Thèses et ouvrages

Bienvenue dans un nouveau cycle d’articles de géopolitique indispensables pour ta réussite aux concours qui arrivent très vite ! Après mon précédent article, je continue ici avec les thèses et ouvrages incontournables à savoir exploiter à l’écrit dans une copie, mais aussi à l’oral pendant une colle, en prépa ECG. En espérant que ce nouveau format te plaira, bonne lecture !

N’hésite pas à consulter tous nos articles méthodologiques en géopolitique pour peaufiner ton travail à la veille des concours. Comment faire une bonne introduction de dissertationcomment rédiger une belle étude de cas, ou encore comment réagir à un sujet difficile en géopolitique en prépa ECG

Consulte également la première partie des 100 concepts incontournables à connaître en géopolitique ici et la deuxième partie ici.

Les thèses à connaître sur l’Afrique

Les « trois maux africains » selon Nicolas NORMAND dans Le grand livre de l’Afrique : la natalité (ex du Niger avec une moyenne de 7 enfants par femme comme frein au développement), l’éducation (1/3 des enfants maliens finit l’école primaire) et les institutions politiques (non intègres et non inclusives) : « far west sans shérif ».

Typologie de Roland POURTIER dans Afriques noires : la mobilité est une constante dans l’histoire africaine d’où le développement de « diasporas » (Michel BRUNEAU) : Afrique des « paniers » ou équatoriale (cueillette et extraction de la terre, AIB, sociétés acéphales sans Etat politique), Afrique des « greniers » ou soudanienne (constituer des réserves, tradition étatique héritée des grands empires africains comme Songhaï au Mali ou Monomotapa au Zimbabwe dès le XVème siècle), Afrique des « nomades » ou sahélienne (nomadisme pastoral), Afrique des « guerriers » au Sahel (prospérité fondée sur la traite négrière et € de razzia) et Afrique des « rizières » (AO et Madagascar).

« Le problème de l’Afrique n’est pas d’avoir des matières premières, mais de n’avoir que des matières premières » Philippe CHALMIN dans Les marchés mondiaux des matières premières : « Les matières premières sont une malédiction » comme en RDC où le scandale géologique fait rage avec l’appropriation des ressources par les puissances voisines (coltan), conflits nombreux…

Dans L’aide fatale, Dambisa MOYO dénonce les ravages d’une aide au développement (consensus de Washington) inutile qui n’a permis ni la croissance, ni le développement, a entretenu la corruption et a fait obstacle à une bonne gouvernance.

Afro-pessimisme : René DUMONT dans L’Afrique noire est mal partie : continent marginalisé, déchiré par les conflits et dominé par les exclusions, une « Afrique au bord du monde » pour Stephen SMITH, Sortir de la « Grande nuit » selon Achille MBEMBE.

Aujourd’hui, on nuance les 2 aspects : Sylvie BRUNEL dans L’Afrique est-elle si bien partie ? (2014) : regard biaisé car l’Afrique a connu des « Trente Glorieuses » de 1950 à 1980 avec un fort développement, mais miracle à mirage avec l’endettement, la détérioration des échanges pour les produits primaires et la mal gouvernance des années 90… Elle distingue « l’Afrique de la misère », « l’Afrique émergente » et « l’Afrique exotique » vue comme une attraction pour les Occidentaux (safaris, parcs naturels…).

Jean-François BAYARD parle d’un « Etat en rhizome » dans L’Etat en Afrique, la politique du ventre : état failli/en déliquescence : exercer le pouvoir en réseau, par un détournement de l’€ traditionnelle, le pouvoir revient à un petit groupe clanique, kleptocratique et népotique : clan Trabelsi en Tunisie à l’origine du printemps arabe tunisien accusé d’avoir détourné entre 15 et 50 milliards de $, clan Sassou-Nguesso au Congo : accusé d’avoir détourné près de 70 millions de dollars des caisses du Congo-Brazzaville.

Double responsabilité : dans Petite histoire de l’Afrique (2011), Catherine COQUERY-VIDROVITCH considère qu’il y a eu 3 traites négrières : traite intra-africaine (africains puis au VIIIème siècle par des marchands arabes) et celle des colonisateurs européens (XVème siècle par les Portugais sur les plantations de sucre à Madère) : perte de plus de 25 millions d’Africains puis interdiction au Congrès de Vienne en 1815 : faute des Européens qui n’ont pas permis le développement, la croissance inclusive ni l’industrialisation des états africains, mais faute des leaders Africains qui ont cherché leur propre profit et ont nié la démocratie au profit du pouvoir exclusif.

