Objectif concours - Les 100 thèses et ouvrages géopolitiques incontournables (partie 1)

Les thèses sont un élément important à mettre dans ta copie lorsque tu souhaites exceller en géopolitique. Nous t’avons concocter une petite liste de thèses classiques (ou d’autres plus rares) avec leurs explications pour que tu puisses t’armer pour les concours Ecricome et BCE comme il faut. Voilà 100 thèses et ouvrages géopolitiques incontournables

N’hésite pas à consulter tous nos articles méthodologiques en géopolitique pour peaufiner ton travail à la veille des concours. Comment faire une bonne introduction de dissertationcomment rédiger une belle étude de cas, ou encore comment réagir à un sujet difficile en géopolitique en prépa ECG

Consulte également la première partie des 100 concepts incontournables à connaître en géopolitique ici et la deuxième partie ici.

Les 100 thèses et ouvrages à connaître en géopolitique pour les concours

Les thèses à connaître sur les relations internationales et la puissance

Pour Dominique MOÏSI dans La Géopolitique de l’émotion, les relations internationales se résument en trois émotions. La peur du déclin en Europe et dans le monde occidental, l’humiliation des pays arabes qui veulent redevenir maîtres de leurs territoires après des années d’ingérence et de guerres, et l’espoir pour l’Asie sauf le Japon.

La « puissance relative » de Thierry GARCIN dans La Fragmentation du monde. Depuis la fin de la guerre froide, le monde connaît un déficit global de puissance. Les USA resteront la seule superpuissance mais affaiblie (banalisation de l’hyperpuissance américaine), pas isolationniste mais bilatéralisme interventionniste. La Russie est une puissance en recomposition, pays rentier dont l’économie est faiblement diversifiée, dépendante du cours des matières premières, infrastructures et populations vieillissantes, pouvoir d’attraction faible. La Chine est une superpuissance économique reconnue, mais loin d’être une superpuissance politique, face à de considérables défis internes à résoudre. L’UE a volé en éclats, elle continuera à se développer à la carte, à plusieurs vitesses. Les élargissements furent trop nombreux et trop rapides, ce qui a empêché l’approfondissement et la réforme des institutions. Pas de politique viable ! Le monde arabe est en miettes depuis les Printemps arabes et l’Amérique latine ne constitue pas un ensemble cohérent et homogène au sein de la vie internationale. Enfin, les émergents ne fabriquent pas de puissance politique ou très peu.

Dans Bound to Lead: The Changing Nature of American Power, Joseph NYE introduit les notions de hard power et de soft power.

« Sharp power » introduit par Christopher WALKER et Jessica LUDWIG dans Endowment for Democracy : un pouvoir qui perce et pénètre l’environnement politique et informationnel de certains pays cibles, destiné à ébranler des démocraties occidentales jugées décadentes et donc vulnérables (Chine, Russie ou Turquie actuellement).

Les cinq critères de la puissance de Hans MORGENTHAU dans Politics Among Nations : base géographique, base géopolitique, base économique, base culturelle et valeurs communes partagées.

Dans La Puissance au XXIᵉ siècle, Pierre BUHLER énonce les « nouveaux critères de la puissance » : projection sur les espaces maritimes, recherche, développement et innovation, drones et cyberespace.

« Pouvoir » selon Ralf BLÄSER dans Socio-spatial Opportunities and The Power of Place. Il se distingue par le « relational power » (importance des relations), le « knowledge power » (maîtrise de l’information) et le « framing power » (pouvoir de cadrage, normes qui mobilisent opinions et acteurs).

Paradoxe de la puissance entre « concentration » et « dispersion » d’après Thomas GOMART dans L’Affolement du monde (2019). Affrontement de deux superpuissances, Chine et USA, et la puissance se tourne vers la maîtrise des technologies de l’information et de la communication : puissance par le numérique !

