L’Analyse financière

Si la stratégie est le dossier le plus important du cas qu’il ne faut surtout pas louper, celui abordant l’analyse financière sera le second moment où le correcteur va vous attendre au tournant et constitue un outil de discrimination très efficace entre les candidats. En effet, c’est uniquement (ou presque) dans ce dossier que vous devrez faire face à des calculs, ce qui laisse sur le carreau une première catégorie de candidats qui ne savent pas les calculs élémentaires. Puis, cela permet de faire le tri entre ceux qui sont capables de comprendre et interpréter leur résultat, de proposer des explications pertinentes aux problèmes ou à la bonne santé financière et économique de l’entreprise voire de proposer des solutions ou des points d’améliorations, et une deuxième catégorie de candidats qui ont le mérite d’avoir les calculs justes mais qui ont simplement recopié les formules dans leur calculette sans pouvoir dresser un diagnostic de la situation par derrière. Enfin, la troisième catégorie contient ceux qui en plus de savoir calculer, interpréter, expliquer et proposer, démontre qu’elle est capable de faire des liens entre les dossiers, notamment avec celui de la stratégie et qu’elle enrichie sa réflexion des constats réalisés auparavant.

Les autres “indispensables” :
Les systèmes d’information
La Stratégie
Marketing & GRH

1) Analyser la structure financière de l’entreprise

Voici une formulation (c’est celle du sujet 2016) qui pourrait éventuellement en perdre quelques-uns. D’habitude, les sujets demandent clairement d’établir le bilan fonctionnel, ou au moins, demande de calculer le FRNG, Le BFR et la trésorerie nette, ce qui oblige à construire le bilan fonctionnel. Ici, le candidat doit faire l’effort d’effectuer tout cela sans que l’on lui demande clairement. Mais bon, pour analyser la structure financière d’une entreprise il n’y a pas 36 façons donc normalement, la formulation de la consigne ne doit quand même pas poser de problème.

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Remarque : Le sujet vous demandera sûrement de faire les calculs pour N et N-1 (ou bien il vous donnera les valeurs pour N-1). Mettez le tout sous forme de tableau en positionnant côte à côte les colonnes N et N-1, cela facilitera grandement la comparaison et l’analyse de l’évolution de la situation financière entre les deux années. De plus, il est très important de faire les deux calculs pour la trésorerie nette. Cela vous permettra de vous rassurer et d’être certains de vos réponses mais surtout, cela montre au correcteur qui vous maîtrisez les deux méthodes.

2) Proposer un diagnostic financier

Quelques conseils : – Vérifiez en premier lieu que l’équilibre financier de base est bien respecté, c’est-à-dire que l’entreprise possède un FRNG positif et donc qu’elle finance bien du long terme (les immobilisations) avec des ressources à long terme et que cela lui permet d’avoir une certaine marge de sécurité pour pouvoir financer un éventuel BFR

  • Essayez d’expliquer les causes du BFR (ou bien de la ressource en fond de roulement, c’est-à-dire d’un BFR négatif). Cela vient d’une mauvaise gestion des stocks ? (Trop long ?), de délais de paiement accordés par les fournisseurs trop courts ? De délais accordés aux clients trop long ?
  • Un BFR positif n’est pas forcément une catastrophe, cela peut être tout simplement normal. Cela dépend du secteur d’activité. Faîtes preuve d’esprit critique
  • Tirez des conclusions logiques quant à l’impact du BFR et du FRNG sur la trésorerie (Un BFR trop important ou un FRNG insuffisant plombera la trésorerie)
  • Proposez des solutions et des leviers d’actions (réduire les délais de paiements accordés, essayez d’en négocier de nouveaux avec les fournisseurs …)
  • Faîtes des liens avec les autres dossiers, notamment la stratégie (La mauvaise situation financière de l’entreprise peut être engendrée par de mauvais choix stratégiques impliquant des investissements trop lourds et risqués par exemple…)
  • Utilisez les ratios que l’énoncé a pu éventuellement vous faire calculer ou qu’il vous donne directement, ils servent justement à ça !

3) Proposer un diagnostic de la performance économique de l’entreprise

Cette fois, il va falloir utiliser les soldes intermédiaires de gestion. Mais ce n’est pas la peine de tous les calculer. L’énoncé vous donnera sûrement certains soldes déjà calculés de l’année précédente, contentez-vous donc de calculer ceux-là car cela signifie que la comparaison entre les deux années sera intéressante et pertinente surtout en fonction de ces indicateurs. Petit récapitulatif des plus utiles, et les plus courants :

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Remarque : Comme pour la trésorerie dans l’analyse financière, et pour les mêmes raisons, faîtes les deux méthodes pour le calcul de la CAF. Pour vous aider à mémoriser les formules, tout ce que vous ne prenez pas en compte pour le calcul d’une méthode vous devez le prendre en compte pour le calcul de l’autre. Au final, tout doit avoir été utilisé dans le compte de résultat après le calcul de la CAF par les deux méthodes.