Bilan de l’Afrique dans Atlas de l’Afrique. Un continent émergent ? (2017) de Géraud MAGRIN : débat entre pessimisme « continent de la pauvreté » et optimisme « gisement de croissance sans pareil » à occulter car obsolète. En effet, paradoxe des 2 visions qui refusent de comprendre la complexité du réel : pessimisme : oublie l’autonomie des acteurs africains et leur part de responsabilité et optimisme : si l’Afrique est le continent de demain, il est urgent d’y investir !

Ce qu’il faut retenir pour l’Amérique du Nord

The Benevolent Empire : Robert KAGAN soutient « l’hégémonie bienveillante » américaine dont la spécificité réside dans son Soft-Power, elle convainc par sa culture et ses idéaux, « dans l’intérêt à long terme de la préservation de l’ordre mondial ».

Pour Alfredo VALLADAO, Le XXIème siècle sera américain, il parle du « laboratoire de l’universel » et d’une « Amérique-monde ».

Ainsi, John MEARSHEIMER déclare que « n’étant pas parvenus à modeler le monde à leur image, les Américains doivent se fixer pour objectif de continuer à dominer l’Occident et d’empêcher l’hégémonie chinoise sur l’Asie » dans The National Interest.

« Glorieux mendiant de l’économie planétaire » pour Emmanuel TODD dans Après l’Empire : interdépendance entre les 2 : la Chine a besoin du marché américain pour exporter et ne veut pas voir la valeur de ses actifs libellés en $ déprécier, tandis que les USA sont massivement implantés en Chine, vendent leur dette à la Chine et maintiennent un dollar fort grâce aux réserves chinoises !

Dans Vers la guerre : l’Amérique et la Chine dans le piège de Thucydide, Graham ALLISON évoque une dynamique de nouveau dangereuse dans laquelle une puissance longtemps dominante est confrontée à l’émergence d’une nouvelle rivale : même si les deux Etats ne veulent pas la guerre directe, il y a des éléments tiers détonateurs : dénucléarisation de la Corée du Nord ou Taïwan pourraient jouer un rôle important. Mais les USA dominent en réalité largement leur adversaire sur le plan capacitaire militaire et les progrès chinois (cyber technologies et armes spatiales) ne font pas le poids.

Dans Les Démons de l’Amérique, Michael ROGIN soutient que la politique américaine consiste à diaboliser ses ennemis réels ou imaginaires soit en les caricaturant, soit en les stigmatisant : figure désireuse d’abattre le pays (Hitler jusqu’à Soleimani), justifié car doté d’une force exceptionnelle : MO jusqu’à la Chine.

Idée d’un déclassement apparue en 1957 (Spoutnik), puis 1972 (Saïgon) voire d’un déclin : Paul KENNEDY dans The Rise and Fall of the Great Powers : les USA suivent la pente descendante que toutes les grandes puissances précédentes tant qu’ils ne diminuent pas leurs dépenses et leurs interventions à l’étranger, car plusieurs faiblesses structurelles

Pourtant, les Américains semblent soucieux d’éviter ce déclin comme l’indique Lauric HENNETON dans La Fin du rêve américain ? : « La mort du rêve américain va à l’encontre de l’optimisme proverbial d’un peuple pour qui rien ne semble impossible, pour qui seul le ciel est la limite. »

Idée d’un optimisme : Joseph NYE dans Is the American Century Over ? estime que les bouleversements advenus depuis la fin de la GF comme l’émergence de la Chine ne remet pas pour autant en question la primauté américaine : « Siècle post-américain » (Joseph NYE).

Dans Les Etats-Unis et le monde, Maya KANDEL soutient qu’à de rares exceptions près, les USA n’ont jamais été isolationnistes : les principes originels de la politique étrangère américaine sont plutôt l’unilatéralisme ou la neutralité, les effets multiformes de la mondialisation sur les USA sont à l’origine d’une crise qui déstabilise leur prépondérance séculaire : Triple crise fatale aux USA : crise de légitimité, de crédibilité et de moyens. 70% de la population considère pendant le mandat d’Obama que le pays est en déclin.

Que retenir comme thèse sur l’Amérique du Sud ?

« L’Amérique latine s’est prématurément consacrée à perdre depuis les temps lointains où les Européens de la Renaissance s’élancèrent sur les océans pour lui rentrer les dents dans la gorge » pour Eduardo GALEANO dans Les veines ouvertes de l’Amérique latine.