Une histoire de rapports de force

Francis FUKUYAMA dans La Fin de l’histoire et le dernier homme. La chute du communisme marque la fin de la lutte entre régimes communistes et démocraties libérales. Perception américaine très optimiste : « La seule aspiration politique reliant les différentes régions et cultures. »

Samuel HUNTINGTON dans Le Choc des Civilisations. Le monde est divisé en grandes aires religieuses et culturelles qui conduisent au déclin du monde occidental menacé par l’affirmation de nouvelles puissances. L’Occident doit donc se replier sur lui-même. Non-ingérence et isolationnisme : « Le choc des civilisations dominera la politique à l’échelle planétaire. »

Robert COOPER défend, dans La Fracture des Nations : ordre et chaos au XXIᵉ siècle, un paradoxe : déplacement des centres de gravité économiques vers les pays émergents, MAIS, ils restent tenus à l’écart de la gestion mondiale du monde diplomatique et politique.

Zaki LAÏDI défend alors la notion de « puissance normative » dans La Norme sans la force. À l’instar de l’UE, dont la puissance repose essentiellement sur sa capacité à définir un cadre de lois et de normes communes pour fédérer l’Union.

Ali LAÏDI pointe le même problème dans Le Droit, nouvelle arme de guerre économique. Le retrait sur l’accord sur le nucléaire iranien des USA illustre le prolongement de la lutte contre l’Empire du Mal (Reagan) ou Axe du Mal (G. W. Bush), mais cela leur permet aussi d’éliminer la concurrence européenne, comme les amendes à l’encontre de Total, BNP, PSA, Air France, pour avoir maintenu des transactions avec l’Iran, craignant paraître cautionner le terrorisme ! L’extraterritorialité de la « Lex americana » (loi SOX) leur permet doublement de poursuivre les entreprises suspectées d’offrir des pots-de-vin dans un pays tiers au détriment des entreprises US et de poursuivre celles qui contournent les sanctions US. Chance de coopérer en acceptant un examen détaillé de leurs activités avec abandon de la poursuite et amende moins lourde. Ainsi, les juristes américains accèdent aux secrets commerciaux des entreprises concurrentes : transferts de technologie, atteinte à la propriété intellectuelle. De plus, même un refus peut entraîner la faillite de l’entreprise alors rachetée par les USA ! Ainsi, les entreprises européennes ont dû payer 40 milliards de $ d’amendes aux USA en 10 ans ! C’est notamment l’exemple illustré par Alstom, où Frédéric Pierucci fut accusé de corruption, emprisonné pendant deux ans et après amende, General Electric a racheté la branche énergie d’Alstom : extraterritorialité du droit américain et « privilège exorbitant » (VGE) du dollar.

Typologie des islamismes selon Mathieu GUIDÈRE dans Atlas du terrorisme islamiste. Califatiste (établissement d’un califat), takfiriste (attentats) et panislamiste (union des peuples musulmans).

« Le mot mondialisation est devenu une sorte de fourre-tout qui fonctionne comme un bouc émissaire commode », selon Olivier PLIEZ dans La Mondialisation des pauvres. On rejette facilement la faute sur elle, plutôt que de se remettre en question.

Immanuel WALLERSTEIN parle d’un « système-monde », dans The Modern World-System, marqué par l’accumulation dans les économies du centre et l’extension des relations marchandes à la périphérie. Ce système est caractérisé par des disparités persistantes, d’où une distribution inégale du pouvoir politique, soutient ainsi le projet altermondialiste.

« Hégémonisme » selon Charles KINDLEBERGER dans La Grande crise mondiale 1929-1939. La stabilité du monde repose sur le pouvoir hégémonique des nations, mais pas de véritable pays leader aujourd’hui…

« Post-hégémonisme » de Robert KEOHANE dans Après l’hégémonie. La stabilité du monde repose sur le socle des grandes institutions internationales, même si elles demeurent des « members driven », pilotées par les États les plus puissants du monde.

Firmes transnationales/multinationales définies par Wladimir ANDREFF dans Les Multinationales globales en 1996, comme étant des entreprises mondiales, mondialisées, mondialisatrices.

Alain LIPIETZ dans La Société en sablier. Une société « montgolfière » puis « sablier » suite aux Trente Glorieuses.

Le côté obscur de la géopolitique

« Les drogues sont par excellence des produits mondiaux, intimement intégrées à la mondialisation triomphante d’aujourd’hui sur les plans économique et culturel. » Jean-Michel DAURIAC dans Géopolitique des drogues illicites.

