La fameuse copie, notée 19/20 : https://major-prepa.com/culture-generale/un-monde-sans-nature//

Si vous les avez loupé, voici la partie 1 et la partie 2

Last but not least, voici la dernière partie de ma critique de ma copie HEC. Une dernière livraison de conseils pour vous aider à rédiger votre copie. La conclusion est une partie qui n’est pas à négliger dans votre devoir, je dirais même qu’elle est à privilégier. Votre correcteur s’attarde particulièrement sur votre introduction, votre plan et votre conclusion. Ces trois moments sont les plus décisifs pour la notation de votre devoir puisque l’on y trouve la spécificité de votre pensée en tant que rédacteur de cette dissertation. C’est pourquoi je vous recommande – dans l’idéal – de rédiger l’introduction et la conclusion à la fin de votre brouillon, de tel sorte que ces deux parties soient soignées et propres. Généralement, et on le sait tous, la conclusion est bâclée par manque de temps, elle est même parfois inexistante.

Méthodologie de la conclusion :

  • Il existe deux types d’approche pour la conclusion : ou bien elle est brève, ce qui se justifie par un effort de problématisation dans votre introduction ; ou bien elle est longue, car votre introduction n’est pas assez étoffée. Optez pour la conclusion longue si votre introduction est superficielle (ce que je déconseille absolument, voire la partie 1 de cette série d’article) dans le but de répondre clairement à la question posée dans le devoir.
  • Dans le cas où votre introduction est bonne et assez travaillée, une conclusion plutôt courte construite en deux paragraphes est attendue. L’objectif de la conclusion est de permettre à votre correcteur de repérer des structures logiques de la démonstration et la réponse au sujet. 
  • La conclusion n’est ni le lieu où l’on rappelle la problématique, ni le moment où  l’on réecrit le plan, cela a déjà été fait en introduction. Le raisonnement de votre dissertation s’achève avec la troisième partie : il doit avoir abouti à un choix philosophique entièrement justifié qui constitue une réponse au sujet, et qui permet de résoudre tous les problèmes soulevés dans la problématisation. Ainsi, on ne donne pas de nouvel argument en conclusion : on se contente d’expliquer en quoi on a répondu à la problématique donnée en introduction, et les raisons pour lesquelles on a pris tel positionnement philosophique sur ce sujet. La conclusion doit permettre de mettre en avant les idées fortes du raisonnement déployé dans la dissertation et montrer que vous maîtrisez votre sujet : ce sont des gages nécessaires pour le correcteur
  • Les deux paragraphes de conclusion sont constitués de :
    1. Paragraphe 1 : Du raisonnement qui vous a permis d’aboutir à une réponse à votre problème et les raisons pour lesquelles cette réponse permet de résoudre les difficultés soulevées dans la problématisation. Cela ne doit pas être un résumé. Elle doit souligner l’intérêt philosophique de la question posée, et ce que cela permet de préciser.
    2. paragraphe 2 : la réponse à la question posée au sujet de dissertation.

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  • Il faut à tout prix éviter de : 
  1. Mettre une citation pour terminer votre devoir… Il faut montrer que de A à Z votre devoir a été pensé par vous-même, sans l’aide d’auteurs.
  2. Faire un travail descriptif où l’on se cantonne de répéter ce qui a déjà été dit auparavant dans votre devoir. On ne pose plus de questions dans cette partie : on y répond. Reprenez les questions posées dans votre introduction et vérifiez bien qu’en conclusion vous y avez répondu.
  • Quelques éléments pour briller dans votre conclusion, des phrases à replacer Si, tout d’abord, … a bien pu apparaître comme un signe de… et comme une preuve de… il est désormais manifeste que cela ne doit en rien nous incliner à…
    … loin d’être… doit-être pensé désormais en terme de…
    Quant à … il doit ressortir de… qui témoigne de…
    Une pratique de… n’a donc de sens réel que par… Cette pratique entraîne… Mais aussi elle…
    Que soit compatibles tous les… c’est-ce qui peut nous inciter à…
    Il est évident que… et l’on voit mal ce que… pourrait signifier dans le domaine de…
    C’est vraiment dans… que l’idée de… a une signification. Mais nous savons aujourd’hui que si… cela signifie pas pour autant que…
  • La conclusion de mon devoir. Celle-ci n’est pas extrêmement rigoureuse, il s’agit même de la faiblesse principale de ma dissertation. Prise par le temps (et le stress accessoirement), je n’ai pas suivi pas à pas cette méthodologie précise que je vous ai donnée. J’ai principalement rappelé les éléments de mon raisonnement et la manière dont ils s’articulent. J’ai également affirmé ma thèse, celle que je voulais soutenir, qu’un monde sans nature n’est pas impossible – dans une certaine mesure – et que cela peut même être une bonne chose pour l’humanité. Je vous laisse lire cela par vous-même :
  • “Pour conclure, au travers des différentes définitions que nous avons travaillé dans notre devoir, la fiction d’un monde sans nature s’avère être possible. Nous avons vu tout d’abord que l’idée que nous nous faisons d’une nature suprême et autonome n’est pas viable : la nature a toujours été domestiquée, partie intégrante de notre culture et en ce sens dénaturée. D’autre part, le travail effectué durant la Révolution scientifique a conduit à un asservissement complet de la nature pour servir nos intérêts et fait définitivement perdre à celle-ci son caractère autonome. Tout cela montre que l’idée que nous nous faisons de la nature est avant tout construite, et qu’en ce sens il y a la possibilité de l’abandonner, que cela soit une bonne chose ou non. Si un monde de la technique montre ses limites d’un point de vue moral et esthétique, voire politique, cela montre la nécessité à protéger la nature matérielle nous servant de ressource. Toutefois, la conception de la nature déifiée ou déterminée peut quant à elle être remplacée par la notion du hasard qui conduirait notre monde. La fiction d’un monde sans nature soulève une variété de problème, d’une part concernant la définition donnée à la nature durant l’histoire des idées, mais aussi quant à notre rapport matériel avec celle-ci.”

Remarques générales concernant la dissertation de CG 

  • En prépa, mon plus gros problème était la gestion du temps. En effet, quatre heures c’est extrêmement court et l’on ne peut négliger la phase de réflexion et de problématisation du sujet. Or, en même temps, lorsque l’on a beaucoup travaillé en amont et que l’on souhaite être précis et rigoureux dans le déploiement d’une thèse, on doit laisser un temps suffisant pour pouvoir écrire autant que l’on souhaite. En moyenne, quand j’étais en prépa et en DS, j’écrivais quatre copies doubles… Autant vous dire que j’avais besoin de beaucoup beaucoup de temps pour rédiger quatre copies doubles. Je rognais donc sur la première partie, c’est-à-dire le brouillon, pour pouvoir ensuite écrire autant que je le souhaitais.
  • Grâce aux conseils de mon excellent et brillantissime professeur de philosophie (coucou !), j’ai compris qu’il fallait que je passe 1H30 à faire mon brouillon et 2H15 pour rédiger ma dissertation. Les quinze minutes restantes me permettaient de relire mon devoir et de vérifier les fautes d’orthographes (qui sont à bannir !) et surtout vérifier si je ne me suis pas trompée sur le nom d’un auteur, etc.
  • Je tiens à rappeler que ce n’est pas la quantité qui compte, car dans mes devoirs au concours je n’ai jamais dépassé une copie de douze pages, mais la qualité essentiellement. D’où la nécessité de sélectionner au brouillon les idées qui vous semblent les plus pertinentes et de bien choisir vos références.