Critique des Plans d’Ajustement Structurels (austérité et mécontentement, structurels et sectoriels) par le prix Nobel d’Economie Joseph STIGLITZ dans La Grande Désillusion visant à réduire dépenses publiques dans les pays souffrant de la crise de la dette dans les années 80 (Mexique, Venezuela) → santé et éducation à la traîne… Il prône une annulation de la dette.

L’Amérique latine révolutionnaire, libérale, pragmatique de Javier SANTISO : « valse de paradigmes économiques » : révolutionnaire (Venezuela), libérale (Chili), pragmatique (Uruguay).

Les économies émergentes latino-américaines. Entre cigales et fourmis de Pierre SALAMA par une spécialisation des Etats : Mexique (ordinateurs, transports), Colombie, Equateur et Venezuela (pétrole), Brésil (soja), Uruguay/Argentine (viande bovine), Chili/Pérou (cuivre), Bolivie (lithium), Guatemala (bananes).

Typologie des 3 principaux changements structurels dans Le Brésil de Martine DROULERS : démographique (fin de la transition démographique : vieillissement de la population, tout en conservant une fenêtre d’opportunité démographique), économique (le PIB brésilien avoisine celui de la France) et géographique (les frontières se ferment car les fronts pionniers rencontrent des obstacles).

Une des constantes du sous-continent pour Olivier DABENE dans Atlas de l’Amérique latine est le multiculturalisme : Indiens en Amérique Latine : Mexique (armée zapatiste de libération nationale) au Chiapas par Emiliano Zapata et Pancho Villa, Alejandro Toledo président du Pérou, Evo Morales président de la Bolivie. Et métissage : Alberto Fujimori au Pérou, d’origine japonaise. Brésil : moitié blanche, moitié métisse, minorités noires, asiatiques et indigènes.

L’Amérique latine entre en scène de Tibor MENDE

L’Amérique latine est bien partie de Georges COUFFIGNAL

L’essentiel sur l’Asie en géopolitique ECG

L’histoire du monde se fait en Asie de Pierre GROSSER

Stratégie chinoise soulignée par Philippe DELALANDE dans La Chine de XI Jinping. Xi Jinping est élu en 2012, puis réélu en 2017. Politique énoncée dans La gouvernance de la Chine, inscrit dans la constitution et modification de la constitution en 2018 : concentration des plein-pouvoirs (Chef du Parti, Chef de l’Etat, Commandant en chef des armées) et devient mandat à vie.

Dans Il est midi à Pékin, Eric CHOL et Gilles FONTAINE évoquent l’émergence d’« un monde à l’heure chinoise » : base militaire de Djibouti, engagement financier au Venezuela, influence politique en Australie, base de Zhonghan en Antarctique qui se militarise, investissements dans les terres rares au Groenland, menaces sur l’atoll français de Clipperton pour sa vaste ZEE : présents dans tous les domaines et sur tous les continents réels comme virtuels.

Chine, le nouveau capitalisme d’Etat de Marie-Claire BERGERE : importance de l’Etat dans l’économie chinoise : « crony capitalism » de Minxin PEI : les Triades chinoises.

La Chine e(s)t le monde de Sophie BOISSEAU DU ROCHER

Alice EKMAN dans La Chine et le Monde : « Grand renouveau de la nation chinoise »

Géopolitique de l’Inde d’Olivier GUILLARD : « depuis l’indépendance de l’Inde, cet Etat perclus de différences, d’obstacles, de contraintes et de carences n’a jamais cessé de progresser sur la voie du développement économique ».

L’Inde de Modi : National-populisme et démocratie ethnique de Christophe JAFFRELOT : devient en 2014 premier ministre de l’Inde, dirigeant du parti ethnoreligieux Bharatiya Janata Party (BJP) depuis 1980 : contrôle des institutions politiques et prosélytisme hindou nationaliste de droite qui rompt avec le Part du Congrès de gauche (Inde sécularisée et socialisante).

« Le XXIème siècle, le siècle de l’Inde » (Narendra MODI), Le défi indien : Pourquoi le 21ème siècle sera le siècle de l’Inde ? (Pavan VARMA)

« Le Japon n’est pas une île, mais pour la géopolitique, il apparaît plus insulaire qu’archipélagique » selon Jean-Marie BOUISSOU dans Géopolitique du Japon : une île face au monde.