D’où le constat de Roger BRUNET, dans Les Mots de la géographie, sur les « antimondes » et les « antiroutes ». « La partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et son double indispensable. »

Une affaire d’État

Il existe une pluralité étatique selon Robert COOPER dans The Postmodern State and the World Order :

  • prémoderne : État fragile, ne détient pas le monopole de la violence légitime, subit les mauvais aspects de la mondialisation (Afghanistan, Somalie) ;
  • moderne : État attaché à l’État-nation et détient le monopole de la violence légitime avec défense de la souveraineté nationale (Chine, Pakistan) ;
  • postmoderne : vieil État occidental qui a rejeté l’usage de la force avec interdépendance des économies (Canada, Australie) ;
  • pragmatique : vieil État démocratique qui bénéficie le plus de la mondialisation en s’adaptant au coup par coup (France, USA, RU).

Logique des associations régionales de coopération économique selon Bela BALASSA dans The Theory of Economic Integration. Zone de libre-échange (marchandises, suppression barrières douanières et tarifaires), puis union douanière (tarif extérieur commun, préférence communautaire), puis marché commun (circulation hommes et capitaux), enfin intégration économique et monétaire (harmonisation des politiques économiques).

Hyper-lieux : les nouvelles géographies de la mondialisation pour Michel LUSSAULT, contre Non-lieux de Marc AUGÉ.

« Bomb P » pour Paul Ehrlich dans The Population Bomb. Explosion démographique, donc danger d’une famine mondiale.

Géopolitique des ressources

La Ruée vers l’eau selon Roger CANS : des pénuries graves pourront dresser les populations les unes contre les autres, car ressource de plus en plus convoitée.

Pour Barah MIKAÏL, dans L’eau, source de menaces ?, enjeux énergétiques remplacés par accaparement et contrôle de l’eau, source de plus en plus rare : « Une réelle bombe hydraulique planétaire guette l’humanité. »

Dans Conflict and Cooperation along international Waterways, Aaron WOLF montre que l’eau est plus un facteur de coopération que d’opposition entre États, et que l’eau est un facteur parmi d’autres à l’origine de certains conflits. Il n’a a jamais eu de guerre de l’eau depuis 4 500 ans.

The Big Thirst de Charles FISHMAN : sécheresse mondiale généralisée (Californie, Espagne, Australie…).

Prospective 2025 : demande mondiale de l’eau doublera et 40 % du monde en situation de pénurie. L’Avenir de l’eau d’Erik Orsenna : pas seulement l’avenir de l’eau, mais distribution et rareté. Terrible danger de déboucher sur une guerre de l’eau.

Construction de la maritimisation (augmentation de la concentration des échanges par voie maritime) en trois zones d’après la Conférence de Montego Bay de 1973 à 1982 : « brown water » ou eaux intérieures/mer territoriale (ressources, navires), zone contiguë (stupéfiants, fraude, immigrants), ZEE/haute mer = eaux internationales, patrimoine mondial de l’humanité ou « blue water », selon Pierre PAPON dans Le Sixième continent, géopolitique des océans.

Géopolitique des mers et des océans de Pierre ROYER : « Qui tient la mer, tient le monde. »

« Landgrabbing » vers La Guerre des terres (Thierry POUCH) : Philippines, Madagascar et Éthiopie.

Destruction massive : géopolitique de la faim de Jean ZIEGLER.

Emmanuel HACHE, dans La Géopolitique des énergies renouvelables, évoque une « arme politique et un instrument de pouvoir » comme les pétromonarchies.

Bruce KATZ dans La Révolution métropolitaine : relais des villes des États défaillants. Les vrais leaders sont les élites urbaines.

Pour Gilbert RIST dans Le Développement : histoire d’une croyance occidentale, la notion de DD est un ethnocentrisme et une croyance occidentale ! On présuppose qu’il existe une forme de développement universel souhaitable. La société occidentale serait celle vers laquelle le monde devrait tendre au niveau de la consommation, industrie ou politique !

« Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde aux ressources finies est soit un fou, soit un économiste », Kenneth BOULDING, penseur de la « décroissance », remise en cause du DD car trop souvent associé à croissance économique après Rapport Meadows « Halte à la Croissance » en 1972.

