histoire

Outre les exemples classiques du type crise de 29, crise des subprimes et Trente Glorieuses, on se retrouve souvent à court d’illustrations historiques et vérifications empiriques de nos idées. Je te propose un résumé de différents faits historiques, portant notamment sur le commerce international, à maîtriser pour tes concours afin de ne pas trop te répéter dans ta dissertation !

Les faits historiques du XIXᵉ siècle

L’accroissement des échanges internationaux 

Au XIXᵉ siècle, le commerce international a augmenté à un rythme très supérieur à celui de la production mondiale. Le Royaume-Uni domine largement les échanges. Ce caractère dominant est remis en cause à la fin du XIXᵉ siècle avec l’apparition de nouveaux pays libre-échangistes, comme le Japon et les États-Unis.

40 % du commerce mondial correspond à des échanges intra-européens, donc entre des pays à niveau de développement proche. L’Europe ne constitue pas cependant un ensemble homogène. Les possessions de colonies et leurs localisations différencient le commerce international des grandes puissances. Le Royaume-Uni a une originalité due au rôle que joue l’Asie comme zone d’origine des importations et comme lieu de destination des exportations britanniques.

Les exportations européennes sont composées de produits manufacturés pour 55 % à 65 % du total, selon les années, alors que les importations comportent 80 % à 90 % de produits primaires.

Près de 50 millions de personnes quittent l’Europe au XIXᵉ siècle

Si les deux tiers de cette émigration européenne se dirigent vers les États-Unis, suivent, en tant que terres d’accueil, l’Argentine, le Brésil, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud.

90 % du stock d’IDE en 1913 est la propriété des Européens, détenu aux deux tiers par des agents économiques installés en Grande-Bretagne et en France. Ces placements à l’étranger sont réalisés surtout dans les autres pays développés mais pas seulement. États-Unis, Canada, Argentine, Australie, Nouvelle-Zélande, ou encore Russie, Scandinavie, mais aussi Amérique latine, Empire ottoman, Afrique du Sud et Asie accueillent les capitaux européens. Ceux-ci financent la construction des chemins de fer, de mines, de ports, ainsi que des activités de service.

Le développement des banques par action dans les pays avancés, grandes banques et banques d’affaires, permet la mise en place de réseaux financiers à l’échelle internationale. L’apparition de lignes télégraphiques internationales à partir des années 1850 stimule les marchés financiers en facilitant les opérations d’arbitrage entre les places financières.

Le Zollverein (union douanière entre États allemands) est signé en 1833. C’est l’un des premiers accords impliquant une coopération quasi totale entre États. Au début, la pluralité des monnaies en circulation pose problème. Une première étape de l’unification monétaire intervient avec le traité de Munich (1837) avec la standardisation des pièces d’argent et l’uniformisation des normes en matière de contenu en métaux, ainsi que l’établissement de rapports d’échanges simples et constants (de parités fixes) entre les monnaies des différents États, en référence au mark de Cologne. En 1847, une apparition d’une nouvelle monnaie commune se fait après la création de la Banque centrale prussienne.

Le retour du protectionnisme au XIXᵉ siècle en quelques faits historiques 

Loi Méline votée le 11 janvier 1892. Double tarif douanier, un tarif général dissuasif et un tarif minimum destiné à fixer des concessions dans les négociations commerciales internationales. Le taux moyen de protection douanière passe de 8 % en 1889 à 11 % en 1893. 

En 1927, la Société des Nations organise une conférence mondiale, dont l’objectif est la suppression des barrières aux flux internationaux de marchandises qui constituent un frein à la croissance du commerce mondial. Des effets bénéfiques immédiats en découlent, mais le déclenchement de la crise mondiale en 1929 remet en cause cet effort de libéralisation.

En effet, dès que la récession se manifeste, les principales nations entreprennent une escalade tarifaire amorcée par les États-Unis en juin 1930 avec le tarif douanier Hawley-Smoot qui prévoit des droits de douane allant jusqu’à 90 % de la valeur des biens importés. À la fin de 1932, la plupart des nations ont recours au protectionnisme qui prend des formes diverses : tarifs douaniers, contingentements ou quotas, dévaluations monétaires (situation de « guerre des monnaies »). Il s’agit d’une escalade protectionniste. Il en résulte une fermeture des économies, allant parfois, comme en Allemagne ou en Italie, jusqu’à une quasi-autarcie érigée en doctrine nationaliste.