Barthélémy COURMONT : Le Japon, une puissance inquiète

Chine-USA : la guerre programmée : le XXIème siècle sera-t-il le siècle de la revanche chinoise ? de Jean-François SUSBIELLE : A la conquête de la 1ère place mondiale : « patience stratégique » face aux USA, mais une « guerre programmée ».

Les thèses géopolitique à retenir sur l’Europe en prépa ECG

« Polycrise européenne » dans Le Mal européen de Guy VERHOFSTADT : migratoire (abolition des frontières intérieures, mais pas de renforcement des frontières extérieures), de la zone euro (crise des dettes souveraines), d’identité (citoyenneté européenne), euroscepticisme/populisme et Brexit.

« Gradients d’européanité » pour Jacques LEVY → se sentir européen par la culture ≠ « Européanisme » → se sentir européen par la politique dans Europe, une géographie.

« Puissance normative » de Zaki LAIDI : « l’Europe privilégie l’interdépendance de la norme au détriment de la realpolitik » dans La norme sans la force : L’énigme de la puissance européenne.

Car dans La Géopolitique des émotions, Dominique MOÏSI affirme que l’Europe a peur du monde à cause d’une « mauvaise conscience » de la colonisation, esclavage, guerre, nazisme→ réduction de son poids démographique, économique et politique car elle reste sur la défensive : repli.

Dans Le rêve européen, Jeremy RIFKIN explique que les Européens sont moins détestés que les Américains, car ils ont conscience d’une nécessaire solidarité avec le reste de la planète.

Au contraire, dans La Puissance et la Faiblesse, Robert KAGAN soutient que, même si l’Europe (Vénus) souhaite réaliser son idéal de paix kantienne et irénique, elle devrait adopter une double norme : celle de se confronter à la brutalité du monde extérieur des USA (Mars) par exemple, car sinon les valeurs restent inconciliables.

L’Europe est confrontée à un triple paradoxe d’après Olivier FERRAND dans L’Europe contre l’Europe : « paradoxe Monnet » : réalité économique et illusion politique, « paradoxe Barnier » : la Commission a refusé de faire une Europe politique et donc manque d’innovation et le « paradoxe Delors » : Etat-Providence a sombré dans une logique libérale. Les défenseurs de l’Europe sont aussi ses fossoyeurs : une Europe qui s’est retournée contre elle-même : autodestruction car l’Europe d’aujourd’hui se dresse contre celle de demain !

« Il aurait fallu, au lieu d’élargir sans cesse l’Union, fixer une frontière extérieure et clarifier le discours : voilà quels sont les pays qui ont vocation à entrer dans l’Europe et après on arrête » pour Hubert VEDRINE dans Sauver l’Europe.

Valeurs européennes : triple héritage : gréco-romain, judéo-chrétien et humaniste/philosophie des Lumières défendues dans L’opinion européenne en 2014 de Dominique REYNIÉ.

Au contraire, dans L’Europe malade de la démocratie, Philippe RIÈS soutient que l’Europe souffre d’un « trop plein démocratique » car on lui demande trop souvent son avis pour des questions dont elle ne se soucie guère.

L’UE n’a pas su proposer une réponse commune à l’afflux migratoire d’après Thomas LACROIX dans Migrants : l’impasse européenne.

Construction cyclique : différentes phases : ascendantes (essor) et descendantes (crises) dans « La construction de l’Europe, une histoire cyclique » de Robert FRANK.

Projet européen tout entier suscite la désaffection qui remonte bien avant la crise financière : « l’Union est restée un conglomérat d’Etats où les gouvernements sont tirés en arrière par leurs sociétés » pour Philippe HERZOG dans L’identité de l’Europe.

Dans L’Europe indispensable, Nicole GNESOTTO dénonce la « grande illusion démocratique » européenne : le fonctionnalisme est un échec car pas de véritable construction politique, montée de l’extrême droite dans la plus grande indifférence, « démocraties illibérales » (Fareed ZAKARIA) qui ne respectent pas l’Etat de droit. Solution : une « résistance démocratique » : défendre le modèle européen : prendre des mesures financières pour couper les fonds structurels en Pologne (4% de son PIB), et Hongrie, considérer l’UE comme l’échelle la plus pertinente pour répondre aux défis de la mondialisation et rester à la table des négociations qui décideront du monde à venir (numérique, IA, environnement…).