« Le problème de l’Afrique n’est pas d’avoir des matières premières, mais de n’avoir que des matières premières », Philippe CHALMIN dans Les Marchés mondiaux des matières premières . « Les matières premières sont une malédiction. »

« Oil heartland » ou le cœur pétrole dans Or noir : la grande histoire du pétrole de Matthieu AUZANNEAU.

Typologie de Sylvie BRUNEL dans Le Développement Durable : les « 3M », menaces environnementales, misères sociales de l’humanité et manque de gouvernance mondiale.

Géopolitique et mondialisation

« À long terme, la gouvernance planétaire est la seule option raisonnable qui s’offre aux États et aux hommes. » Philippe MOREAU DEFARGES dans La Gouvernance.

Suzanne BERGER dans Made in Monde explique qu’en 1980 s’est produite une rupture qui a mis fin au modèle fordiste de la grande entreprise verticale. « D’une maquette d’avion à un jeu de Lego », i. e. les mêmes pièces peuvent être utilisées dans un autre schéma pour avoir une autre forme, une modularisation et une segmentation des systèmes productifs → passage de la DIT à la DIPP et d’une logique « offshore » à une logique « nearshore », i. e. passage d’un modèle où les services informatiques sont localisés dans un pays à bas coût de main-d’œuvre à un modèle où la production est réalisée près du client.

Transports maritimes ou l’« épine dorsale de la mondialisation », d’après Antoine FRÉMONT dans Le Monde en boîte : conteneurisation et mondialisation, car chute des coûts de transport, économies d’échelle et conteneurisation.

Globalisation financière : la « révolution des 3D » selon Henri BOURGUINAT dans Les Vertiges de la finance internationale. Dérèglementation (suppression des entraves à la circulation des capitaux), décloisonnement (marchés monétaires et financiers de nouveau réunis), désintermédiation (banques ne sont plus les intermédiaires privilégiées, perdent de l’importance au profit des marchés financiers).

La question des frontières, des migrations et des flux humains

Dans L’Obsession des frontières, Michel FOUCHER définit une frontière comme une « discontinuité géopolitique à fonction de marquage réel, symbolique ou imaginaire ».

D’où le concept de « sans-frontiérisme » de Régis DEBRAY dans Éloge des frontières.

La guerre est « la continuation de la politique par d’autres moyens », « acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté », pour Carl VON CLAUSEWITZ dans De la guerre.

Ce qui caractérise les relations internationales, c’est le fait qu’il n’existe pas d’instance supérieure aux États, détentrice du monopole de la violence légitime. En l’absence d’arbitre suprême, chaque État dispose du droit de recourir à la violence, pour Raymond ARON dans Paix et guerre entre les nations.

La guerre économique mondiale de Bernard ESAMBERT.

« À l’échelle de la planète, les migrations internationales signent l’état du monde actuel avec ses déséquilibres majeurs, ses crises, ses systèmes et ses mouvements de fond », dans La Planétarisation des migrations internationales de G. SIMON.

Pour Alain TARRIUS dans La Mondialisation par le bas, il existe un courant transnational de personnes et de marchandises qui impliquent des quantités relativement faibles de capital et des transactions peu institutionnalisées, informelles, parfois « semi-légales » ou « illégales », qui sont souvent associées aux pays en voie de développement, mais qui sont cependant présentes sur tout le globe.

« La globalisation humaine » dans La Question migratoire au XXIᵉ siècle de Catherine WIHTOL DE WENDEN : « le XXIᵉ siècle s’ouvre sur une ère de migrations mondialisées. »

Né de trois phénomènes liés en Occident : augmentation de la durée du temps hors travail, enrichissement massif des classes moyennes et affaiblissement du lien social communautaire. Géopolitique du tourisme de Jean-Michel HOERNER.

Philippe BOURDEAU, très pessimiste, relativise le poids du tourisme dans Fin (?) et confins du tourisme. Davantage de voyageurs que de touristes : environ 50 % voyagent pour la récréation et ignorent largement le tourisme intérieur.

