter de plus de 50 % en 2020.

Dans les années 2000, le PIB de la Libye par habitant était le plus élevé du continent. Dix ans après la disparition de Kadhafi, le bilan est particulièrement sombre. Seule satisfaction, les avoirs à l’étranger de la Libye ont été placés sous séquestre en 2011 par l’ONU afin d’éviter les détournements. Largement de quoi relancer le pays quand le calme sera revenu.

Te voilà désormais davantage au fait de l’actualité qui secoue les pays du Maghreb ! Si tu souhaites approfondir tes connaissances sur ces sujets très en vogue en prépa ECG, n’hésite pas à lire notre article qui traite plus précisément de l’étude de cas que constitue le Sahara, ou plus largement de la géopolitique des crises.