D’où une divergence des économies plutôt qu’une convergence : la fracture Nord-Sud s’aggrave car Nord excédentaire et épargne contre Sud endetté et en déficit. Ce que blâme Christian SAINT-ETIENNE dans La fin de l’euro, il préconise alors la création de 2 euros (un faible pour le Sud et un fort pour le Nord).

« Il peut être nécessaire de quitter l’euro pour sauver l’Europe » pour Joseph STIGLITZ dans L’euro. Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe.

Pourtant, dans Euro. Par ici la sortie ?, Patrick ARTUS soutient que les difficultés de la zone Euro proviennent de l’insuffisante coordination des politiques économiques. La sortie de l’Euro serait une erreur alourdissant la dette voire les défauts de paiement : solution serait de transférer les revenus des pays les plus riches vers les pays les plus pauvres (eurobonds).

D’où la création d’un « modèle européen » d’après Michel AGLIETTA dans Un New Deal pour l’Europe, qui repose sur la flexibilité du marché (réformes structurelles) et les efforts budgétaires pour résorber les déficits publics (austérité)… L’UE provoque alors une croissance atone et devrait davantage s’orienter vers la recherche de croissance inclusive.

Perte de poids économique européen : « la supériorité technique qui […] a permis l’essor mondial de la civilisation européenne est en train de disparaître » pour Jacques LESOURNE dans L’Europe à l’heure de son crépuscule.

Les thèses à connaître sur la France

Empire colonial et capitalisme français : histoire d’un divorce de Jacques MARSEILLE : la disparition de l’Empire n’a finalement eu aucune incidence grave pour le capitalisme français, rupture historiographique.

Inégalités socio-spatiales qui apparaissent dans Paris et le désert français de Jean-François GRAVIER en 1947, puis dans La France inverse de René UHRICH en 1960 pour qui le Sud-Ouest prend sa revanche sur le Nord-Est grâce à l’héliotropisme et au thalassotropisme.

Thèse du « déclinisme » défendue par Nicolas BAVEREZ dans La France qui tombe (2003) : période « Vingt Piteuses » à cause d’un manque d’innovation qui génère peu de croissance économique : « les mots de la puissance sans les moyens de la puissance » : des ambitions sans moyens ?

Distinction établie par Christophe GUILLUY dans Fractures françaises, qui oppose la « France des métropoles » = bien intégrées à la mondialisation, face à la « France périphérique » = fracture sociale de plus en plus marquée, les couches populaires de plus en plus exclues, ghettoïsation, « sprawl », isolement et éloignement des activités.

« La France ne cesse de projeter dans la construction européenne son ambition d’agir sur le monde » dans La France et la construction européenne de Jean-Louis QUERMONNE.

« À travers la construction européenne la France vise la réincarnation de sa puissance, l’Allemagne la rédemption (Modell) » pour Zbigniew BRZEZINSKI dans Le Grand échiquier.

Ce qui conduit Stanley HOFFMANN à parler d’« équilibre des déséquilibres » dans La France dans le Nouvel Ordre européen, asymétrie du couple franco-allemand.

Mais néocolonialisme : Christophe BOISBOUVIER dans Hollande l’Africain, il considère deux Françafriques : la « mafieuse » (les mallettes d’argent, les pressions sur les juges, les accords avec les FTN), et l’ « institutionnelle » (les bases militaires françaises, francophonie, le franc CFA, alliance française).

Atlas de l’influence française au XXIème siècle de Michel FOUCHER : optimiste, montre les atouts de la France et établit un distinguo entre présence (hard power) et influence française (soft power).

Le modèle français, grandeur et décadence de Jacques LESOURNE : la France a-t-elle encore le moyen de ses ambitions ?

Le paradoxe français : entre fierté nationale et hantise du déclin de Béatrice GIBLIN : mieux comprendre une grande puissance moyenne fracturée à l’heure des gilets jaunes et une relégation de certains territoires, un pays d’immigration qui revisite ses capacités d’accueil et de solidarité, un pays européen qui rêve à tort d’être l’unique référence de cette construction. Entre insertion à la mondialisation et recherche de la préservation de ses spécificités.