John URRY dans Consuming Places : les lieux créés par le tourisme plus fréquentés de manière sédentaire. Les lieux sont fréquentés par tout le monde : généralisation touristique à échelle mondiale. On ne se pose plus : notion discutable.

Le capitalisme aujourd’hui

GAFAM dans The Four : le règne des quatre de Scott GALLOWAY. Cinq groupes majeurs de l’industrie de l’information mondiale : Google (40 000 recherches par seconde), Apple (la moitié du marché des smartphones, devient la première entreprise US à franchir le seuil de 1 000 milliards de $ en Bourse), Facebook (2,7 milliards d’utilisateurs mensuels), Amazon (deuxième groupe à atteindre le seuil des 1 000 milliards de $) et Microsoft. Critiques : instrumentalisation politique, impuissance à exclure les contenus illégaux, évasion fiscale. Remise en cause : scandale Cambridge Analytica, entreprise britannique d’influence politique, données de 87 millions d’utilisateurs volées sans leur consentement. Influencer les primaires républicaines (favoriser Trump), de même pour le Brexit et utilisé par des agents de propagande russes. Difficultés à filtrer les infos : laisse la Birmanie divulguer des messages de haine, violence, intox sur les Rohingya. Politiques se durcissent : hostilité antitrust de fiscalité et de politique de concurrence. Les républicains leur reprochent leur progressisme et les démocrates, leur ingérence dans le Russiagate (Elizabeth Warren). Des espoirs, des modèles. En Europe : amendes de la Commission européenne infligées à Google, respect du RGPD, mais dispersées : France ou Espagne pour une taxe GAFA refusée par la Suède, l’Allemagne. Solution à l’échelle de l’OCDE ? Voir des salariés eux-mêmes.

« Capitalisme de surveillance » selon Shoshana ZUBOFF.

« L’intégration économique est l’acte d’intégrer qui rassemble des éléments pour former un tout, ou bien augmenter la cohérence d’un tout déjà existant », pour François PERROUX dans L’Économie du XX siècle.

Thèse de Jacob VINER in The Customs Union Issue : régionalisation provoque une « distorsion de trafic » (réduction du trafic vis-à-vis des pays extérieurs à la zone d’échange) et une « création de trafic » (au sein de la zone du fait de l’union régionale).

Thèse de Jagdish BHAGWATI in Éloge du libre-échange : multiplication des unions régionales = entraves au libre-échange.

D’après Nikolai KONDRATIEV dans Les Vagues longues de la conjoncture, on peut observer sur le siècle des périodes entre 40 et 60 ans de hausse des prix (inflation) avec expansion économique, et des périodes de baisse des prix (déflation) lors d’une dépression.

D’après Milton FRIEDMAN dans The Role of Monetary Policy : monétariste, il faut aligner la croissance de la masse monétaire sur la croissance du PIB pour éviter les dérapages inflationnistes. Appliqué par VOLCKER aux USA par la Fed.

Dilemme de Robert TRIFFIN dans Gold and the Dollar Crisis : le pays émetteur de la monnaie internationale doit avoir à la fois une balance des paiements en équilibre (inspirer la confiance) et en déficit (accompagner la croissance mondiale pour la création de liquidités).

« Les individus et les groupes humains sont confrontés à l’exigence de la maîtrise de la distance par la mobilité », dans Dictionnaire de la géographie et de l’espace de Jacques LÉVY et Michel LUSSAULT.

Atlas mondial de la santé de Gérard SALEM : grands progrès, amélioration des conditions d’alimentation, eau, hygiène, éducation, progrès médicaux inégalement répartis, car ressources différentes. Évolution des pathologies : transition épidémiologique (malnutrition vers les cancers, diabète, hypertension). Enjeux : espérance de vie augmente, mais recrudescence de la malnutrition. Trois milliards en situation de carences (fer, iode, vitamine A). Causes : situation de guerre, insécurité, migration, Corne de l’Afrique, Irak, Syrie, Yémen. Fracture Nord-Sud marquée, mais disparités internes aux pays encore plus fortes. Sud : cumul des pathologies infectieuses et parasitaires chez les enfants, chroniques et dégénératives chez les adultes ! Nord, maladies de pauvres, dans les pays riches : surpoids, obésité. Le coronavirus : émerge en milieu urbain, c’est une zoonose (relation étroite entre faune sauvage, domestique et santé humaine), met en facteur la mondialisation des échanges, rapidité de la contamination, création de microfoyers à transmission locale, possibles mutations.