Quelques conseils pour le commentaire : – Comparez l’évolution des divers indicateurs au fil du temps

  • Pensez à utiliser les ratios calculés ou donnés par l’énoncé
  • Si on vous donne la norme dans le secteur ou les ratios des concurrents, utilisez-les également pour situer l’entreprise par rapport à son environnement
  • Recherchez les causes de la détérioration ou de l’amélioration du résultat net, mais aussi des autres indicateurs (car c’est bien souvent en comprenant comment ceux-ci ont évolué que l’on peut expliquer l’évolution du résultat)
  • Encore une fois, faîtes des liens avec les autres dossiers et dans ce cas-là, pas seulement avec la stratégie (une masse salariale en hausse beaucoup trop important viendra plomber l’EBE de l’entreprise et donc par conséquent, le résultat net, le problème est donc à l’origine, une mauvaise gestion des ressources humaines, aucune GPEC par exemple ?)
  • Proposez des solutions (GPEC et réduction de la masse salariale dans le cas précédent…)
  • Ne vous fiez pas aux apparences ! Un résultat net positif n’est pas forcément bon signe si celui-ci provient de produits exceptionnels (cession d’immobilisation avec une très bonne plus-value) conséquent et permettant de compenser un résultat d’exploitation mitigée !

4) Calculer les taux de rentabilités économiques et financières

La plupart du temps, lorsque le sujet vous demande de calculer des ratios pour vous aiguiller dans vos diagnostics, celui-ci vous donne la formule car ce qui intéresse les concepteurs, ce n’est pas votre capacité à apprendre par cœur des tonnes de formules mais votre capacité à les comprendre, à les utiliser et avoir une réflexion critique grâce à leur utilisation. Cependant, ces deux ratios font offices d’exceptions puisque parfois leur formule n’est pas donnée. Mais outre le fait de ne pas vouloir prendre de risque, ce qui est important, et attendu, c’est de bien comprendre les enjeux autours de ces ratios. De fait, avant de les calculer, une bonne petite définition s’impose :

« Le taux de rentabilité économique mesure la capacité des capitaux investis à générer un bénéfice brut indépendamment de l’impôt et du mode de financement. Il est utile aux dirigeants de l’entreprise pour comparer avec la rentabilité brute des autres entreprises du même secteur, aux banquiers pour vérifier la rentabilité de l’entreprise et voir si l’entreprise est pérenne ou pas. Surtout, si l’entreprise emprunte et que le taux d’intérêt est inférieur au taux de rentabilité économique, l’entreprise bénéficiera d’un effet de levier qui améliorera la rentabilité financière de l’entreprise, mais dans le cas contraire, elle sera affectée par un effet de massue qui alourdira son endettement.

Taux de rentabilité économique = Résultat d’exploitation / (Immobilisations brutes + BFRE)

Le taux de rentabilité financière mesure la capacité des capitaux propres apportés par les actionnaires à générer du bénéfice net. Il permet aux actionnaires de connaître la rentabilité de leurs apports. Ainsi, une entreprise avec une rentabilité financière élevée attirera plus d’actionnaires et d’investisseurs potentiels car cela signifie qu’il y a potentiellement de gros dividendes à obtenir dans cette entreprise.

Taux de rentabilité financière = Résultat Net / Capitaux Propres

Calculs des coûts et investissements

On ne vous demandera jamais de calculer le coût de revient d’un produit en employant la méthode des centres d’analyses ou bien des coûts par activité. Cela est bien trop long et cela ne correspond pas / plus à l’esprit de l’épreuve qui cherche avant tout à évaluer votre capacité de réflexion en mobilisant des outils de gestion spécifiques qui peuvent éventuellement nécessiter des calculs mais qui resteront dans l’ensemble assez simple. Il en va de même pour ce qui est des calculs concernant le financement des investissements. Calculer des Flux nets de trésorerie, un délai de récupération du capital investi ou encore une VAN, c’est trop long et trop technique. Le sujet abordera le thème des investissements d’une autre manière, notamment grâce à l’analyse financière (l’entreprise peut-elle emprunter pour investir, n’est-elle pas déjà trop endettée ? C’est pourquoi la démarche visant à déterminer un seuil de rentabilité pour une activité envisagé nécessitant des investissements est de plus en plus récurrente.

Déterminer le seuil critique de l’activité

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« Le taux de marge exprime le pourcentage du prix de vente qui reste à l’entreprise après avoir tenu compte des coûts variables

Le seuil de rentabilité est atteint lorsque les coûts fixes sont couverts par la marge sur coûts variables totale, donc, lorsque le résultat est nul.

La marge de sécurité représente le montant de chiffre d’affaires qui peut éventuellement être supprimé pour quelque raison que ce soit, sans entraîner de perte pour l’entreprise

L’indice de sécurité représente le pourcentage de chiffre d’affaires qui peut être supprimé sans entraîner de pertes pour l’entreprise.

Le levier opérationnel exprime le pourcentage de variation du résultat obtenu, pour une variation en pourcentage du chiffre d’affaires »