dissertation la rochelle BS

Tu peux retrouver le sujet de l’épreuve ici : Culture générale La Rochelle BS 2020 – Sujet

Tu peux également retrouver l’analyse du sujet ici : Culture générale La Rochelle BS 2020 – Analyse du sujet

Les statistiques

Moyenne : 10,98 – Ecart-type : 3,38

Copies corrigées : 859

Copies sur le sujet 1 : 64%

Copies sur le sujet 2 : 36%

Le sujet

Sujet 1 : Le désir que j’éprouve me fait-il connaître qui je suis ?

Sujet 2 : “Quand on est content, on n’a plus rien à désirer; et quand on n’a plus rien à désirer, tout est fini” Cervantes, Don Quichotte 1615, partie 1, chapitre L. Traduction Jean Cassou

Le rapport de jury de l’épreuve de culture générale La Rochelle BS 2020

Les attentes du jury

Les attentes du jury, qui doivent servir de guide aux étudiants, sont très simples. Elles se ramènent à trois.

1) Analyse problématique du sujet. Le candidat doit éviter absolument de transformer le sujet en occasion pour exposer des généralités sur la notion au programme. Il doit examiner le sens de la question ou de la citation pour en identifier la logique et les difficultés inhérentes. A partir de cet examen, son propos doit être clair et construit pour rendre plus intelligible le sens de l’énoncé. En un mot, l’énoncé est l’objet unique de l’étude que doit produire le candidat.

2) Culture générale effective. L’épreuve doit permettre au candidat de manifester sa connaissance de l’histoire des idées, sa maîtrise de quelques grands textes littéraires et philosophiques, sa familiarité avec quelques grands mythes. Ces références doivent être connues par une lecture personnelle et non par ouï-dire ou par des synthèses de seconde main.

3) Maîtrise de la langue française. La dissertation exige une qualité d’écriture à tous les sens du terme : correction de la langue et propreté voire élégance de la présentation.

Remarques de correction

Sur le sujet 1, très peu de candidats ont pensé et réussi à conceptualiser la notion d’identité. De même, très peu ont repéré l’opposition des principes entre une affection éprouvée et les conditions d’une connaissance. Les copies se contentent le plus souvent d’opposer une connaissance de soi par le désir (en tant qu’il permet de mieux connaître ses manques et ses élans de manière sincère) et l’impossibilité d’une connaissance de soi par le désir dans la mesure où celui-ci est « influencé » par les autres, ou, au mieux, le désir des autres. Une lecture peu rigoureuse de la question conduit beaucoup de candidats à remplacer « je » par « nous » ou, pire encore par « les hommes ». La question de la régulation des désirs a semble-t-il intéressé vivement les étudiants cette année au point de lui consacrer de longs développements dont le lien avec le sujet n’était pas toujours explicité de façon assez nette

Sur le sujet 2, la citation a, soit été réduite à un questionnement sur le rapport entre désir et bonheur, ou soit les candidats qui ont essayé de travailler l’ensemble de la citation l’ont travaillé en la morcelant. Il faut rappeler qu’un sujet doit être pris en charge dans son intégralité dans chacun des moments de la réflexion.

La plupart des candidats qui ont réduit la citation à la relation entre désir et bonheur sont partis du présupposé que le désir étant un manque, la satisfaction du désir permettait d’être heureux. Or la citation partait du présupposé inverse, à savoir de l’idée que si l’on est content, on n’a plus à désirer, ce qui supposait la possibilité de la plénitude avant celle du manque du désir.

On peut regretter également que très peu de candidats se soient interrogés sur le sens de « tout est fini ». Un travail plus conceptuel sur la notion de désir présupposée dans l’énoncé aurait certainement permis de mieux problématiser…

Conseils aux futurs candidats

Une dissertation de culture générale doit présenter des références, mais celles-ci doivent s’intégrer au raisonnement tenu et ne sauraient se suffire en elles-mêmes. Une dissertation n’est pas un catalogue de citations.

Le résumé des œuvres littéraires est parfois maladroit : il s‘agit bien de donner au lecteur les éléments dont il a besoin pour comprendre la référence, mais cette présentation doit être problématisée afin de s’intégrer au raisonnement tenu au lieu de s’en écarter. Attention également aux maladresses et aux anachronismes : Mme Bovary, par exemple, n’est pas « en couple » avec Charles, c’est une femme mariée.

Attention également à la façon dont les citations sont introduites : les verbes utilisés (« citer », « énoncer », « dire ») le sont souvent de façon très maladroite voire incorrecte et incohérente.

Quelques fautes de langue sont à signaler méritant une vigilance toute particulière :
– orthographe des noms propres : éviter *Deleuz ; *Schumpnhauer ; *Mme de Renall, etc.

– ponctuation : ne pas confondre points et virgules ; ne pas mettre de virgule entre le sujet et le verbe.

– orthographe des mots spécifiques au programme : ne pas confondre par exemple l’aponie et la laponie, etc. A l’issue d’une année de cours sur le désir, on aurait pu espérer que la plupart des étudiants fassent la différence entre le nom « désir » et le verbe « désirer ».

– construction des phrases interrogatives et négatives.
– conjugaison au futur et au passé simple : *mettera etc.

– oubli de mots : certaines prépositions ou conjonctions ont eu tendance à disparaître, comme le « de » dans les compléments du nom.

– relecture : il ne s’agit pas d’ajouter des fautes mais d’en enlever. Il convient ainsi de réfléchir avant d’ajouter ou d’enlever des -s (ce qui éviterait par exemple d’en mettre aux infinitifs, invariables par nature).

Sans doute est-il bon de rappeler enfin qu’une dissertation doit être entièrement rédigée et que l’on ne devrait donc trouver ni titre, ni commentaire entre parenthèses, ni tiret.