Jacques SAPIR entrevoit le retour du pouvoir en priorité donné aux États plutôt qu’aux marchés à travers la notion de La Démondialisation (2011).

Brad SETSER conçoit une « déglobalisation » : pays amené à résoudre ses problèmes sans compter sur les autres, contraction des échanges multilatéraux, renforcement des échanges bilatéraux.

Les grandes thèses classiques à connaître en géopolitique

Critique des plans d’ajustement structurel (austérité et mécontentement, structurels et sectoriels) par le prix Nobel d’Économie Joseph STIGLITZ dans La Grande désillusion visant à réduire dépenses publiques dans les pays souffrant de la crise de la dette dans les années 80 (Mexique, Venezuela, Nigéria, Indonésie…) → santé et éducation à la traîne… il prône une annulation de la dette. « Le problème, ce n’est pas la mondialisation, c’est la façon dont elle est gérée. »

Politique de « relance » selon J. M. KEYNES, dans Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) : l’État intervient par injection de pouvoir d’achat, entre nationalisations et privatisations, politique de grands travaux pour stimuler la demande, contre libéralisme classique, contre communisme.

Max WEBER dans Le Savant et le politique : monopole de la violence légitime, autorité souveraine en charge de la gestion politique et administrative (gouvernement) d’une population sur un territoire (la nation) délimité par des frontières.

Selon Gøsta ESPING-ANDERSEN dans Les Trois mondes de l’État-providence, il existe trois grands types d’États-providence. Social-démocrate (Suède, Norvège, Danemark…) : accès égal à un haut niveau de prestations reposant sur l’universalité. Libéral (RU, USA, Japon…) : éradication de la pauvreté. Conservateur corporatiste (France, Allemagne, Italie) : couvrir les risques sociaux reposant sur la contributivité.

Dans L’État importé : l’occidentalisation de l’ordre politique, Bertrand BADIE montre qu’à travers le transfert des modèles culturels lié à un monde progressivement conquis et dominé par l’Occident, s’opèrent une importation et une exportation de modèle étatique occidental.

La Revanche du tiers-monde de Jean-Claude CHESNAIS : typologie des tiers-mondes, distingue les « nouveaux riches », le « tiers-monde mutant », « l’espoir » et un « tiers-monde en haillons ».

« Ne doit-on pas dire Glorieuses les 30 années qui ont fait passer la France de la vie végétative traditionnelle aux niveaux et aux genres de vie contemporains ? » Jean FOURASTIE en 1979 dans Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible.

Remise en cause de l’État-providence (sécurité et bien-être de la population par mesures socio-économiques) accusé de négliger les plus modestes et d’entraver la compétitivité, selon Pierre ROSANVALLON dans La Crise de l’État-providence : crise de légitimité, d’efficacité et de moyens.

Mondialisation : « Processus d’extension de l’économie marchande puis capitaliste à l’ensemble de l’espace planétaire, qui a accéléré la mise en relation des territoires, des sociétés et des hommes, a engendré une multiplication des flux et une hiérarchisation des territoires », selon Laurent CARROUÉ dans Géographie et Géopolitique de la mondialisation, processus non linéaire et qui a renforcé les interdépendances.

Typologie des capitalismes selon Bruno AMABLE dans Les cinq capitalismes :

  • européen continental : base industrielle, syndicats et patrons puissants ;
  • libéral anglo-saxon : néo-libéral, limiter le pouvoir de l’État ;
  • asiatique : relations à long terme entre banques et entreprises ;
  • méditerranéen : importance des PME et tradition familiale ;
  • social-démocrate : pays du Nord avec puissant effort en RD, protection sociale élevée.

Te voilà désormais davantage au fait des principales notions géopolitiques à maîtriser pour les concours ! Si tu souhaites approfondir tes connaissances sur ces notions centrales en prépa ECG, n’hésite pas à lire mon article qui traite d’autres mots de géopolitique.