Les faits historiques du XXᵉ siècle 

L’hyperinflation allemande de 1922-1923

La monnaie n’exerce plus ses fonctions de réserve de valeur et intermédiaire des échanges. Cette catastrophe monétaire marque l’Allemagne qui a aujourd’hui encore pour priorité la stabilité des prix. L’inflation a pour source le financement du conflit militaire et de la reconstruction. Les réparations payées par l’Allemagne déprécient le mark et apprécient le franc.

Baisse de la confiance dans le mark, hausse des prix (entre juin et décembre 1922, les prix sont multipliés par 16). En octobre 1923, le plan de stabilisation de Schacht (président de la Reichsbank) met en place des politiques de rigueur ainsi qu’une nouvelle monnaie gagée sur des actifs agricoles et industriels avec une émission restrictive qui redonne confiance en elle (Rentenmark). En 1924, le rentenmark est rattaché à l’or et devient le reichsmark.

Le Glass-Steagall Act adopté en 1933 sépare les métiers bancaires

Les banques de dépôts ou commerciales (commercial banking) s’occupent de la collecte des dépôts et de l’octroi de crédits aux particuliers et aux entreprises. Les banques d’investissement (investment banking) s’occupent des opérations sur titres. 

Cette séparation des activités bancaires a disparu avec la déréglementation (Gramm-Leach-Bliley Act en 1999 aux États-Unis). Depuis la crise financière, des propositions s’inspirent de cette loi pour éviter que les éventuelles difficultés rencontrées par les activités sur les marchés financiers, du fait des prises de risque des banques, ne se propagent aux activités de détail.

Le GATT, puis l’OMC

Le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), traité signé par 23 nations en 1947, avait pour objectif de réduire les droits de douane sur les produits manufacturés de façon multilatérale et de faire respecter une concurrence loyale pour les échanges internationaux. La signature du GATT reposait sur la volonté d’éviter le retour à l’escalade des politiques protectionnistes des années 1930. Comme son nom l’indiquait, ce n’était pas une organisation internationale, mais il s’agissait simplement d’un traité dont l’objectif était la libéralisation progressive des échanges entre les nations signataires de l’accord.

Les négociations aboutissant à cette réduction se faisaient par cycles, appelés cycles de négociation ou rounds. Le dernier des cycles, nommé Uruguay Round, s’est conclu par la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mise en place le 1er janvier 1995. L’OMC compte actuellement 164 membres. Plus d’une vingtaine de pays, comme l’Éthiopie et la Serbie, ont engagé des négociations pour adhérer à l’OMC.

En 1999 se déroule une manifestation qui marquera les esprits. Celle de Seattle, à l’occasion d’un sommet de l’OMC. L’événement est symbolique. C’est la première fois qu’une manifestation arrive à bloquer un sommet international. Les militants viennent du monde entier, agissent par la non-violence (à part quelques groupes qui s’en prennent à des symboles du capitalisme), et sont réprimés brutalement par des policiers.

Le développement de la Chine

À partir de 1979, Deng Xiaoping allait parvenir à imposer sa vision du développement économique et de la modernisation, et imposer des réformes importantes. Au cours des quarante années qui suivront, la Chine se changera en puissance économique majeure, produisant un refaçonnement tout aussi impressionnant de l’économie et de la géopolitique mondiales.

Les réformes de la Chine débutent dans l’agriculture, avec l’assouplissement de contrôles étatiques jusqu’alors écrasants. Au travers du mécanisme de double fixation des prix, les agriculteurs vont bénéficier d’incitations de marché. Le système de responsabilité des ménages leur confère un plus grand contrôle sur les terres qu’ils travaillent. Les agriculteurs vont rapidement répondre, avec une augmentation de leur efficience et production.