L’archipel français : naissance d’une nation multiple et divisée de Jérôme FOURQUET : politiques : droite, gauche et émergence des extrêmes, entre classes populaires et élites, société multiculturelle et laïcité religieuse, rejet du projet européen ou europhilie et crises sociales…

À retenir sur le Moyen-Orient

« Nostalgie, espoir, précarité, voilà de nos jours les trois dimensions de la vie arabe » pour Jacques BERQUE dans Les Arabes, d’hier à demain

Mais dans Laïcité autoritaire en terre d’islam, Pierre-Jean LUIZARD dénonce une instrumentalisation de la religion musulmane : impression de laïcité pour le monde extérieur afin d’en tirer une rente géopolitique, tout en ayant recours à l’islam à l’intérieur pour garantir la paix sociale et maintenir la pression sécuritaire sur les populations (Code pénal algérien condamne les atteintes à l’islam).

Dans Le Djihad et la mort, Olivier ROY insiste sur le fait qu’on assiste moins à une radicalisation de l’islam, qu’à une « islamisation de la radicalité ».

« Guerre froide arabe » pour Malcolm KERR dans The Arab Cold War : tensions entre Algérie et Maroc : guerre des sables en 1963 et soutien algérien au front Polisario (mouvement sahraoui occidental de contestation de la domination espagnole, opposé au Maroc pour la domination du Sahara occidental) et aujourd’hui frontière fermée entre les 2 états.

« Guerre froide islamique » pour Nadine MEOUCHI dans Vers un nouveau Moyen-Orient ? entre Iran et Arabie Saoudite se substitue aux guerres froides arabes : Iran moins isolé qu’en 79, compte sur des alliés fidèles, contrairement aux USA par intérêts et peu fiables : volonté de contrôler le pourtour eurasiatique ou le « Rimland » de Nicholas SPYKMAN.

Typologie des conflits pour Georges MUTIN dans Géopolitique du monde arabe : conflits internes : guerres civiles (Yémen réunifié, guerre civile au Liban de 1975 à 1990 entre chrétiens maronites et chiites avec la Syrie qui s’y ingère car considère le Liban comme une partie intégrante de son territoire dont elle aurait été injustement privée par la FR, Algérie…) et conflits interétatiques ponctuels pour les frontières (Iran-Irak) et conflits interétatiques pérennes.

Le MO doit préparer l’après-hydrocarbure dans Atlas des pays du Golfe de Philippe CADENE : les E.A.U. développent une offre de tourisme de luxe, de loisirs y compris culturels et sont devenus une place financière, ainsi que le commerce maritime (port de Djebel Ali à Dubaï).

Dans Les pays du Golfe, de la perle à l’économie de la connaissance, Caroline PIQUET évoque un « Gulf dream » : d’une puissance maritime britannique fondée sur la culture et le commerce des perles, l’après-pétrole et la diversification touchent la connaissance : La Sorbonne, le Louvre ou le musée Guggenheim à Abu Dhabi.

Typologie des puissances selon Alain REYNAUD dans Société, espace et justice : centrales (Arabie Saoudite, Egypte, Turquie, Iran et Israël), secondaires (EAU pour l’économie, Syrie et Libye pour la géopolitique) et périphériques dominées (Liban, Jordanie, Oman), délaissées (Irak) et oubliées (Yémen).

Du printemps arabe à l’automne islamiste de Walid PHARES : chaos qui en découle dans la région !

Dans Généraux, Gangsters et Djihadistes, Jean-Pierre FILIU souligne que la population exige la fin du népotisme des « mamelouks », de la corruption et de la gabegie !

Dans Les Seuils du Moyen-Orient, Olivier HANNE soutient qu’il faut accepter la « barriérisation » du monde si des régions fonctionnent mieux indépendamment que regroupées pourquoi refuser la fragmentation si porteuse de paix ? Prendre une plus grande échelle pour concevoir le pouvoir localement, à l’instar de la Libye qui devrait être gouvernée en 3 régions : la Cyrénaïque, la Tripolitaine et le Fezzan.

Politique du « sabre et du turban » : en Egypte, le pouvoir revient soit à la religion, soit aux militaires in Le Sabre et le Turban : l’avenir du Maghreb de Rémy LEVEAU entre par exemple Mohamed Morsi et Abdel Fatah al-Sissi.

« Sans solution à la question identitaire, le Proche-Orient ne pourra pas connaître de régimes politiques véritablement légitimes qui pourraient laisser s’exprimer librement ce pluralisme politique ou identitaire » selon Georges CORM dans Le Proche-Orient éclaté.

Te voilà désormais davantage au fait des principales notions géopolitiques à maîtriser pour les concours ! Si tu souhaites approfondir tes connaissances sur ces notions centrales en prépa ECG, n’hésite pas à lire mon article qui traite d’autres mots de géopolitique.