Sociologie

Bien souvent trop négligée aux concours, la sociologie reste un thème à aborder en amont et à avoir en tête le jour J. Je te propose aujourd’hui un résumé des grands points en sociologie à ne surtout pas oublier de réviser pour arriver sereinement aux concours, qui deviennent de plus en plus surprenants ces derniers temps avec des sujets de plus en plus atypiques. 

La sociologie, un atout dans une copie autour de l’emploi 

Avec les derniers évènements, un sujet sur le chômage ou encore sur la relation d’emploi peut être fort susceptible de tomber. Bien évidemment, pour se démarquer et viser la note la plus optimale au concours, ces quelques points en sociologie peuvent t’aider à tirer vers le haut ta copie. 

Un sujet centré sur la relation d’emploi et son évolution fait obligatoirement appel aux évolutions du capitalisme depuis le XIXᵉ siècle, il serait alors primordial de ressortir son cahier de première année et de relire les caractéristiques des trois capitalismes.

  • Concurrentiel : le travail est vu comme une marchandise avec un salaire fixé selon la rencontre de l’offre et la demande, mais aussi un certain rapport de force exercé par les employeurs, Smith parle d’« asymétrie relationnelle ». 
  • Institutionnel : ce capitalisme est marqué par la grande crise de 1929 avec 1/4 de la population américaine au chômage, ce qui influence fortement le suffrage universel et permet la mise en place d’un modèle « conflit-coopération » (pour reprendre les termes de Perroux) dans la relation d’emploi. Ce modèle implique une négociation prenant en compte à la fois les employeurs, les salariés et l’État.
  • Actionnarial : les dividendes sont la priorité, de ce fait, une certaine dégradation dans la relation d’emploi est constatée.

Il serait aussi important d’avoir en tête l’ouvrage de Karl Polanyi, La Grande Transformation datant de 1944, qui explique le processus de transformation du travail en marchandise en mettant l’accent sur trois évènements : 

  • le mouvement des enclosures au début du XVIᵉ siècle en Angleterre ;
  • l’abrogation des poor laws (mettant fin à ce qu’on appelle également le Speenhamland System) en 1834 en Angleterre ;
  • l’interdiction des corporations en France en 1791 (loi Le Chapelier).

La sociologie, un moyen pour mieux comprendre ce qu’est l’entreprise 

Tout d’abord, il est primordial de maîtriser les éléments majeurs de la sociologie des organisations, c’est pour cela que je te conseille de lire l’article : « Ce qu’il faut connaître en sociologie pour le concours – Sociologie des organisations ». 

À cela, il faut ajouter les connaissances liées à la gouvernance d’entreprise et à son évolution. Une connaissance parfaite des trois grands types de gouvernance est nécessaire : managériale, actionnariale, RSE et gouvernances alternatives de type cogestion allemande, ou encore la gouvernance prenant en compte l’ensemble des parties prenantes (théorisée par Freeman).

La sociologie pour expliquer les inégalités en société 

Les derniers points à revoir en sociologie sont les notions de classes, et notamment le thème du « mythe de la classe moyenne ». 

Tout d’abord, il est primordial de préciser dans sa copie, si applicable, que la définition de la classe moyenne est difficile à donner. À cela s’ajoute l’ambiguïté du mot classe au singulier ou au pluriel. Comme le dit Alain Touraine : « L’expression ‘classes moyennes’ est confuse. On l’écrit indifféremment au singulier et au pluriel. » On pourrait suggérer que la « classe moyenne » fonctionne plutôt au niveau des représentations alors que le pluriel s’impose lorsqu’on cherche à en cerner les composantes. On distingue alors :

  • la « classe moyenne indépendante » : petits patrons de l’industrie et du commerce, artisans et membres des professions libérales et éventuellement les paysans. Elle représentait au début du siècle 42 % de la population active et encore 37 % en 1931. Ce n’est qu’après 1945 qu’elle chute pour ne représenter en 1975 que 15 % de cette dernière ;
  • la « classe moyenne salariée » : elle représentait 7 % de la population active en 1913, 13 % au début des années 1930, 20 % en 1954 et 37 % en 1975. 

Derniers points à avoir en tête

Le premier est l’idée de classe paradoxale. C’est une classe sans conscience de classe, c’est une « classe sans lutte des classes » dans la mesure où son affirmation s’inscrit dans celle d’une société démocratique au sens de Tocqueville, c’est-à-dire une société sans classes.

Pense aussi à avoir en tête la toupie de Mendras, ainsi que l’analyse de Louis Chauvel des années 1990 où on a assisté à un glissement progressif de la représentation des classes moyennes vers le haut. Les catégories désignées sous ce terme sont beaucoup plus proches de la petite bourgeoisie ou de la bourgeoisie que du milieu effectif de la société. Le vocable de classe moyenne fonctionne donc comme une euphémisation des positions sociales supérieures.