Les réformes vont par la suite s’élargir et s’étendre à d’autres domaines. Les incitations liées à la production non agricole vont être renforcées via une forme hybride de propriété, appelée entreprises communales et villageoises. Les réformes se propageant aux villes, les entreprises d’État gagnent en autonomie et sont encouragées à entreprendre. Des incitations sont créées afin que les provinces et les localités investissent et dynamisent la croissance économique.

Les zones économiques spéciales

Dans les années 1990, la croissance des zones économiques spéciales (ZES) finira d’orienter définitivement la Chine sur une trajectoire d’intégration à l’économie mondiale. Les ZES offrent un avantage fiscal plus intéressant que dans les autres régions chinoises et les règles juridiques y sont assouplies pour les entreprises étrangères. L’objectif principal de ces réformes consistait à accroître l’ouverture de l’économie sur le monde extérieur.

Mais si la part de la Chine dans le commerce international et l’investissement privé a augmenté, et celui du secteur public a régulièrement diminué en termes relatifs, les autorités ont conservé un contrôle ferme sur la gestion de l’économie. La restructuration et la diversification de l’économie ont été menées au travers d’un ensemble de politiques industrielles. Les investisseurs étrangers ont été contraints de former des coentreprises avec les sociétés chinoises, ainsi que de recourir davantage aux intrants locaux. Le taux de change et les flux financiers internationaux sont par ailleurs restés pour l’essentiel contrôlés.

La croissance augmente dans les années 1980 et l’économie chinoise connaît une croissance annuelle moyenne de plus de 10 % des années 1990 à 2012. Depuis, la croissance ralentit. En 2019, elle n’est plus « que » d’un peu plus de 6 %. Le gouvernement a adopté une politique de stimulation des investissements tant publics que privés pour que le rythme ne décélère pas davantage.

Les faits historiques du XXIᵉ siècle

Les négociations autour du commerce international

Le cycle de Doha est le cycle de négociations commerciales entre les membres de l’OMC, lancé en 2001. Le cycle de Doha a fait du développement un objectif de négociation au même titre que la régulation et la libéralisation des échanges. Les négociations portaient sur la réduction des droits de douane sur les produits non agricoles, la diminution des droits de douane et des subventions sur les produits agricoles et la réduction des barrières aux échanges de services.

L’objectif du programme de Doha pour le développement était d’assurer une nouvelle libéralisation du commerce international, en veillant à ce que cette libéralisation soit bénéfique aux pays en développement. Ce cycle de Doha devait s’achever au début de 2005 et, dès le début des négociations, il est clairement apparu que la conclusion de ce cycle – les décisions à l’OMC nécessitant l’unanimité des membres – serait très difficile. 

Très rapidement, le dossier de l’agriculture concentre toutes les difficultés

En effet, le domaine agricole est caractérisé par une forte intervention publique de la plupart des nations les plus développées, à commencer par les États-Unis et l’Union européenne, en faveur de leurs agriculteurs. Les subventions aux producteurs sont l’instrument privilégié de ces nations. Leur effet négatif sur le secteur agricole des pays peu développés est de deux ordres. À une éviction des marchés mondiaux pour certaines exportations s’ajoutent des importations qui concurrencent très sévèrement les producteurs locaux sur leurs marchés nationaux.

Les nations du Sud se sont coalisées derrière l’Inde, le Brésil et la Chine pour s’opposer aux demandes de libéralisation des pays du Nord, considérant que les concessions offertes en échange étaient insuffisantes. L’Inde, campée en porte-parole du « Groupe des 33 », réclame la possibilité de subventionner davantage son agriculture. Le Groupe des 33 est une coalition de pays en développement souhaitant qu’une certaine flexibilité leur soit octroyée pour leur permettre d’ouvrir leurs marchés de façon limitée dans le secteur agricole.

L’Inde tenait à subventionner son agriculture au-delà de ce qui était autorisé par les règlements de l’OMC. Un compromis a été trouvé. Il ne prévoit plus de sanctions contre les pays qui dépasseront le plafond autorisé par l’OMC, lorsque ces subventions seront utilisées pour un programme de sécurité alimentaire. Les bénéficiaires de cette facilité devront s’engager à ne pas l’utiliser pour « fausser le commerce », autrement dit à ne pas exporter leurs stocks à prix cassés.